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Préparatifs de la rentrée scolaire à Ouagadougou : Des stocks de fournitures scolaires difficiles à épuiser

Publié le mardi 29 septembre 2015 à 20h44min

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Préparatifs de la rentrée scolaire à Ouagadougou : Des stocks de fournitures scolaires difficiles à épuiser

La rentrée scolaire avance à grands pas et avec elle, le traditionnel achat des fournitures scolaires. Le lundi 28 septembre 2015, à quelques jours de la rentrée scolaire des élèves du primaire et du secondaire, nous avons fait le tour de quelques librairies de la ville de Ouagadougou. Cette période, qui habituellement annonce la bonne marche des activités pour les vendeurs de fournitures scolaires ne semble pas avoir atteint cette année sa ferveur des années précédentes.

Vente de fournitures scolaires aux abords des rues et dans les marchés, grande affluence dans les librairies, c’est ce que l’on constate généralement à l’approche de chaque rentrée scolaire. Et cette année, si les commerçants ont respecté la tradition, les clients par contre ne sont pas au rendez-vous.

Les préparatifs de la rentrée des classes s’annoncent difficiles pour les parents d’élèves . En effet, le grand engouement que l’on constate généralement à chaque veille de rentrée scolaire pour l’achat de fournitures scolaires et de sacs d’écoliers ne se fait pas encore sentir. Les vendeurs ambulants de fournitures scolaires et les « librairies par terre » (étals généralement anarchiques de manuels scolaires ou de livres) qui exposent des articles scolaires à l’intention des parents d’élèves ne constatent pas encore l’affluence habituelle. Pour Ouédraogo Mahamadi, gérant d’une librairie située à proximité du Lycée Philipe Zinda Kaboré, « généralement en cette période, nous sommes débordés mais compte tenu de la situation nationale, les gens viennent au compte- gouttes .Certains parents d’élèves viennent se renseigner sur les prix des fournitures scolaires. Mais faute de moyens, ils laissent toujours entendre qu’ils vont revenir après ».

Une situation imputable à la situation nationale

Pour Ouattara karim, commerçant de friperie que nous avons rencontré dans une boutique située non loin du marché de 10 communément appelé 10 yaar, « mon marché est au ralenti avec la situation nationale. Je n’ai rien vendu pendant plusieurs jours. Vu que j’habite dans le quartier et que le boutiquier me connait assez bien, j’ai donc négocié pour prendre les fournitures de mes deux filles ». Ouattara Karim ajoute également avec un air dépité, qu’il a peur d’aller en ville et se demande bien si la rentrée scolaire sera effective à la date prévue .
En dépit de la situation nationale, les parents s’efforcent de remplir leurs devoirs et les libraires quant à eux, cherchent à liquider leurs stocks au risque de vendre à crédits. Selon Hyacinthe Segda, propriétaire d’une librairie située à proximité du Lycée Philipe Zinda Kaboré « j’ai repris les activités vendredi mais j’ai plus vendu à crédits qu’au comptant. Je comptabilise déjà un montant de 150 000 francs CFA de fournitures scolaires vendus à crédits. C’est vrai que nous voulons liquider nos articles scolaires mais nous ne pouvons pas non plus refuser de rendre service à nos clients fidèles » a-t-il confié.

La présente crise porte un coup dur aux différentes activités, particulièrement celle des revendeurs de fournitures scolaires en cette période .Tiendrébeogo Moussa, parent d’élèves est en train de marchander avec un vendeur de « librairie par terre » situé en face de la libraire Diacfa. Ce parent d’élève qualifie l’achat des fournitures scolaires de fardeau « je trouve les prix des articles très élevés comme chaque année. Nous vivons une situation critique en ce moment. Ce qui fait que les moyens font défaut. En plus de la scolarité qu’il faut payer pour mes enfants inscrits en classe de 6ème et 1ère, ce n’est pas du tout évident de dépenser encore pour les fournitures scolaires ». Zongo Stella que nous avons rencontrée à la librairie Diacfa juge également les fournitures scolaires encore plus chères qu’au niveau des « librairies par terre » mais dit rechercher une marque de cahier qu’elle ne peut pas avoir ailleurs.

La situation nationale est évoquée par toutes les parties, parents d’élèves comme vendeurs. Pour Zongo Christian, vendeur de sacs d’écolier au grand marché de Ouagadougou, la crise a paralysé complètement la vente de ses sacs « Contrairement à l’année dernière où je pouvais vendre cent (100) par jour, je me retrouve cette année avec une vente journalière de quarante (40) sacs .Les gens ont peur de rentrer en ville et préfèrent faire leurs achats dans le marché le plus proche de leur domicile ».

La présente crise que vit le pays n’épargne personne. Néanmoins, si les parents font des efforts pour le bonheur de leurs enfants, il revient à ces derniers de bien travailler pour les réconforter.

Nicole Ouédraogo (stagiaire)
Lefaso.net

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