LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

Tabaski 2015 : Lentement mais difficilement

Publié le jeudi 24 septembre 2015 à 00h17min

PARTAGER :                          
Tabaski  2015 : Lentement mais difficilement

La Tabaski, la fête la plus importante de l’islam, s’annonce en toute sobriété dans la capitale du Burkina Faso, et pour cause, l’avènement du Conseil national pour la démocratie (CND). A quelques heures de l’Aid El Kebir, nous avons fait une tournée dans la ville pour voir l’état des préparatifs. C’était ce mercredi 23 septembre 2015.

Il est 8 heures au marché de Larlé, les étals des vendeuses de légumes sont moyennement pourvus à l’opposé des courgettes, aubergines violettes ou sauvages, salade... Réputé pour desservir les autres Yaars de la capitale, à notre arrivée, le marché ne connaissait pas son engouement habituel. Interrogées sur l’affluence, les vendeuses ont la même ritournelle « ça ne marche pas, il n’y a pas le marché, les gens ne viennent pas ». Dame Zénabo Rouamba prend de la hauteur en disant « je suis au marché depuis 3 heures du matin, mais jusqu’à l’heure actuelle, je n’ai pas encore 5000 FCFA dans la caisse ». Pour elle, la crise qui a durement frappé le pays et conduit à la fermeture des banques et des caisses populaires, aura des impacts sur le rendement de leur activité. « Si l’affluence reste telle, je crains fort de connaitre des pertes quant on sait que la conservation des produits saisonniers est de courte durée particulièrement le cas de la salade ».

Du côté des femmes venues faire le marché, elles sont unanimes à reconnaitre que « tout est cher, on ne peut rien acheter puisqu’il n’y a pas l’argent ». A l’instar de ces dernières, Eveline Barry trouve les prix des produits saisonniers, tels que les carottes et chou, relativement abordables. Elle va plus loin en disant que « la crise n’a pas eu d’impact sur les prix comme certaines aiment à le dire ».

La fête de l’Aid El Kebir est « la fête du sacrifice ». Les vendeurs de moutons s’installent un peu partout dans la ville, d’autres par contre sillonnent les rues avec leurs plus belles bêtes. Au marché de bétail de Tanghin, on y vend des bœufs, des chèvres et des moutons. Les négociations entre vendeurs et acheteurs sont interminables. Certains s’y prennent très tôt, d’autres le plus tard possible en espérant que les prix baisseront. De 95 mille FCFA à 175 mille FCFA, les animaux, selon Alain Ouédraogo proviennent de Djibo, Dori et Kaya. « Cette année le marché n’est pas au rendez-vous et pour ne pas perdre, nous vendons au juste prix ». Pour nombre de fêtards invétérés, comme Yassia Badini, la Tabaski se passera dans l’austérité : « on n’aura pas de viande dans nos plats. La santé y est, la quiétude commence à s’installer, que demander de plus ! »

La Tabaski est aussi l’occasion de renouveler sa garde robe. Pour cette fois-ci, reconnait Ablassé Sawadogo, tailleur de son état, « avec le coup d’Etat du RSP qui a considérablement ralenti mon travail, je ne serai pas en mesure de respecter tous les engagements pris avec ma clientèle ». Il espère, en outre, avoir l’indulgence de la clientèle qui les qualifie à bout de champs de « faux types ».

Embouteillages ? Les avenues de la ville sont presque vides à telle enseigne qu’on se demanderait si vraiment il y a une fête qui se pointe à l’horizon. De même, l’armée loyaliste a marqué sa présence en s’affichant au niveau des rues pour contrôler afin que la fête soit belle.

Pour la petite histoire, cette fête célèbre le geste d’Abraham, à qui Dieu avait ordonné de sacrifier son enfant. Au moment où il s’apprêtait à s’exécuter, un beau bélier cornu lui est envoyé du paradis pour le rachat de son fils. Pour perpétuer ce geste, triomphe de la foi sur le doute et le scepticisme, la Sounah recommande, à ceux qui ont les moyens, d’immoler une belle bête (bélier ou mouton castré, bouc ou caprin castré, brebis ou chèvre, taureau ou chameau), après une prière de deux Rakkas (génuflexion). La viande est mangée dans la famille et donnée aux nécessiteux.

Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net

PARTAGER :                              

Vos commentaires

  • Le 24 septembre 2015 à 03:46, par albert ouedraogo En réponse à : Tabaski 2015 : Lentement mais difficilement

    Hé flamousso
    vous dites qu’un bélier cornu lui a été envoyé du paradis. Y a t il des moutons au paradis ?
    je croyais que le paradis était pour les hommes.

    il faut bien relire vos documents.
    merci

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique