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Fraudes aux concours directs : Des manifestants en sit-in devant le ministère de la fonction publique pour exiger la reprise des épreuves

Publié le mercredi 9 septembre 2015 à 02h35min

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 Fraudes aux concours directs : Des manifestants en sit-in devant le ministère de la fonction publique pour exiger la reprise des épreuves

Les actions pour la reprise des concours de la fonction publique se poursuivent. Dans la matinée du mardi 08 septembre , les jeunes du « comité pour la reprise des concours concernés par les cas de fraude » ont tenu un sit-in devant le ministère de la fonction publique , du travail et de la sécurité sociale. Soutenus par les organisations de la société civile, les manifestants, ont transmis une plateforme revendicative au ministre concerné.

« Oui ! À la reprise des concours ! , Non à la fraude ! En avant pour la lutte contre le chômage ! ». Ce sont là quelques slogans martelés et chantonnés en cette matinée. A l’aide de sifflets, de vuvuzela, les jeunes du « comité pour la reprise des concours concernés par les cas de fraude » ont tenu, dans cette matinée du 8 septembre 2015, un sit-in devant le ministère de la fonction publique, du travail et de la sécurité sociale.
« Nous sommes là ce matin pour vous transmettre la plateforme revendicative du comité des jeunes concernés par les fraudes », martèle le représentant du comité Herman Konkobo.
Il est soutenu dans ces propos par Jean-Bosco Sawadogo, un autre manifestant. « Le ministre dans une de ces déclarations avait dit que la reprise des concours concernés par les cas de fraude n’est pas à l’ordre du jour, nous ne sommes pas d’accord ».

C’est avec tout le soutien de ses camarades regroupés autour de lui que le représentant du comité a remis cette plateforme. Du fait de l’absence du Pr Augustin Loada, la réception de la revendication a été faite par le secrétaire général Koudbi Sinaré qui a reçu la plateforme revendicative aux environs de 10h. Le SG Sinaré rassura en ces termes : « je remercie les jeunes. Je veux tout d’abord excuser le retard accusé, compte tenu des négociations gouvernement syndicats qui ont débuté depuis le 04 septembre. Au nom du ministre je vais vous rassurer que votre message sera transmis à qui de droit. Je voudrais vous féliciter pour la démarche car elle est citoyenne et vous rassurer que le ministre recevra votre document ».


Une série de requêtes

Une lecture a été faite lors du sit-in pour présenter le contenu de la plateforme. Les revendications sont essentiellement l’annulation et la reprise des concours concernés par les cas de fraudes, le démantèlement du réseau de fraudeurs et leur châtiment à la hauteur de leur forfait, le dédommagement des préjudices causés à l’Etat par le cabinet CERF et son exclusion des commandes publiques, l’interdiction de proposition de sujets aux concours de la fonction publique aux promoteurs et formateurs intervenant dans les centres de formations, la recherche de code d’évaluation qui reflète vraiment le niveau des candidats et le profil de la formation reçue et enfin la lutte contre le chômage des jeunes en créant des emplois.

Une lutte assistée

Le comité des jeunes Unis pour la reprise des concours concernés par la fraude ont le soutien de plusieurs organisations de la société civile. Au cours de ce sit-in, en plus de leur présence, des discours ont été prononcés par les représentants de ces structures.
Pour Siméon Guébré, représentant de la Coalition contre la vie chère (CCVC), les jeunes obtiendront leur assistance jusqu’au bout de la lutte. Il a décrié avec force « la fraude concerne la CCVC. Nous sommes là pour vous soutenir. Des fondements sous-tendent l’organisation des concours. Nous avons l’égalité des chances, l’équité, et l’un de ses piliers a été violé. Nous vous assurons qu’au niveau de la fonction publique s’il y a un seul fraudeur qui s’y glisse c’est une gangrène. Nous pensons au niveau de la CCVC que la seule solution qui peut rendre justice à ces milliers de jeunes est la reprise des concours concernés. Nous irons avec vous jusqu’à la fin ». Message d’ailleurs reçu avec des cris et des acclamations de l’assistance.
Au tour du représentant de l’Union générale des étudiants burkinabè (UGEB), une clameur s’éleva. « Nous voulons la reprise pure et simple de ces concours. C’est parce que ces jeunes se sont battus que certains qui n’ont jamais rêvé d’être ministres le sont aujourd’hui. Vous avez notre entier soutien, nous vous soutenons et nous vous invitons à plus de mobilisation », a lancé Patrice Zoyenga, avec fougue.

La liste des discours des structures partenaires de cette manifestation est bouclée par le REN-LAC. Son secrétaire exécutif adjoint Sagado Nacanabo a renchéri les propos de ces prédécesseurs : « si ce comité d’initiative n’avait pas existé, il aurait fallu le créer » a-t-il crié. Et d’ajouter : « on ne peut pas construire un pays avec une fonction publique remplie de fraudeurs. Même si c’est un seul fraudeur que l’on avait déniché, le minimum était la reprise. La reprise n’a pas de prix. C’est de l’honneur du Burkinabè et de la fonction publique qu’il s’agit. Les causes justes, il faut les défendre, quelles qu’en soient les difficultés. Nous sommes avec vous. Bon courage ».

Le comité prévoit une assemblée générale le lundi 14 septembre à 15 h à l’amphithéâtre A 600 de l’Université de Ouagadougou. Après avoir transmis la plateforme, ils disent attendre la réponse positive. Néanmoins, des perspectives sont envisagées. « Si d’aventure notre plateforme n’est pas satisfaite, en concertation avec les organisations dans la capitale et à l’intérieur du pays, nous allons développer des luttes de grandes masses », souligne Herman Konkobo.

Diane Kagambèga (stagiaire)
Lefaso.net

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