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Mouvement de troupes sur Ouaga : Forte mobilisation pour l’accueil

Publié le mardi 22 septembre 2015 à 20h18min

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Mouvement de troupes sur Ouaga : Forte mobilisation pour l’accueil

Dès l’annonce ce lundi (aux environs de 13h) de mouvements de troupes militaires vers Ouagadougou en provenance de différentes garnisons de l‘intérieur du Burkina, le centre-ville de la capitale s’est rapidement vidé. Dès l’après-midi, les manifestants ont levé la plupart des barricades pour permettre à ces ‘’sauveurs’’ de la démocratie de pouvoir passer sans encombres quelconques. Mieux, ils se sont massés le long des voies principales pour accueillir et encourager ces soldats. A Tampouy sur la RN2, les manifestants procédaient systématiquement à la fouille de tous les passants, à motos ou en voiture. A la recherche d’éléments du RSP qui tenteraient de quitter la ville.

« Nous avons appris une bonne nouvelle selon laquelle les forces armées nationales sont parties de Ouahigouya pour rentrer à Ouagadougou. Donc, nous sommes en mobilisation avec une grande fierté pour les accueillir. On est là depuis des heures pour les attendre », explique Alassane Zoundi, le responsable du club Cibals (Balai citoyen) de Kilwin. De nombreux curieux ont également fait le déplacement, espérant voir passer les blindés venus de la cité de Naaba Kango. Dans cette liesse populaire, les manifestants n’oublient pas la raison de leur mobilisation : le départ sans condition du Général Gilbert Diendéré. Ils disent être plus que jamais déterminés à aller jusqu’au bout.

Lévis Compaoré est natif de Rallo, village de Gilbert Diendéré. Il dit avoir honte de l’acte posé par son « tonton ». « Ce qu’il a fait n’est ni un acte de patriotisme, ni même un acte d’un Burkinabè. Ce qu’il a fait, c’est ce qu’on appelle une bêtise militaire. S’il veut gouverner, il n’a qu’à nous tuer d’abord. S’il continue sa répression, il va tuer mêmes ses propres fils (…)  », lance-t-il.

Mais, les manifestants ne se contentent pas seulement d’attendre l’arrivée de la colonne de blindés. Ils cherchent surtout à éviter toute fuite d’éléments du Régiment de sécurité présidentielle (RSP). « On contrôle ceux qui passent parce que nous voulons éviter que tout RSP ne sorte de cette ville de Ouagadougou. Cette fouille, c’est pour voir s’il n’y a pas d’éléments du RSP qui profitent fuir parce qu’ils sont responsables de la mort de nos camarades depuis mercredi soir et il faut qu’ils paient pour ça », précise le responsable du Balai citoyen du quartier.

Ainsi, tous les passants sont obligés de présenter leurs pièces d’identité avant tout passage. Certains s’y soumettent volontiers sous les ovations des maîtres des lieux du jour. D’autres se plient à cette procédure malgré eux. « Il faut qu’on s’organise pour le contrôle. Les gars, organisez-vous pour le contrôle, sans violence », lance un des responsables du mouvement.

Aux environs de 17h, une première information signale que la colonne de blindés n’entrera pas à Ouagadougou par la nationale n°2, mais elle passera par Kamboinsé. Une heure plus tard, cette information est contredite et on annonce l’arrivée des soldats au poste de péage, à 10 km de Ouagadougou. Les curieux attendront jusqu’à 20h. Mais, point de militaires à ovationner. Ils se résolvent à regagner leur domicile et suivre l’évolution de la situation via les réseaux sociaux et les médias internationaux. Les médias nationaux étant quasiment tous fermés depuis le coup d’Etat perpétré par l’ex-chef d’Etat-major particulier de la présidence du Faso.

Moussa Diallo
Lefaso.net

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