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L’Union des jeunes avocats du Burkina condamne la négation de l’Etat de droit et les violences

Publié le lundi 21 septembre 2015 à 06h48min

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L’Union des jeunes avocats du Burkina condamne la négation de l’Etat de droit et les violences

Notre pays subit depuis le 16 septembre 2015, un coup de force perpétré par des éléments du Régiment de Sécurité Présidentiel réuni au sein d’un comité militaire dénommé « Conseil National pour la Démocratie ». Ce putsch a donné en même temps un coup d’arrêt au processus électoral engagé depuis plusieurs mois et qui devait consacrer le retour de notre pays à l’ordre constitutionnel normal après l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014.

Il s’est surtout caractérisé par une violente répression de la population civile, se traduisant par des violations graves des droits de l’homme, des séquestrations, des atteintes à la vie et à l’intégrité des personnes et des biens, des atteintes à la liberté de presse et des violences de toutes sortes.

Ce jour 20 septembre 2015, cette violence s’est encore abattue sans ménagement sur les leaders des partis politiques, des responsables des OSC, ainsi que des ambassadeurs présents à l’hôtel Laico dans le cadre des négociations en cours, causant des graves atteintes à leur intégrité physique. Tout ceci est inacceptable.

Nous, jeunes Avocats, regroupés au sein de l’UJAB, fidèle aux principes de légalité et à nos objectifs, condamnons dans son principe, cette prise de pouvoir par les armes qui caractérise la négation même de l’Etat de droit. Nous condamnons subséquemment et avec la dernière énergie les violences consécutives à ce coup de force et appelons leurs auteurs à l’arrêt immédiat de ces exactions constitutives d’infractions à la loi pénale. Nous attirons par la même occasion, l’attention des autorités judiciaires nationales et internationales sur la nécessité d’informer sur ces crimes qui se commettent actuellement au Burkina Faso et que nous dénonçons avec fermeté.

L’UJAB, s’inscrivant dans les déclarations de l’Union africaine et du conseil de sécurité rappelle instamment qu’il ne saurait y avoir de prime à l’impunité et que les auteurs de ces exactions devront répondre de leurs actions devant les instances nationales ou internationales compétentes.

L’UJAB invite enfin l’ensemble de ses membres à jouer avec détermination, leur rôle de sentinelle de l’Etat de droit, à rester mobilisés pour la défense des droits des personnes, et à se joindre à toutes actions visant le retour immédiat à l’Etat de droit, seul garant des droits et libertés individuels et collectives.

« En la foi en la Justice, je veux vivre ou périr »

Fait à Ouagadougou, le 19 septembre 2015

Pour le Bureau Exécutif
Maître Ignace W. TOUGMA

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Vos commentaires

  • Le 21 septembre 2015 à 09:45 En réponse à : L’Union des jeunes avocats du Burkina condamne la négation de l’Etat de droit et les violences

    Maître Ignace TOUGMA, tu es jeune avocat ? En tant compatriote ignorant tout du droit, je te pose simplement 3 questions auxquelles tu auras le loisir d’y répondre ou pas.

    - D’une part, où étais-tu avec l’UJAB quand le CNT, par la loi du 7 avril 2015 a foulé aux pied et porté atteinte aux droits élémentaires de certains citoyens de compétir aux élections législatives et présidentielles ?

    - D’autre part, où étais-tu avec l’UJAB lorsque le Président Michel KAFANDO a déclaré publiquement accepter la décision de la Cour de justice de la CDEAO du 15 juillet 2015 alors que dans la pratique le conseil constitutionnel a superbement ignoré cette décision au mépris des engagements internationaux de notre pays ?

    - Enfin, où étais-tu lorsque le conseil constitutionnel, savamment instrumentalisé, a pris les décisions des 25 et 29 juillet 2015 pour exclure arbitrairement certains candidats ? Ne confonds pas la cause aux effets en incriminant inutilement les forces de défense et de sécurité en sortant allègrement de tes attributions.

    Pour terminer, je m’interroge sur la question de savoir s’il s’agit d’une instrumentalisation de l’UJAB ou s’il s’agit d’une démarche volontaire ? Dans le second cas, je suis en droit de m’interroger à nouveau si tu as vraiment assimilé le cours d’introduction au droit où tu aurais dû apprendre qu’une loi n’a aucun effet rétroactif pour des faits antérieurs (de sorte que la loi du 7 avril 2015, au demeurant battu en brèche par l’arrêt de la Cour de la CEDEAO) ne pouvait légalement s’appliquer. Par conséquent, dès lors que l’UJAB n’a pas réagi face aux exclusions arbitraires du CNT, le parallélisme des formes voudrait que l’UJAB se taise même si nous condamnons tous, la prise du pouvoir par les armes.
    Cependant face à la détermination des autorités de la transition et, notamment les agissements haineux et discriminatoires du président du CNT, n’était-il pas souhaitable d’y mettre fin pour éviter un dommage beaucoup plus important qui se tramait.
    M. TOUGMA, vous êtes jeune, sans doute intelligent et même talentueux, mais le conseil que je puisse vous donner c’est d’éviter de "politiser" l’UJAB qui doit rester dans ses attributions et défendre les jeunes avocats. Laissez cette mission au Bâtonnier et à son conseil. Vous outrepassez là, vos compétences, si compétence vous en aviez dans l’ordonnancement politique.

  • Le 21 septembre 2015 à 09:48, par Figo En réponse à : L’Union des jeunes avocats du Burkina condamne la négation de l’Etat de droit et les violences

    Bravo à vous. On attends maintenant la déclaration des Juges. En la matière, il n’ y a pas de droit de réserve qui tienne alors qu’on est en train de bafouer les principes de la Justice.

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