Bobo-Dioulasso, jour 5 du coup d’Etat : L’hôpital comme un cimetière, l’entrée de la ville bloquée
Jour 5 de la résistance contre le coup d’Etat de Gilbert Diendéré. Pas de répit pour les manifestants à Bobo-Dioulasso. Ce dimanche 20 septembre ils ont bloqué l’entrée de la ville aux envions du péage. Las d’attendre, les passagers ont rejoint la ville à pied leur valise en main. Constat !
Plus que jamais mobilisés, les bobolais n’entendent pas lâcher la lutte aussi facilement. Depuis jeudi, c’est une ville en ébullition dans laquelle, jeunes, femmes, et même enfants, sont tous dans la rue pour dire non au coup d’Etat du régiment de sécurité présidentielle (RSP). Ce dimanche, les stations d’essence, les boulangeries et quelques pharmacies ont ouvert entre 4heures et 7 heures du matin pour la survie des populations.
A la place Tiefo Amoro, des manifestants qui ont passé la nuit attendaient patiemment les autres pour entamer la journée. Une chose qui ne se saura tarder. En effet, dès 9 heures, c’est une foule de personnes qui a rejoint la place pour ensuite faire la tour de la ville. Du camp Ouezzin Coulibaly, au rond-point de la Nation, en passant par la place de la femme, du boulevard de la révolution, les manifestants sur des engins à deux ou trois roues ne cessent de scander des propos injurieux à l’endroit du Gal Dienderé. A la place de la femme, une manifestant laisse entendre : « comment une personne peut-elle avoir un cœur aussi dur ? Je suis très triste de ce nous arrive ». Choux et courgettes en main, une autre monte sur le podium – à la place Tiéfo Amoro pour lancer un cri de cœur avant de dire non au CND.
Pour empêcher les manifestants qui proposaient de repartir au camp et d’y investir absolument, des leaders leur suggèrent plutôt de faire une fois de plus le tour de la ville. Ce qui fut fait dans le calme et sans casse. Il est à noter que le début de la manifestation, de bonnes volontés n’hésitent pas à apporter, nourriture, eux, nattes.
Le CHUSS de Bobo comme un mouroir
Le constat à l’hôpital Souro Sanou reste toujours le même à l’image d’un cimetière. Aucun service n’est ouvert. Tous les bureaux sont inoccupés. « Nous sommes ici depuis 20 jours avec une malade, mais depuis jeudi, nous n’avons reçu aucun soins. Les agents de santé ne viennent plus » raconte Barakissa Sanou, accompagnatrice d’une femme enceinte. Couchée sur un lit presque dégradé, la malade ne peut faire un geste. Il en est de même pour Bintou Diallo, également enceinte, qui depuis mercredi ne reçoit pas de soins. Que ce soit le bloc opératoire, la maternité ou encore le service post-opérée, rien ne fonctionne à l’hôpital de Bobo-Dioulasso. Toutefois, nous rassure un agent couché sur un banc, l’air amusé : « le service minimum est assuré ». Au moment où nous quittions l’hôpital, on nous informait de ce que l’entrée de la ville est bloquée.
Sur les lieux, difficile de faire des photos. « Hey madame, on va vous arracher votre appareil si vous faites encore », lance un manifestant très en colère. Et d’ajouter que : « nous n’allons pas lever la barrière. Il n’en est pas question. Que tout le monde se mette dans la lutte. Il faut que le RSP et Diendéré comprennent que nous ne voulons pas d’eux ».
Impossible de les convaincre à lever le barrage, forçant des voyageurs à passer dans les buissons avec leurs bagages en main. « Même si, informe, un manifestant nous allons lever la barrière, ça ne durera qu’une heure, pour permettre juste aux cars de passer. Nous allons encore refermer l’entrée de Bobo-Dioulasso jusqu’à ce que Diendéré et sa bande partent ».
Bassératou KINDO
Lefaso.net
Vos commentaires
1. Le 21 septembre 2015 à 08:22, par Dez En réponse à : Bobo-Dioulasso, jour 5 du coup d’Etat : L’hôpital comme un cimetière, l’entrée de la ville bloquée
Pour l’amour de la patrie et de tout le peuple,
que le syndicat des médecins trouvent une solution pour le cas de nos malades au CHUSS. Ils ne sont ni des putchistes, ni des malfrats. Même si c’était le cas le personnel médical est assermenté et la prise en charge des patients doit se faire dans tous les cas. Organiez vous pour un service minimal et faire la différence avec le RSP.
La lutte continue
2. Le 21 septembre 2015 à 08:35, par virus En réponse à : Bobo-Dioulasso, jour 5 du coup d’Etat : L’hôpital comme un cimetière, l’entrée de la ville bloquée
Que devient l’intellectuel burkinabè ces temps ci ? un sans coeur ? Car en quoi les voyageurs, commerçants, malades, en gros les masses populaires ont fait pour meriter ce que les manifestants les font subir ? Cela est du terrorisme et du banditisme. Est ce que les morts par balles ne valent ils même pas mieu que ces malades sans soins qui voient venir la mort ? Pourquoi les Bobolais veulent toujours faire plus que les autres et après crier que la ville regresse par la faute des autres ? Pauvre de Bobo car à Ouaga ou ailleurs il y a un service minimum qui s’occupe ne serait ce que des blessés. C’est pathétique.
3. Le 21 septembre 2015 à 08:44, par Moses En réponse à : Bobo-Dioulasso, jour 5 du coup d’Etat : L’hôpital comme un cimetière, l’entrée de la ville bloquée
Courage les frères de BOBO, Koudougou est dans la même dynamique. Il faut trouver les moyens de rallier Ouagadougou. Diendéré ne gouverne que le RSP, pas le Burkina Faso
4. Le 21 septembre 2015 à 12:01, par Bureau monique En réponse à : Bobo-Dioulasso, jour 5 du coup d’Etat : L’hôpital comme un cimetière, l’entrée de la ville bloquée
Solidarité active totale avec votre immense lutte.
Une supplique cependant .
Portez aussi vos actions à soigner tous les malades, tous les bébés, toutes les femmes enceintes .Trop de souffrances et de morts venant déjà de Diendere .
5. Le 21 septembre 2015 à 14:34 En réponse à : Bobo-Dioulasso, jour 5 du coup d’Etat : L’hôpital comme un cimetière, l’entrée de la ville bloquée
A ce que je sache le CHUYO offre des soins. Le CHUSS devraient en faire autant, c’est aussi lutter pour la libération du pays des mains des valets locaux qui vous savez.
6. Le 21 septembre 2015 à 16:38, par La Rebelle En réponse à : Bobo-Dioulasso, jour 5 du coup d’Etat : L’hôpital comme un cimetière, l’entrée de la ville bloquée
Population de Bobo, nous vous comprenons et sommes dans la lutte avec vous, mais n’oubliez pas que les Bobolais doivent vivre.
La lutte doit rester pacifique le plus possible.
Les fonctionnaires doivent faire le minimum sinon la lutte va se retourner contre nous.
Hôpital, Sonabel, Onea... soyez responsables.
LA PATRIE OU LA LIBERTÉ NOUS VOULONS LES DEUX.
7. Le 22 septembre 2015 à 01:48, par Ceres En réponse à : Bobo-Dioulasso, jour 5 du coup d’Etat : L’hôpital comme un cimetière, l’entrée de la ville bloquée
Dignes filles et fils du Sya allons jusqu’o bout telle est la logique de ces coupeurs route de la vraie democratie. La victoire est au bout du tunel..
dans 24 h seulement...