LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

Spéculation sur les places dans les établissements scolaires publics : faites quelque chose pour soulager la souffrance des parents d’élèves, s’il vous plait !

Publié le samedi 5 septembre 2015 à 01h19min

PARTAGER :                          

Cet article, publié pour la première fois en 2012, traite d’une problématique qui est plus que jamais d’actualité en 2015, à cette veille de rentrée des classes. Il s’agit des souffrances et des angoissent que des acteurs peu scrupuleux de notre système éducatif font subir aux élèves et aux parents d’élèves à chaque rentrée scolaire, à travers la spéculation sur les places dans nos écoles. L’article en question avait été publié sous le titre « Vente de places dans les établissements scolaires publics au Burkina Faso : un véritable racket organisé » par lefaso.net et le quotidien Le Pays, respectivement les 19 et 20 septembre 2012.

Je le reprends en intégralité, mais cette fois-ci en interpellant directement messieurs les ministres des Enseignements secondaire et supérieur, de l’Education nationale et de l’Alphabétisation, les Directeurs régionaux et provinciaux de ces ordres d’enseignement, les syndicats d’enseignants, les associations de mères éducatrices, les associations de parents d’élèves, etc. En cette période cruciale de transition où toute les initiatives sont en branle pour moraliser la vie publique, pour mettre fin sinon réduire de façon significative le laxisme et les dérives du passé, les plus hautes autorités de la transition sont aussi interpellées, notamment leurs Excellences Monsieur le Premier ministre, Monsieur le Président du CNT et Monsieur le Président du Faso. Faites quelque chose s’il vous plait, pour soulager un temps soi peu la détresse de nos populations déjà miséreuses.

« « « L’éducation est un droit dit-on, consacré par les conventions et les chartes internationales ratifiées par tous les pays dont le Burkina Faso. Ce droit est clairement consigné dans notre constitution et bien d’autres dispositions législatives. Mais certaines pratiques en cours depuis longtemps, et qui prennent aujourd’hui des proportions inquiétantes, risquent de rendre vains tous les efforts - aussi bien du gouvernement que de ses partenaires - pour faire de ce droit une réalité au Burkina Faso, à trois ans de l’échéance de 2015 fixée pour que tous les pays fassent des progrès significatifs, à défaut d’atteindre les objectifs de l’EPT et ceux du millénaire pour le développement. Une de ces pratiques, c’est la spéculation sur les places dans nos établissements d’enseignement publics.
A tout seigneur tout honneur. Il faut d’abord reconnaître et saluer l’initiative du ministère de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat d’effectuer, le 11 septembre dernier, un contrôle des prix des articles scolaires. Vivement que cette initiative soit généralisée et suivie d’effet, pour enfin matérialiser « la ferme volonté du gouvernement à contrôler les prix des fournitures scolaires afin de permettre aux enfants de toutes les couches sociales du Burkina Faso de pouvoir aller à l’école, surtout dans un contexte marquée par une crise alimentaire aigüe »
Pour revenir au sujet qui nous préoccupe, nous pensons que si dans le secteur de l’éducation il y a bien une question qui mérite aujourd’hui une attention très particulière du gouvernement et de bien d’autres acteurs pour que cette ferme volonté réaffirmée ci-haut ne soit pas une simple déclaration d’intention, c’est bien le triste spectacle de vente de places dans nos écoles, primaires comme secondaires. Nous qualifions cette pratique de racket organisé, parce qu’elle implique plusieurs groupes d’acteurs, et non des moindres, de notre système éducatif. En effet comment comprendre qu’ à chaque rentrée des classes, et ceci depuis belle lurette, les pauvres parents se voient obligés de verser des sommes importantes à des acteurs clefs dans nos écoles, avant d’obtenir une place pour leur(s) enfant(s). Des sommes versées sans aucun reçu car elles n’ont rien à voir avec les droits d’inscription payables pour tout nouvel élève recruté ‘pour complément d’effectif’.
Dans le jargon des ‘racketteurs’ de l’éducation et leurs complices, ça s’appelle le ‘Mercato’, le ‘Ma viola’ ou encore le ‘Calcio’, termes utilisés dans le sport pour traduire les transactions entre clubs dans le cadre du transfert de joueurs lors des championnats européens. Selon les spécialistes du football, le Mercato est une « opportunité offerte aux clubs de recruter de nouveaux talents pour renforcer leurs effectifs ; talents qui se négocient à coup de centaines de millions ».
C’est une pratique en cours tant au primaire qu’au secondaire. Au primaire la somme à payer indûment varie entre 10.000 et 25.000 francs. Au secondaire elle est généralement comprise entre 50.000 et 150.000 francs et les victimes de ce racket sont généralement les pauvres parents d’enfants admis au CEP et non à l’entrée en sixième, ou de ceux ayant le BEPC et non admis à l’entrée en seconde, tout comme les parents qui, pour une raison où une autre, se trouvent dans le besoin d’inscrire leur(s) enfant(s) en classe intermédiaire. La somme à payer est fixée en fonction du type d’établissement (enseignement général ou enseignement technique) et de la classe (classe d’examen ou classe intermédiaire). A titre illustratif : 50. 000 à 75.000 francs pour une place dans l’enseignement général et 75.000 a 150.000 francs pour une place dans l’enseignement technique.
Qui sont les auteurs de ces rackets ? Ils se recrutent au sein de certains groupes d’acteurs de nos systèmes éducatifs : responsables d’établissement, enseignants, personnel administratif. Il y a quelques années, la pratique se faisait plus discrète, avec la complicité active de personnes extérieures au système : gardiens, gérants de parking … Aujourd’hui, la messe semble dite et la pratique ‘acceptée’ ; les racketteurs ne se donnent plus la peine de masquer leur pratique. Les affaires se traitent même par téléphone : « Je peux te trouver une place, mais tu as 50.000, 100.000, 150.000 francs … ? Tu sais ce n’est pas facile hein ! »
Et ce sont nos pauvres parents (y compris nos sœurs et nos mères qui concassent le granit et qui vendent le sable entassé à coups de balai à longueur de journées) qui en sont les victimes résignées, car c’est après avoir garanti les places réservées aux ‘grands’ qui très souvent n’en ont pas besoin, que la spéculation commence. Ce qui est vraiment déplorable, c’est de constater que des places accordées gratuitement à des acteurs de l’éducation pour leurs enfants ou leurs protégés, sont transformées en objet de transaction, ces places revenant naturellement aux plus offrants.
Il est plus qu’impérieux pour les plus hautes autorités de l’éducation, avec l’appui du chef du gouvernement et des services habilités, d’ouvrir les yeux de ce coté aussi et d’œuvrer à mettre fin à cette pratique (que nous laissons le soin à nos éducateurs de qualifier) qui n’honore pas notre système éducatif et les personnes chargées de sa gestion, encore moins nos dirigeants soucieux de la bonne gouvernance et engagés résolument dans le combat contre la pauvreté à travers des initiatives visant à institutionnaliser des pratiques de solidarité envers nos populations démunies.
Mais il n y a pas que nos dirigeants et les personnes chargées de gérer le système éducatif. Il y a d’abord nous-mêmes. Que font nos associations de parents d’élèves, de mères éducatrices et nos syndicats de personnels de l’éducation face à cette pratique ? Que font-ils face à bien d’autres maux comme les diverses formes de violence à l’école, le nombre de grossesses non désirées qui croît à une vitesse vertigineuse dans nos établissements d’enseignement, les abandons scolaires pour des sites aurifères ? Des structures de cette nature qui se veulent crédibles doivent-elles / peuvent-elles fermer les yeux et la bouche devant de tels fléaux ?
Et nous, enseignants (surtout ceux d’entre nous qui s‘adonnent à cette forme de racket), quelle leçon d’éducation civique et morale dispensons-nous à nos enfants, à nos élèves, en un mot aux futurs dirigeants de ce pays ?
Il est grand temps que le gouvernement, à travers les ministères en charge de l’éducation, mette en place un système d’alerte et de veille, ou un mécanisme pour que toutes les pratiques de ce genre puissent être dénoncées et sanctionnées. Les syndicats d’enseignants pourraient faire autant, ce serait une preuve manifeste de leur souci du bon devenir de notre système éducatif, du respect des droits fondamentaux dont celui à l’éducation. Quant aux associations de parents d’élèves, ne devraient-elles pas se sentir interpellées au premier plan par ce genre de question ?
Faisons en sorte que le slogan que nous chérissons tant, « Etre burkinabè, c’est être intègre » [et, actualité oblige, le « Plus rien ne sera comme avant » né de l’insurrection des 30 et 31 octobre 2014], ne soient pas un alliage de vains mots. Il nous faut le prouver aux jeunes âmes que nous avons la responsabilité de ‘façonner’ en donnant l’exemple au quotidien à travers ce que nous disons et faisons.
Le Premier Ministre, son Excellence Luc Adolphe TIAO vient de ‘prendre le taureau par les cornes’ en posant les bases pour qu’une suite diligente soit donnée aux différents rapports sur la corruption rendus par l’ASCE et aux rapports des commissions parlementaires, et en instruisant « tous les ministères et institutions d’engager des actions fortes pour circonscrire la corruption et la mauvaise gouvernance ». [C’était en 2012, mais même en mettant Yacouba Isaac ZIDA à la place de Luc Adolphe THIAO, le fond du message reste le même, quand bien même le contexte a un peu changé. En effet, c’est sous la transition et ZIDA que de ‘gros bonnets’ impliqués dans la mauvaise gestion des deniers publics et dans la fraude croupissent dans des maisons d’arrêt et de correction, et les enquêtes se poursuivent …]
Puisse-t-il bénéficier de l’accompagnement et de coudées franches de qui de droit, dans cette noble et gigantesque mais difficile entreprise de moralisation et de salubrité publique. Que nous, citoyens, puissions l’aider en refusant d’être coresponsable ou complice de toute forme de corruption et de mal gouvernance, en faisant appel à notre ingéniosité et en utilisant tous les moyens que nous offre la technologie moderne pour sauvegarder des preuves pour étayer nos dénonciations » » »

Benao Cynthia
benao_cynthia@yahoo.com

PARTAGER :                              

Vos commentaires

  • Le 5 septembre 2015 à 02:47, par GINAGNE En réponse à : Spéculation sur les places dans les établissements scolaires publics : faites quelque chose pour soulager la souffrance des parents d’élèves, s’il vous plait !

    MERCI CYNTHIA
    Je complète ton écrit en apportant ceci :
    Non content de spolier les parents ils spolient également les établissements en inscrivant ces élèves comme étant des inscrits de droit c a d des enfants sous leurs responsabilités directes ce qui les permet de garder les frais d’inscription qui s’élèvent dans ce cas de 10 000 a 30 000 dans leurs poches.
    Quelle honte quand des éducateurs se comportent de la sorte. Quand on est éducateur on ne se compare pas aux médiocres.

    En plus ce sont les mêmes qui monnayent les examens blancs en réclamant au bas mot 50 000 à 100 000 par enseignant et 30 000 à 100 000 pour effectifs pléthoriques. Et ces pratiques sont encouragés par leurs syndicats. Quelle honte. Ces pratiques sont les plaies de la Boucle du Mouhoun où à chaque année scolaire les marchandages reprennent sous l’égide de certains syndicats avec des perturbations des cours. Dommage.

  • Le 5 septembre 2015 à 07:58, par bobon’ndonbin ! En réponse à : Spéculation sur les places dans les établissements scolaires publics : faites quelque chose pour soulager la souffrance des parents d’élèves, s’il vous plait !

    Ça c’est compliqué Mme Benao ! Histoire de place c’est comme un serpent de mer ! Les place k vous jugé vendues sont souvent le cas sous l’instigation des parents eux-mêmes ! ki sont prêts à débourser pour une place au publique au lieu d’aller dans les établissements privés pirates où il n’y a pratiquement pas de professionnels en la matière !
    Si l’enseignant ki bénéficie d’une place p la céder à un parent moyennant une certaine somme ki gagne ? biensûr le parent car au privé les cailloux kils concassent et autre sable ramassé ne peuvent paslui permettre de payé une année de scolarité !
    vraiment le tempsmanque si non j voulait développer plus. merci

  • Le 5 septembre 2015 à 08:11, par bobon’ndonbin ! En réponse à : Spéculation sur les places dans les établissements scolaires publics : faites quelque chose pour soulager la souffrance des parents d’élèves, s’il vous plait !

    Un additif : ce n’est pas parce qu’ il ya la place k les acteurs de l’établissement notamment les enseignants k vous visez en disposent ! c’est un droit pour eux et quel que soit la situation s’ils envoie un dossier ça passe. le parent peut aller demander on lui dira que c’est plein selon les textes et cela peut être prouvé ! mais par l’entremise d’un enseignant son problème sera résolu !

  • Le 5 septembre 2015 à 08:39, par maxwell2 En réponse à : Spéculation sur les places dans les établissements scolaires publics : faites quelque chose pour soulager la souffrance des parents d’élèves, s’il vous plait !

    bel article mais à qui la faute ? l’état a demissionné laissant tout aux privés. les frais de scolarités dans ces privés sont inténables : minimum 75000f. du commerce dans le secteur éducatif. sur 10 établisements scolaires surtout du secondaire seul 2 sont publiques. la demande est donc très forte dans le publique. il faut donc faire quelque chose : construire beaucoup ou baisser les prix dans les privés.

  • Le 5 septembre 2015 à 09:35, par legamp En réponse à : Spéculation sur les places dans les établissements scolaires publics : faites quelque chose pour soulager la souffrance des parents d’élèves, s’il vous plait !

    Il faut commencer la lutte contre le rackettage dans les services qui le pratiquent 24h/24 , 7j/7, 365j/365j avant de s’ attaquer à ceux qui le pratiquent de septembre à octobre :vivemen que tout le monde montre pate blanche. Peut on prescrire un antibiotique face à une infection generalisee à plusieurs souches ?

  • Le 5 septembre 2015 à 09:40, par kidrh En réponse à : Spéculation sur les places dans les établissements scolaires publics : faites quelque chose pour soulager la souffrance des parents d’élèves, s’il vous plait !

    Ajouter a tout cela les faux frais identifiés sous le vocable frais d inscriptions qui tournent au tour de 15000 F même pour les eleves regulierement admis. Dans certains etablissements, malgré linformatique,d on demandera 2 a trois fois au cours de l année scolaire, a l enfant de venir presenter le recu de paiement ; preuve qu il nest pas tenu une comptabilité claire de cet argent.

  • Le 5 septembre 2015 à 10:38 En réponse à : Spéculation sur les places dans les établissements scolaires publics : faites quelque chose pour soulager la souffrance des parents d’élèves, s’il vous plait !

    On va dealer pian ! Que dites-vous des FC ? C’est ça aussi nos FC ! Merde !!!

  • Le 5 septembre 2015 à 10:42 En réponse à : Spéculation sur les places dans les établissements scolaires publics : faites quelque chose pour soulager la souffrance des parents d’élèves, s’il vous plait !

    quand on parle de fond commun vous ne dites rien, pourtant chaque metier a ses avantages non. ce que vous avez oublié de mentionner est que les 2 places que le prof a droit ne signifit pas qu il ne paye pas la scolarité comme les autres. si le fils meme du prof n est pas a jour des frais, il est mis dehors. soyons serieux

  • Le 5 septembre 2015 à 11:48, par citoyen En réponse à : Spéculation sur les places dans les établissements scolaires publics : faites quelque chose pour soulager la souffrance des parents d’élèves, s’il vous plait !

    J’apprécie véritablement votre cri de coeur car vous faites preuve de sensibilité aux problèmes des populations. Merci âme généreuse. pour ma part, si le gouvernement met les moyens pour ouvrir les établissements publics, le problème sera résolu. Dans le cas contraire, même le Ministre va négocier pour inscrire ses enfants. Mais je partage l’avis que nous devons changer de comportement car racketer en éducation est une contre éducation, une pratique indécente. Seulement, que les profs en retour ne se plaignent pas des classes pléthoriques après avoir engrangé des sous pour les créer. Merci à toi et courage aux honnetes citoyens.

  • Le 5 septembre 2015 à 17:00, par An ka donni fo En réponse à : Les enseignats boucs émissaires ?

    Rien ne peut justifier la pratique que Mme Bénao pointe du doigt. Mais comme le disent certains, le secteur de l’éducation est gangrené. Déjà les politiques volontaristes, populistes, ou tout simplement imposées par les institutions financières internationales, ne prennent pas en compte les enseignants et la pénibilité de leur travail. Par exemple, les effectifs qui explosent, le manque de formation continue (les conférences pédagogiques au primaire ne sont que saupoudrage ; au secondaire, cette notion a foutu le camp depuis belle lurette), et la dernière trouvaille, ce fameux continium dont personne n’y comprend rien !
    Bref, les enseignants sont confrontés à une réalité que tous feignent d’ignorer : la valeur des hommes et des femmes au Faso, depuis une trentaine d’années, se détermine qu’à partir de leur pouvoir économique et non de leurs capacités ou moralité. Il ne faut pas croire que l’école peut changer la société si la société elle-même ne voit pas en elle le moule qui formera des hommes de qualité.
    Deux exemples viennent illustrer mes propos :
    1. au procès de M. Giro, ex-DG des douanes, son syndicat l’a soutenu bec et ongles (son SG a même proféré des menaces contre les parties civiles) au motifs que les cadeaux faits au prévenu étaient normaux, au vu des fonctions occupées par ce dernier. Bel exemple de solidarité. Le tribunal semble l’avoir entendu, si l’on considère que les fruits de ces "cadeaux" n’ont pas été entièrement confisqués ! (Pas le procureur général qui a interjeté appel.)
    2. Le fameux fonds commun servi aux agents des régies financières, qui va jusqu’au triple du salaire annuel. cependant, un enseignant est contraint à contracter un prêt de deux ans pour avoir en main l’équivalent de son salaire annuel ! Pourtant les agents du MEF sont engagés et déjà payés pour le recouvrement des taxes et impôts...
    Vous voyez donc pourquoi la plupart de ceux qui réclament l’élargissement de ce fonds à tous les fonctionnaire sont des enseignants. Et là encore, ils sont taxés de jaloux et d’aigris. On va même jusqu’à dire qu’ils sont enseignants parce qu’ils sont médiocres. Sinon, ils auraient passé et réussi le concours de l’ENAREF !
    Pour me résumer, l’école burkinabè et ses enseignants sont à la mesure de la société. Dans tous les secteurs de l’administration, les agents se prévalent d’"avantages" liés à leurs fonctions. Même si ceux-ci relèvent de l’injustice la plus criarde, il s’en trouve des individus et des structures pour les défendre. A preuve, il n’y a aucun syndicat (pas même des secteurs privés ou des agriculteurs, éleveurs ou orpailleurs qui sont les premiers producteurs de richesses de nitre pays ) qui s’élève contre le fonds commun, cette véritable flibusterie contre le Trésor public national !
    En clair, les enseignants, parce qu’ils sont en charge directe de l’avenir à travers les enfants et adolescents qu’ils doivent former et éduquer, sont blâmables pour leurs actes. Mais il faut aussi que lorsqu’ils vont à l’hôpital ou au tribunal, à la mairie ou service des Domaines, au commissariat, chez l’agronome ou le vétérinaire, ils n’aient pas à débourser des dessous de table. Il faut que le regard des gens change à leur endroit, parce d’ordinaire, ce sont les meilleurs élèves qui sont devenus enseignants. Mais, aujourd’hui, demandez à un élève s’il veut devenir plus tard maître. Vous n’en trouverez aucun, même parmi les enfants d’enseignants. Parce que ce métier est synonyme de misère. Mais tous veulent devenir douanier, médecin, militaire, policier, financier parce qu’il s’agit de métiers valorisants : les revenus licites et illicites qu’on en tire - et les enfants le savent - y sont pour quelque chose.
    Maintenant, les enseignants comprennent pourquoi ils souffrent tant quand d’autres ont des primes de rendement de 300% de leur salaire annuel. Et ils tentent, à leur niveau modeste, de les ressembler !
    Si l’on veut mettre fin à la pratique de revente des places dans les établissements d’enseignement, il faut AUSSI tenir compte du contexte général. En plus du blâme nécessaire infligé aux enseignants.

  • Le 5 septembre 2015 à 22:21, par figo En réponse à : Spéculation sur les places dans les établissements scolaires publics : faites quelque chose pour soulager la souffrance des parents d’élèves, s’il vous plait !

    Je n’excuse pas les vendeurs de place, mais je trouve que vous tirez injustement sur des gens qui ne font que se faire "remercier" pour rendre service. Les vrais coupables, ce sont les parents qui vont vers ces "vendeurs de place" pour les corrompre, et qui n’ont jamais dénoncé quelqu’un. A ma connaissance, quand un enfant à l’entrée en seconde ou l’entrée en 6è, il est d’office affecté dans un établissement. Demandez à vos enfants de travailler ou inscrivez-les dans des établissements privés. Celui qui utiliser 50 000 à 75 000 F pour corrompre un enseignant peut bien utiliser cet argent pour payer les 2/3 de la scolarité au privé. Ceux qui parlent beaucoup, que dites vous des TS des douaniers qui semble être devenu la règle même aux heures de service ? Foutez la paix aux enseignants et arrêtez de chercher à vous venger parce que vous n’avez pas obtenu de place.

  • Le 5 septembre 2015 à 23:47 En réponse à : Spéculation sur les places dans les établissements scolaires publics : faites quelque chose pour soulager la souffrance des parents d’élèves, s’il vous plait !

    Bonjour,
    Que dire des proviseurs qui permettent aux élèves qui doivent redoubler une classe après un conseil de classe d’aller en classe supérieur sans que les membres du conseil de classe ne soient informés ?

  • Le 6 septembre 2015 à 09:08 En réponse à : Spéculation sur les places dans les établissements scolaires publics : faites quelque chose pour soulager la souffrance des parents d’élèves, s’il vous plait !

    « Arrêter de divertir les gens ! Laisse moi te demander si tu aimerais être enseignant avec tous ces avantages "indus" que tu dénoncent ? Les 50000 ou 75000f représente combien % du salaire annuel des enseignants ? ; compare le avec les 3 à 4 fois de salaire annuel que perçoivent "indument" certains agents du MEF comme F.C. sans oublier les primes et tu verras que le débat est ailleurs !!! webmaster laisse passer mon message stp »

  • Le 6 septembre 2015 à 12:48, par Benaocyn En réponse à : Spéculation sur les places dans les établissements scolaires publics : faites quelque chose pour soulager la souffrance des parents d’élèves, s’il vous plait !

    DOIT-ON SE COMAPARER A CELUI QUI FAIT MAL ET FAIRE AUTANT SINON PIRE ?

    Aux internautes qui rappellent les Fonds Communs distribues a certains agents de la fonction publique, pour laisser penser que l’auteur s’en prends injustement aux racketteurs dans nos etablissements, je reprends quelques morceaux d’un de mes posts au moment de la crises au MEF portant sur les Fonds communs :
    """ Voilà des situations emblématiques assez intéressantes et éloquentes à souhait pour appréhender le degré de patriotisme et de prétendu ’souci du bien-être’ de nos dirigeants et de nos syndicats vis-à-vis de nos populations, de nos masses déshéritées. Le Syndicat national des agents des Finances (SY.N.A.FI) demande à son ministère de tutelle « d’apporter des réponses à des « frustrations liées au partage du Fonds Commun (FC) et de régler définitivement les disparités dans la répartition de cette motivation ». Voilà qui est bien dit. Messieurs et mesdames du SY.N.A.FI, suite au verdict dans le procès de M. Ousmane GUIRO j’ai publié un article dans bayiri.com le 26 juin 2015 sous le titre « Au-delà du procès de l’ex-DG de la douane : quel message fort pour les générations présentes et à venir ? » Je disais ceci en conclusion : « Nous sommes dans une République et chacun de nous constitue un maillon de la chaine qui fait exister la Nation, et chacun joue sa partition pour que le pays avance. Si des catégories de citoyens doivent avoir un traitement préférentiel à travers des avantages indus, les déshérités se sentiront bien le droit de réclamer leur part du gâteau à travers des mouvements et manifestations diverses car, « autant je ne suis rien sans l’autre, autant l’autre n’est rien sans moi. Je suis parce que l’autre est, l’autre est parce que je suis ». Que diront alors les enseignants grâce à qui chacun est ce qu’il est devenu ? Et les agents de santé qui ont à charge d’assurer notre santé afin qu’on puisse penser à engranger des ’acquis’ ? Et le paysan par qui notre pitance quotidienne est assurée. Et... ? » ...C’est donc normal que le gouvernement suspende toutes ces pratiques indécentes pour revoir la question sous l’angle national et non corporatiste... Le moment est enfin venu pour chacun(e) de nous d’en prendre plus conscience et d’être plus sérieux. Mon souhait est que le mouvement du SY.N.A.FI soit le déclic qui va permettre à nos dirigeants et à nos syndicats soucieux de l’intérêt général, de penser à rétablir la justice en étudiant la façon de réinvestir ces différents fonds dans des projets de développement, au bénéfice de tous et de chaque burkinabè. Ne pensez-vous pas que le "plus rien ne sera comme avant" veut dire aussi que désormais, il y aura plus de répartition inique et injuste des fruits de la croissance ?

    Bonne suite d’echanges

  • Le 6 septembre 2015 à 14:06, par dja verity En réponse à : Spéculation sur les places dans les établissements scolaires publics : faites quelque chose pour soulager la souffrance des parents d’élèves, s’il vous plait !

    Suis parfaitement d’accord sur tt ce que les uns et les autres racontent. Mais une chose est sûre, personne ne pourra arreter cette pratique. Les enseignants ne font que se faire justice. Cette pratique existe dans toutes les structures. Entre autres :
    - racket des gendarmes, douanes dans les postes frontaliers
    - corruption au niveau des impots
    - racket des patients par les agents de santé
    - racket de la police de la circulation (contrôle des papiers et au niveau des feux)
    - les passassion de marchés
    - la justice
    - les concours
    Je me limite à ces secteurs où la pratique est quotidienne (chaque jour). Pour les enseignants c’est une fois dans l’année. Sans oublier que beaucoup d’enseignants même du public paye cher aussi la scolarité de leurs enfants dans le privé. Pourquoi ne pas echanger ma place de droit pour regler celle de mon enfant au privé.
    - 

  • Le 6 septembre 2015 à 14:50, par Le visionnaire En réponse à : Spéculation sur les places dans les établissements scolaires publics : faites quelque chose pour soulager la souffrance des parents d’élèves, s’il vous plait !

    Merci pour ce article. Mais je dois dire que l’nternaute 12 ne connait pas les réalités car ce qu’il dit est très rare dans les établissements publics. Par contre l’affaire des inscriptions de droit est deal entre l’Etat et le Syndicat et cela se passe seulement au public. Sous ce prétexte, certains enseignants admis au concours mais non encore affectés vendent même des places aux parents. Que dire des responsable syndicaux qui font un blocus sur les effectifs dits "pléthoriques" et qui orientent alors les élèves et leurs vers leurs propres établissements (cours du soir ou cours du jour) qu’ils ont créés individuellement ou en association et ce en toute illégalité. je dis que ce sont les parents qui doivent s’organiser pour rejeter ces pratiques dans les localités en utilisant les moyens légaux, par des plaintes en justice sur la base de la constitution et la loi d’orientation. Je suis sûre qu’ils gagneront des procès et ça fera taches d’huile. Sinon au nom de quoi on peut refuser l’accès de mon enfant dans un établissement et accepter un autre enfant. Ou alors on les met en compétition c’est -à-dire à chance égale. S’inscrire au privé devrait être un choix délibéré d’un parent d’élève et non une contrainte imposée par un groupuscule d’enseignants qui se sont trompés de métier. Je dois rappeler à ces enseignants qu’aucune loi au Burkina Faso n’interdit la reconversion. Si tant ils sont hyper intelligents comme ils le disent à nos enfants tous les jours en classe, se reconvertir devrait être un simple jeu pour eux. La RTB a présenté à son émission "à coeur ouvert" de la semaine, un enseignant du nom Désiré Marie YAMEOGO qui est devenu un des meilleurs procteurs de miel en Afrique. Le promoteur des Nuits Atypiques de Koudougou" , ce de l’ONG "Tin Toua" et la liste est longue sont tous des enseignants reconvertis.
    L’Etat doit prendre ses responsabilités pour extirper tous ces gens-là. Même s’ils sont des responsables syndicaux, ils ne doivent pas fouler les lois au pied. Sur la base d’informations justes recueillies sur le terrain, on doit pouvoir les confondre devant leur propre syndicat qui est leur parapluie actuellement.
    Ensemble oeuvrons pour une meilleure accessibilité à un enseignement de qualité à tous les enfants du Burkina sans exclusion.

  • Le 6 septembre 2015 à 21:01 En réponse à : Spéculation sur les places dans les établissements scolaires publics : faites quelque chose pour soulager la souffrance des parents d’élèves, s’il vous plait !

    Si l’Etat construisait beaucoup d’etablissements, peut etre que ces problèmes seraient resolus. En plus l’Etat affectent beaucoup d’eleves dans les publics en sorte que les classes soient deja pleines. Les complements d’effectif que les etablissements accordent à leur personnel creent meme de surchages de travail aux enseignants en rendant les effectifs plethoriques. En plus ce sont les recrutés en complements d’effectif qui sont indisciplinés.
    Bref quand un enseignant fait pareil, il se crée du surcharge tout en aidant le parent qui trouve la procedure plus economique pour lui. Un enseignant n’a pas de prime ni de fond commun, et il est rarement nommé à des postes administratifs. Allez y en privée ou demandez à l’Etat de construire des Etablissements et laisser les enseignants dans leur misère. Vous connaissez où agir pour ameliorer le bien etre des populations.

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique