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Prestation de 3 « journalistes » de la presse sportive : complexe de suffisance ou insuffisances ?

Publié le jeudi 7 avril 2005 à 09h06min

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Le magazine spécial des sports du lundi 4 avril dernier, consacré à l’aventure des Etalons du Burkina Faso dans les éliminatoires combinées de la coupe du monde et de la CAN 2006, n’a pas laissé indifférents des téléspectateurs. Nous avons reçu ce propos, deux écrits dans lesquels les auteurs portent un regard sur la prestation des trois animateurs.

Il y a des choses, comme dirait l’autre, qu’on doit pouvoir se dire en se regardant droit dans les yeux. Au cours du débat télévisé du 4 avril 2005, l’attitude de nos trois journalistes assis au podium et chargés de faciliter les débats mérite une analyse.

Devant un tel panel de participants présentant des profils et expériences très variés, la nécessité de proposer d’entrée de jeu un agenda de travail avec des objectifs et une méthode de travail s’imposait.

Ce qu’a fait, concédons-le, le groupe de facilitateurs composé exclusivement de 3 « journalistes » de la presse sportive. Néanmoins, je me permets de formuler à ma manière l’objectif de ce débat, pour une meilleure compréhension de mes propos ultérieurs : Analyser les causes de la récente défaite de l’équipe nationale de football et évaluer les chances restantes de qualification.

De la préparation d’un débat publique devant permettre d’atteindre ces objectifs

En partant du postulat que la presse a le devoir de se documenter et de se garder pour toutes fins utiles une certaine mémoire des faits, un rappel de l’essentiel des faits (ce qui a été le cas), assorti d’une synthèse (cela est plus difficile et n’a pas été fait), s’imposait naturellement.

Nos trois facilitateurs, qui ont chacun au minimum une dizaine d’années d’expérience, n’ont pas estimé pertinent de proposer par exemple une analyse des similitudes de faits entre les matchs gagnés, d’une part, et les matchs perdus d’autre part, les différences observées entre les matchs gagnés, et les matchs perdus.

Je suppose, à tort peut-être, que les informations contenues dans les archives vidéo étaient disponibles et accessibles à l’équipe qui a préparé le débat. Ce travail de professionnel, qui requiert du reste un minimum de compétences aurait apporté la toile de fond de référence pour le débat contradictoire.

Il semble que la solution de facilité ait été préférée, à savoir présenter seulement les faits. Le micro-trottoir, au cours duquel de nombreux avis ont été développés, méritait tout de même une synthèse, plus qu’un arrêt sur le fait divers (survenu sur le terrain de l’ASFA-Y) qui a eu le seul mérite de détendre l’atmosphère.

Du déroulement du débat télévisé

Tout au long des interventions, très riches en enseignements, nos facilitateurs se sont obstinément soustraits à la critique, se considérant au-dessus de la mêlée qu’ils géraient tel le maestro d’un orchestre symphonique.

Ici aussi, l’absence de synthèse, élément déterminant lorsque les idées fusent et que les compréhensions individuelles des faits sont différentes, n’a pas permis de sortir avec des idées fortes. Nos amis du perchoir ont, une fois de plus, préféré le ressassement des idées, jubilant au passage lorsque deux interlocuteurs se contredisaient, plutôt que de conduire tout intervenant à argumenter en profondeur ses affirmations et idées.

Manque de professionnalisme ? Probablement : Complexe de suffisance ? Non moins probable, puisque de toute l’assistance, seuls les facilitateurs ont manqué d’humilité soit, pour reconnaître des erreurs commises par eux, soit rechercher des autres, des idées sur les contributions possibles de la presse sportive pour redresser la situation.

Les membres présents de la Fédération (à qui je tire mon chapeau pour leur humilité), l’entraîneur des Etalons seniors et certains journalistes (eux sont de vrais professionnels puisque leurs talents sont reconnus au Burkina Faso) ont tous reconnu avoir contribué aux erreurs.

Face aux propositions/critiques de certains participants « utilisez, entre autres outils, lnternet pour documenter les prestations de nos pros... » ou encore « la presse a également laissé paraître que le match était plié d’avance », nos facilitateurs ont eu une réaction presque allergique, avec au passage une démonstration très laconique de l’inefficacité de ce moyen de communication.

Mais alors, quelles alternatives proposez-vous face à l’absence des documents vidéo que les joueurs doivent eux-mêmes vous faire parvenir ? Aborder intelligemment cette question aurait permis certainement de mettre à contribution d’autres idées plutôt que de se complaire à attendre passivement que les informations atterrissent sur le pupitre.

Ce comportement est très révélateur des limites professionnelles de nos facilitateurs, limites connues de longue date du public burkinabè.

En effet, ces trois « journalistes » de la presse sportive, malgré le grand nombre d’années passées à regarder et/ou à commenter des matchs de football font tous preuve, selon moi, d’une très faible marge de progression dans la lecture avisée du jeu et dans l’analyse des causes et des conséquences de choix tactiques, de comportements individuels ou collectifs...

J’affirme que l’humilité est l’ingrédient de base contribuant à l’efficacité de tout travail en équipe et à une progression significative des performances individuelles.

Quelles peuvent être les conséquences de la médiocrité des journalistes de la presse sportive sur l’évolution de notre football ?

Elles sont nombreuses et plus ou moins objectives :

1) Tout d’abord, en l’absence d’un travail d’archivage des informations et d’analyse des événements passés, on ne peut pas du tout tirer de véritables enseignements des erreurs commises.

2) Par ailleurs, le complexe de suffisance de la part de critiques du football conduit inévitablement vers une fanatisation des supporters, car contribuant à cultiver le concept de « La faute incombe toujours à l’autre, jamais à soi ».

3) Pour finir, la faible profondeur des analyses lors des reportages ne permet pas aux décideurs de disposer d’arguments objectifs pour éclairer et étayer leurs choix d’alternatives.

L’intérêt demeure de continuer l’organisation de tels débats.

Il faut reconnaître la difficulté à faire participer les personnes de ressources à ce genre de forums dans notre pays. Alors, tout le mérite revient à tous ceux qui ont contribué à son organisation et participé au débat.

Ce n’est que par la contradiction constructive de la part de personnes humbles et déterminées, que le Burkina Faso pourra relever les défis de son football.

Drabo K. Maxime Médecin à l’Institut de recherche en Sciences de la santé Direction régionale de l’Ouest BP 545 Bobo-Dioulasso 01 Tel 20 98 18 80

Carton jaune pour la presse sportive !

On vous dispense du carton rouge parce que vous avez eu la bonne initiative d’organiser l’émission. Chapeau pour cela. Mais carton jaune pour votre attitude pas très fair-play quand votre collègue a voulu exprimer ce que beaucoup de Burkinabè pensent, à savoir qu’à l’image des Etalons que vous critiquez, vous ne mouillez pas assez le maillot pour informer le public sportif sur le comportement de nos pros.

Vous l’avez souvent fait, je citerai en exemple Alexandre Le Grand. Très souvent, nous avons des informations par d’autres sources, dont vous parlez des jours après. Dites-nous que vous travaillez avec les moyens dont vous disposez, et nous pourrons encore vous comprendre.

Mais on n’a franchement pas compris votre attitude, et nous sommes nombreux à la déplorer. Retenez une chose, la remarque est pertinente, et prenez la chose du bon côté. Sportivement, recevez ce carton jaune !

Un amoureux du football Ouédraogo Daouda [odaouson@yahoo.fr]

Observateur Paalga

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Vos commentaires

  • Le 7 avril 2005 à 12:08, par SIPA En réponse à : > Prestation de 3 « journalistes » de la presse sportive : complexe de suffisance ou insuffisances ?

    je suis tout a fais d’accord avec vous quand a la recherche d’information sur nos joueur a travers le net. je suis souvent decu de voir que ces journalistes sportif qui n’aime pas la critique donnent de faux resultats pendant leur emission : on donne un score de 3 à 0 alors que c’est 2-1 par exemple.
    ce qui me conduit souvent a regarder le sport sur d’autres chaine (chance que bcp n’ont pas ctte chance).
    c’est decourageant d’entendre des journalistes dire qu’ils n’ont pas a aller sur internet chercher des infos sur nos joueur (snif) j’en pleure : est-il vrai que la TNB est sur satelite ? j’ai honte !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

    • Le 7 avril 2005 à 14:17, par Wendy En réponse à : > Prestation de 3 « journalistes » de la presse sportive : complexe de suffisance ou insuffisances ?

      Je dirai même que je ne suis pas sûr que ces 3 journalistes savent allumer un ordinateur. Ce genre de réactions telles qu’ils nous l’ont fait visent simplement à masquer des carences notoires. Ils n’ont aucune technique de recherche et de documentation. C’est lamentable. Avez-vous déjà fait attention aux reportages de Abdoul Diallo ? Que ça soit en volley, en basket, en foot...c’est le même fond : il dit 2 mots et le reste on cite de façon interminable les noms des joueurs !!!C’est triste. De façon générale les reportages de ces gars du service des sports sont standards et les mêmes mots reviennent à chaque émission : volume de jeu (Alexis Konkobo), vivement que ceci ou cela (Abdou Diallo), ...Aucune analyse digne de ce nom, ça vole bas !

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