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Deuxième jour du coup d’Etat : La résistance s’organise tant bien que mal

Publié le samedi 19 septembre 2015 à 05h45min

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Deuxième jour du coup d’Etat : La résistance s’organise tant bien que mal

Au lendemain du premier couvre-feu institué par le Conseil national pour la démocratie (CND), la mobilisation ne faiblit pas. Dans les quartiers, les manifestants s’organisent comme ils peuvent en bloquant les voies principales de la capitale burkinabè. Les résistants sont décidés « à mourir pour la patrie ». Bastonnades, courses poursuites, pneus brûlés ont rythmé cette journée de vendredi 18 septembre 2015 aux quartiers Cissin et Pissy.

Un, deux, trois,... Peu à peu, les manifestants se regroupaient autour de la Nationale N°1, non loin du barrage de Boulmiougou, à mesure que le crépitement des armes se rapprochait. Surpris par l’arrivée des éléments du RSP, plusieurs parmi eux prendront la fuite, abandonnant derrière eux, leurs engins (motos et bicyclettes). Arrivés à une intersection, les hommes du CND administreront des coups à un citoyen, l’obligeant à rassembler les engins dispersés. Après y avoir mis le feu, les bourreaux laissèrent la victime s’en aller.

Moins d’une heure après, c’est au tour d’un autre jeune de subir les bastons au même lieu, sous le regard impuissant des riverains. Mais, après le départ des militaires, les résistants ressurgirent et commencèrent à jeter de grosses pierres sur deux minicars immatriculés fond rouge stationnés de part et d’autre de la voie. Pendant ce temps d’autres manifestants essayaient de les convaincre de ne pas se tromper de cible et d’attaquer plutôt les véhicules du RSP.

Un peu plus loin, la voie ralliant Pissy à Cissin était barricadée à tous les 200 mètres. En dépit de l’annonce de la libération du président Michel Kafando, la fièvre montait et tout le monde était prêt à donner du fil à retordre aux militaires. Au moment où nous nous apprêtions à recueillir des propos, nous avons été alertés du décès d’un jeune sur la Nationale N°1. D’après les témoignages des riverains, les hommes du Général auraient emporté le corps de la victime dans leur véhicule. « Ils essaient de brouiller les pistes. Ils ne veulent pas qu’on sache combien de personnes ils ont tuées exactement », déclare un manifestant visiblement remonté. En revanche, pour un autre, « rien ne prouve que le jeune homme soit réellement mort. Peut-être que les militaires l’ont transporté à l’hôpital pendant qu’il agonisait ».

Au même moment, des individus à motos venaient répandre la « bonne nouvelle » de la 108.0 FM, la radio de la résistance qui demeure la principale voix des résistants épris de liberté.

Herman Frédéric BASSOLE
Lefaso.net

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