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Diplomatie : Société civile, la nouvelle réalité

Publié le dimanche 7 décembre 2003 à 18h22min

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Dans la poursuite de la tradition qui s’est installée depuis maintenant quelques années, les ambassadeurs et consuls généraux du Burkina ont tenu leur conclave annuel avec pour thème principal le rôle de la société civile dans la diplomatie.

Leurs Excellences nous avaient tellement habitués à la langue de bois que généralement, ces types de rencontres n’intéressaient que les professionnels de la diplomatie.

Cette année cependant, force est de reconnaître que le sujet est d’actualité, quand on sait que la société civile est une force de propositions émergente. Aucun domaine ne peut encore échapper à son emprise lente mais inévitable. Si dans les pays en voie de développement ce concept est encore timide, tout milite dans les pays développés en sa faveur et aucune diplomatie digne de ce nom ne peut l’ignorer.
Depuis plusieurs années, en effet, les États du Nord ont réorienté leurs actions en direction des Organisations non gouvernementales.

Les États africains avaient commencé par ne plus inspirer confiance aux bailleurs de fonds. Ces derniers ont donc jeté leur dévolu sur les organisations de la société civile. Ce sont elles qui bénéficient désormais de la majorité des dons faits aux pays pauvres. Aux yeux des Occidentaux, c’est le canal le plus sûr pour atteindre les populations à la base. En termes de statistiques, ce sont des milliards de nos francs qui ont été investis. Grâce aux associations de développement qui ont vu le jour dans la quasi-totalité de nos régions, de nombreuses localités burkinabè sont en contact direct avec des structures de soutien européennes.

Si la diplomatie veut continuer à traduire la complicité entre les peuples, elle a tout intérêt à intégrer les attentes de la société civile car, bien plus que les longs discours dans les salons feutrés, ce sont les actions non étatiques au quotidien qui consolident les liens d’amitié entre notre pays et les autres États du monde.

Le dialogue entre Leurs Excellences et les animateurs de la société civile était donc nécessaire dans l’intérêt des deux parties. S’il a été démontré que les initiatives prises par les organisations non étatiques rendent la coopération bilatérale plus visible à la base, il est tout aussi vrai que la société civile ne peut poursuivre son action que si l’État balise le terrain par son action diplomatique.

Le conclave des ambassadeurs est cependant allé au-delà de ce thème en évoquant les difficultés inhérentes à un meilleur fonctionnement des ambassades et autres consulats à l’étranger. Ces représentants personnels du chef de l’État se doivent de parler le même langage surtout à un moment où le Burkina est sur plusieurs fronts.

Le pays des Hommes intègres se devait tout d’abord de se défendre dans certains sombres dossiers, comme le supposé soutien de Ouagadougou aux mouvements rebelles de l’Afrique de l’Ouest singulièrement. Ces derniers temps, en effet, Blaise Compaoré et son gouvernement ont été accusés à tort ou à raison d’être les parrains des aventuriers qui ont voulu changer la nature des régimes par des voies non constitutionnelles. Les événements de septembre 2002 en Côte d’Ivoire ont davantage compliqué cette tâche.

Adam Igor
Journal du jeudi

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