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Ministre François Lompo à la Semaine Mondiale de l’Eau à Stockholm : « Il reste beaucoup à faire en dépit des résultats satisfaisants »

Publié le lundi 31 août 2015 à 22h09min

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Ministre François Lompo à la Semaine Mondiale de l’Eau à Stockholm : « Il reste beaucoup à faire en dépit des résultats satisfaisants »

La semaine mondiale de l’eau de Stockholm est un événement annuel majeur au plan international pour les acteurs de l’eau. Elle leur permet d’échanger et de réfléchir ensemble autour des grands enjeux et perspectives. Elle est initiée depuis 1991 et réunit plus de 200 institutions à chaque édition. L’édition de 2015 (23-28 août) a vu la participation de l’Etat burkinabè représenté par Dr François Lompo, Ministre de l’agriculture, des ressources hydrauliques de l’assainissement et de la sécurité alimentaire (MARHASA). Au sortir d’une session sur les enjeux du secteur et les perspectives post-2015, IRC lui a posé quelques questions.

IRC : Monsieur le ministre, on a suivi avec beaucoup d’intérêt votre intervention au cours de la session du partenariat Sanitation and Water for All et on se réjouit de l’engagement du gouvernement burkinabè à améliorer le leadership du secteur Eau et Assainissement en mettant l’accent sur les enjeux de gouvernance et de gestion du secteur. Monsieur le Ministre pouvez-vous revenir sur l’état des lieux des capacités et performances des structures et institutions publiques, les enjeux de la gouvernance du secteur ?

MARHASA : Alors, quand vous regardez tous les efforts qui ont été déployés par le Burkina à partir de son budget et avec l’aide publique au développement, vous regardez les résultats qui ont été obtenus, moi je continue à dire que ces résultats, même si on se satisfait, pour moi ils sont mitigés et il reste beaucoup encore à faire. Si vous considérez toutes ces statistiques sur le taux d’accès, je constate que même en milieu urbain, pour moi le taux d’accès à l’assainissement est faible (ndlr 32%). Considérez maintenant les taux d’accès à l’eau potable et l’assainissement en milieu rural (ndlr respectivement 64,1% et 9%), et vous allez sur le terrain d’une région à une autre ou dans les communes, vous réaliserez l’écart qui existe entre ces statistiques produites et la réalité du vécu des populations. On en vient à se poser la question si les services rendus sont effectivement efficaces. De mon point de vue, il y a un énorme problème de gouvernance et de gestion qui mine l’efficacité dans le secteur.

IRC : Alors, Monsieur le ministre, quelles sont les mesures prises par le gouvernement du Burkina Faso pour faire face à ces problèmes de gouvernance, de gestion et d’efficacité ?

MARHASA : En réponse à cette problématique, nous avons formulé une nouvelle politique nationale de l’eau avec un certain nombre de programmes au sein desquels, la question de la gouvernance du secteur est centrale. Oui elle est centrale parce que transversale, parce que c’est elle qui nous permet de mesurer ou d’améliorer l’efficacité des services et du secteur. Cela nous paraît capital parce que l’État doit jouer son rôle et faire preuve de sa capacité de programmation et de planification, par-dessus tout, son leadership dans un secteur où il y a plusieurs acteurs.
Nous sommes revenu également sur le suivi-évaluation, il nous parait d’important et indispensable que nous nous donnions les moyens de nous assurer que le système de suivi-évaluation dispose des mécanismes, des méthodes et des approches qui permettent de traduire réellement les performances des services fournis aux populations et du secteur vis-à-vis de ses partenaires.
Tout cela suppose que nous puissions avoir des agents compétents, que les agents des structures publiques disposent des capacités managériales et opérationnelles requises. Oui des agents capables non seulement au niveau central, mais aussi et surtout au niveau local. Nous avons un grand besoin de développement et de renforcement des capacités des agents de l’administration à tous les niveaux. Et plus particulièrement au niveau régional, communal, villageois, au plus près de l’usager. Nous avons besoin de recruter, de former, de recycler pour que l’administration se mette à la hauteur des enjeux du secteur.
Mais il y a un autre aspect de la gouvernance, pris sous l’angle de la réalisation des droits humains à l’eau et à l’assainissement. Nous pensons qu’il nous faut avoir une société civile forte qui joue son rôle de veille et contrôle citoyen, qui interpelle régulièrement les gouvernants. Et d’ailleurs vous (ndlr IRC) nous avez envoyez une correspondance dans le cadre de votre campagne sur la nécessité de la constitutionnalisation et de la priorisation de l’accès à l’eau potable. Nous avons grand besoin de cette société civile qui, par le contrôle citoyen, doit veiller à ce que les gouvernants travaillent en toute transparence et en droite ligne des besoins et priorités des populations et que les gouvernants travaillent effectivement avec l’approche fondée sur les droits humains.

IRC : Monsieur le Ministre, que pensez-vous que le gouvernement burkinabè dans le contexte spécifique de la transition avec une échéance assez courte, pourrait faire pour avancer sur la question de la constitutionnalisation et de la priorisation de l’eau ? Quels sont les jalons que ce gouvernement pourra poser pour améliorer la gouvernance du secteur avant la fin de son mandat ?

MARHASA : Ce qu’il faut dire, c’est que premièrement, nous avons déjà réussi à institutionnaliser le Forum National de l’Eau et de l’Assainissement, un peu à l’image de la Semaine Mondiale de l’Eau. Le Forum National de l’Eau et de l’Assainissement va soutenir la mobilisation régulière de l’ensemble des parties prenantes pour réfléchir et s’accorder sur les priorités et les responsabilités de chacun, sous le leadership de l’Etat. Dans le cadre de la mise en œuvre des recommandations du dernier Forum National de l’Eau et de l’Assainissement tenu en février 2015, nous travaillons activement sur la constitutionnalisation des droits humains à l’eau et à l’assainissement et à la priorisation du secteur de l’eau dans l’agenda public national. Alors en fonction des opportunités de révisions constitutionnelles ou toutes opportunités d’arbitrage stratégique national, nous défendrons que le secteur de l’eau soit inscrit au rang des priorités nationales. Si non, si vous allez pour les débats budgétaires on va toujours vous citer les priorités nationales comme l’éducation, la santé qui du coup drainent l’essentiel des ressources disponibles. Il est difficile de tout faire dans le délai très court de la transition et à ce jour il ne nous reste que quelques mois. Mais avec le peu de temps qui nous reste, nous allons soulever et porter le débat sur la priorisation du secteur de l’eau et faire en sorte que les décideurs soient sensibilisés. Nous allons prendre les décisions que nous pouvons en espérant que les choses se poursuivent avec les futures autorités.

Interview réalisée par Jenda Terpstra
Service de communication IRC La Haye

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Vos commentaires

  • Le 1er septembre 2015 à 00:02, par le patriote En réponse à : Ministre François Lompo à la Semaine Mondiale de l’Eau à Stockholm : « Il reste beaucoup à faire en dépit des résultats satisfaisants »

    Je profite de ce text pr lancer un cri de coeur vers le gouvernema.Le cout de lanalyse de leau au nivo du lnsp,unik structure etatik disponible est ce travail est exorbitan.il n’est pa concevable k’une alanyse d’eau aille en fonction du lieu de reisdence du clien du jr juska plu de 200mil pour uen denree aussi precieuse k lo.Pour garantir une kaliter induscutable de lo ki circule ds no rue,le gouverenema doi imperativema revoir ces pri.La realisation d’un forage coute deja une bonne fortune e demander de procedere a lanayse de lo a ces cout devien presk k’un assassina surtt k les analyse doive etr faite ds une certaine regularitè avec plus ou moin le mem cout.ce k fon les proprietaire des forage privé aide a mn avi le gouvernema et loena a satisfaire d’une maniere ou d’une otre la demande en eau de nos compatriote et le gouverenema se doit de faciliter la tache au privé.Coma est il possibile k le titulaire d’un forage se voit contrain de regler une facture tres salée parce kil doit prendre en cpte les frai de mission des agent ayant regulierema un salair comi a cette tache,otre le gazoil du vehicule,et les reactif.Cela ressemble a un bonus de tro.Il fo egalema k lnsp se raproche du peuple o lieu de rester a waga parce k waga n’est pa le centre des affaire pr ts les burkinabè.le gouvernema oci devra reconaitre au labo privé regulierema installer au faso ayan les competence et le materiel necessaire de proceder a lanalyse des eau.Imaginer k pr une analyse eau au nivo du lnsp,le clien peu atendr juska 2 moi du jour ou il onore sa facture jusko jr ou il recoi ses resulta.Il est imperatifi k le gouvernema reagisce sinon ds peu de temp notre association sera sur les rue pr manifester notre mecontentema.Lanalyde leau coute tro cher alors k les population merite une eau potable.le gouvernema est interpeller et ne devra pa jouer au sour au risk de nous voir devan sa porte.Plus vs etes eloigner du fameu waga,plus vous payer tres cher.tro,c’est trop

  • Le 1er septembre 2015 à 21:00, par Zola En réponse à : Ministre François Lompo à la Semaine Mondiale de l’Eau à Stockholm : « Il reste beaucoup à faire en dépit des résultats satisfaisants »

    l’eau. c’est la vie. le Bf doit faire plus d’effort pour garder une bonne partie de l’eau que nous recevons en abondance en période hivernale mais qui disparait quelques mois après la saison. c’est vraiment dommage que plus d’effort ne soit pas consenti dans ce domaine . tant qu’on ne trouvera pas une politique afin de mieux retenir l’eau, on aura toujours des problèmes de base à régler avant de penser à industrialiser le pays voire le développer. je souhaite de tout coeur que les gouvernants songent à construire ne serait ce qu’une bonne retenue d’eau dans les provinces où l’eau tombe le plus et nous verrons tous que le développement matériel de ce beau pays s’imposera. J’en suis convaincu. Félicitations au gouvernement pour la marche entamée. Ensemble nous y arriverons.

  • Le 2 septembre 2015 à 10:00 En réponse à : Ministre François Lompo à la Semaine Mondiale de l’Eau à Stockholm : « Il reste beaucoup à faire en dépit des résultats satisfaisants »

    Il est important que ceux qui interviennent dans ce genre de forum puisse prendre le temps et la patience d’écrire convenablement comme ils ont appris à le faire à l’école ! Comment peut-on lire et comprendre un post pareil écrit dans un français non conventionnel. Ou c’est du français et on écrit correctement ou on écrit en langue maternelle !

  • Le 3 septembre 2015 à 15:18 En réponse à : Ministre François Lompo à la Semaine Mondiale de l’Eau à Stockholm : « Il reste beaucoup à faire en dépit des résultats satisfaisants »

    il aurait fallu s’abstenir d’envoyer le courrier de l’internaute 1, tellement l’orthographe est nul

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