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En grève : les contrôleurs et inspecteurs du travail pour un statut, et les agents du ministère de l’industrie pour un fonds commun

Publié le mardi 1er septembre 2015 à 01h40min

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En grève : les contrôleurs et inspecteurs du travail pour un statut, et les agents du ministère de l’industrie pour un fonds commun

Le centre d’éducation ouvrière de Ouagadougou est, depuis ce 31 août 2015, le siège de revendications de deux structures syndicales. Il s’agit d’une part du syndicat autonome des contrôleurs et inspecteurs de travail (SYNACIT) qui observe une grève de 24 h pour réclamer entre autres l’adoption du statut de leur corps, et d’autre part du syndicat national des agents du ministère de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (SYNAMICA) qui exige la mise en place du fonds commun.

Ils ne sont pas descendus dans la rue pour exprimer leur mécontentement, mais le malaise demeure le même. D’un côté le SYNACIT et de l’autre le SYNAMICA. Dans la forme, les points de revendications ne sont pas les mêmes mais ils expriment le même souhait : « soulager les travailleurs en améliorant leurs conditions de vie et de travail ».

Pour plus de diligence

« Depuis plus de deux mois, rien n’a été fait », déplore Hamidou Bélem, Secrétaire général du Syndicat autonome des contrôleurs et inspecteurs de travail. Les grévistes peinent à comprendre l’inertie des autorités sur l’adoption du statut de leur corps. Or, le ministre de la fonction publique, Augustin Loada, après la signature d’un protocole d’accord, aurait reçu le 19 juin 2015, le projet de statut rédigé par un comité qu’il aurait lui-même mis en place. Pour M. Bélem, l’adoption de ce statut vise à garantir l’indépendance et la stabilité du corps, comme le soulignent les conventions n°81 et 129 de l’Organisation internationale du travail (OIT).

« Nous sommes très déçus », lâche une fois de plus M. Bélem, à propos du jugement des dossiers pendants de leurs collègues agressés. La première affaire dans laquelle était impliqué un expatrié, a connu une accalmie puisque ce dernier, après avoir fait appel, « aurait quitté le pays aux dernières nouvelles ». En 2013, le département du professeur Loada avait saisi la justice pour un autre cas d’agression sur un agent mais jusque-là « rien de concret », estime le Secrétaire général. Pour lui, les actions entreprises par le ministère sont « timides », et tout porte à croire qu’il y a un « dialogue de sourds ».

Le dernier point de revendication du SYNACIT est l’exécution de l’arrêté conjoint 2015-048/MFPTSS/MEF fixant les prestations en nature des inspecteurs du travail du 19 mai 2015. Et cette grève est l’occasion, selon le SG, de rappeler aux autorités leurs engagements.

Plus d’équité dans le fonds commun

De leur côté, le syndicat national des agents du ministère de l’industrie et de l’artisanat (SYNAMICA) réclame la mise en place du « fameux » fonds commun et la nomination des agents du MICA comme conseillers économiques dans les ambassades. Pour le premier point, les grévistes disent ne pas apprécier la conduite du dossier depuis 2013. Sur instruction du premier ministre, un groupe de travail interministériel (ministère de la fonction publique, ministère de l’industrie et le ministère de l’économie et des finances, ndlr) a été mis en place pour traiter diligemment le dossier. « Mais ce groupe de travail n’a pas fonctionné comme il se devait » car « il était toujours réuni sur interpellation du syndicat », souligne le secrétaire général Drissa Sory.

Pour les grévistes, la revendication repose sur un programme de vérifications des importations. De ce fait, elle ne souffre pas d’ambiguïtés et devrait être résolue rapidement. Si la direction générale des douanes et COTECNA reçoivent des « motivations » pour leur apport dans ledit programme, les agents du MICA voudraient, eux-aussi, en bénéficier au regard de « la place importante qu’ils occupent dans le programme », conclut le SG.
En ce qui concerne la nomination des agents du MICA comme conseillers économiques dans les ambassades, Drissa Sory souligne que cette revendication a été en partie résolue mais que les autorités devraient fournir plus d’efforts.
En attendant le SYNAMICA compte poursuivre sa grève de 72 heures et si c’est rien n’est fait, le syndicat annonce qu’il entreprendra d’autres méthodes de lutte.

Herman Frédéric BASSOLE
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 31 août 2015 à 22:43, par Figo En réponse à : En grève : les contrôleurs et inspecteurs du travailpour un statut, et les agents du ministère de l’industrie pour un fonds commun

    Voilà un bon moyen de diminuer la masse salariale mensuelle. A chaque fois que des agents vont grever pour des motifs de ce genre, on coupe le salaire. On commence à en avoir marre. Allez à l’hôpital voir comment des médecins qui ont trimer pendant plus de 8 ans, reviennent encore rester debout plusieurs heures durant pour sauver vos parents. Sans fonds communs. Et pour ce type de boulot, on est au moins sûr qu’ils n’ont pas bénéficié de sujets lors d’un concours. Il faut tout remettre à plat en ce qui concerne cette histoire de fonds communs, sinon la situation va pourrir d’ici là car tout le monde va réclamer quelque chose. Les enseignants ont accepté que l’indemnité de logement soit servie à tout le monde or ils continuent à utiliser l’électricité du foyer pour préparer les cours et corriger les devoirs. Certains sont même affectés dans des localités inaccessible et loin de la civilisation. Aucun d’entre vous n’imagine un jour y travailler. Le médecin ne connait pas d’heure de travail. Que va-t-on leur donner à eux ? Arrêtons tout ça, et celui qui pense qu’il n’est pas rémunéré à la hauteur de ses compétences n’a qu’à démissionner et aller faire ses preuves dans le privé.

  • Le 31 août 2015 à 23:10, par moi ossi En réponse à : En grève : les contrôleurs et inspecteurs du travailpour un statut, et les agents du ministère de l’industrie pour un fonds commun

    Moi je n veux pas de fonds commun ! je veux un traitement équitable de tous les agents publics de l’Etat point à la ligne. Et d’ici là, si l’injustice faite aux fonctionnaires n’est pas réglée ne comptez pas sur nous pour une rentrée colère !!!!

  • Le 1er septembre 2015 à 08:27, par Vigilance En réponse à : En grève : les contrôleurs et inspecteurs du travailpour un statut, et les agents du ministère de l’industrie pour un fonds commun

    Attention des syndicalistes sont entrain de devenir pires que des politiciens dans les intrigues et la malhonnêteté. Ils ne disent pas la vérité à la base. C’est dommage et ça risque de tuer le syndicalisme au Burkina Faso. Grever c’est bien mais l’excès de la grève n’est pas bien pour les travailleurs en premier lieu. Le syndicaliste doit être un homme averti des questions politiques et économiques pour comprendre que toutes les grèves ne sont pas dans l’intérêt du pays.
    Après la grève pour la baisse du pris du carburant, les syndicalistes, s’ils étaient sincères devaient dire à leurs militants que la baisse ne leur a pas profité car ce sont les gros consommateurs de carburant (propriétaires de cars, de camions, de V8, etc.) qui ont bénéficié de la baisse. En plus la baisse n’a pas été répercutée sur les autres prix. L’État a perdu plus de 25 milliards dans cette revendication et cette perte va dans les poches des plus riches.
    Les populations doivent faire attention à ces syndicalistes qui pensent d’abord à leurs intérêts égoïstes qu’aux intérêts des plus pauvres.
    Je suis convaincu aujourd’hui que Blaise les fiançaient car ils n’ont jamais appelé ouvertement à lutter contre la modification de l’article 37.

  • Le 1er septembre 2015 à 09:13, par Manadja 2 Dedougou En réponse à : En grève : les contrôleurs et inspecteurs du travailpour un statut, et les agents du ministère de l’industrie pour un fonds commun

    Pauvre Burkina. Personne n’aura un avenir dans un pays qui n’en n’a pas. Il faudra que les prochaines autorités se penchent sur la situation de tous les travailleurs du pays. statut particulier par ci fonds commun par là... Dites moi quel corpsde travail n’est pas nécessaire ???

  • Le 1er septembre 2015 à 09:18, par EMA En réponse à : En grève : les contrôleurs et inspecteurs du travailpour un statut, et les agents du ministère de l’industrie pour un fonds commun

    Je demande au gouvernement de vérifier le bien fondé du "fond commun", apprend-t-on que tous ceux qui font les recouvrements comme la santé, l’enseignement, les eaux et forêts, ... devraient en bénéficier. si non on le supprime pour établir l’équité dans l’état ; on ne sais même pas c’est combien qui est distribué chaque année ; si c’était légal pourquoi ne pas faire connaitre cela de tous ?. LOADA nous comptons sur toi. et les syndicats attendent quoi pour demander de clarifier cette affaire qui divise les travailleurs burkinabé ?

  • Le 1er septembre 2015 à 10:58, par mamiss En réponse à : En grève : les contrôleurs et inspecteurs du travailpour un statut, et les agents du ministère de l’industrie pour un fonds commun

    slt ! rira bien qui rira le dernier ! les même qui insultent, les mêmes qui réclament. a bas le président, vivent le président !!! depuis quand le fc est normal ? on vs attends, et je vous voit venir. tous ceux qui ont critiqués réclament aujourd’hui !

  • Le 1er septembre 2015 à 12:19, par Djate En réponse à : En grève : les contrôleurs et inspecteurs du travailpour un statut, et les agents du ministère de l’industrie pour un fonds commun

    Comme ça tout le monde reclame le FC et c’est fini. là ou tout le monde a raison personne n’a raison. le FC peut se créer ds tous les corps ;c’est une question d’équité. ya des gens qui meurrent pour ce pays mais ils n’ont pas de FC ; chaque corps doit penser à un FC, comme ca on verra. puisque l’argent est trop ds le pays...haha..!

  • Le 1er septembre 2015 à 12:27, par Djate En réponse à : En grève : les contrôleurs et inspecteurs du travailpour un statut, et les agents du ministère de l’industrie pour un fonds commun

    Comme ça tout le monde reclame le FC et c’est fini. là ou tout le monde a raison personne n’a raison. le FC peut se créer ds tous les corps ;c’est une question d’équité. ya des gens qui meurrent pour ce pays mais ils n’ont pas de FC ; chaque corps doit penser à un FC, comme ca on verra. puisque l’argent est trop ds le pays...haha..!

  • Le 1er septembre 2015 à 15:03, par rassagl-yé En réponse à : En grève : les contrôleurs et inspecteurs du travail pour un statut, et les agents du ministère de l’industrie pour un fonds commun

    « Le syndicaliste doit être un homme averti des questions politiques et économiques pour comprendre que toutes les grèves ne sont pas dans l’intérêt du pays. Les populations doivent faire attention à ces syndicalistes qui pensent d’abord à leurs intérêts égoïstes qu’aux intérêts des plus pauvres »
    à l’internaute N°3, je partage ton point de vue la plupart de nos syndicalistes n’ont pas cette culture et ils sont plutôt habités par une jalousie incommensurable et destructrice.

    Oui à la grève pour améliorer nos conditions de vie mais il faut savoir exploiter les opportunités

  • Le 1er septembre 2015 à 20:10, par LA VISION En réponse à : En grève : les contrôleurs et inspecteurs du travail pour un statut, et les agents du ministère de l’industrie pour un fonds commun

    Mes chers(es) frères et sœurs du Ministère du Commerce,Industrie et Artisanat,j’ai lu votre revendication avec intérêt et je vous avoue qu’avec plus de scientificité dans la lutte vous arriverez à la victoire.Mais avant,permettez-moi de mener quelques analyses et constats concernant votre ministère que je connais un peu.Ce ministère à selon moi 3 faces :
    -La première face est du côté du personnel(Conseillers,Assistants,Adjoints,Chauffeurs,
    Secrétaires,DG,DR et autres)
    Dans ce ministère,l’égoïsme,le népotisme,la traitrise,la politique du ventre,le manque d’anticipation,le mensonge sont les sports favoris des gens. Dans le passé le ministère était bien portant et le manque de vision a fait que certaines des attributions ont été retirées.Le peu de dotation attribué aux services dudit ministère est laissé à la guise des patrons et les plus souffrants sont les agents.Conséquence chacun est prêt à quitter le ministère à la moindre opportunité.
    - La 2ème face est la création à tous azimuts des services parallèles.
    Au lieu de renforcer les services existant chaque ministre qui arrive est phagocyté par le secteur privé et l’image du ministère se dégrade de jour en jour ou d’année en année.
    - La 3ème face est le manque de courage du personnel
    Les gens veulent avoir des avantages et ont peur de lutter.Alors que on ne rien acquérir sans la lutter.Je conseille au SYNAMICA de se structurer et chercher l’adhésion des gens convaincus

  • Le 1er septembre 2015 à 20:35, par bark biiga En réponse à : En grève : les contrôleurs et inspecteurs du travail pour un statut, et les agents du ministère de l’industrie pour un fonds commun

    ce sont les luttes de corporation qui sont à la base des inégalités entre les fonctionnaires. je n peux pas comprendre que l’UAS discute avec le gouvernement et d’autres structures syndicales organisent des grèves. bande de sauvages. si mon président Sankara était là on allait trouver une solution définitive pour les grèves sauvages. Yaa ya boin.

  • Le 2 septembre 2015 à 07:55 En réponse à : En grève : les contrôleurs et inspecteurs du travail pour un statut, et les agents du ministère de l’industrie pour un fonds commun

    Mawell,

    Ces grèves sauvages sont de nature à tuer l’économie d’un pays. Ces syndicalistes qui n’ont aucune notion de l’éducation ouvrière vont détruire le monde du travail au Burkina Faso. Le gouvernement qui sera issu des élections prochaines doit être un "gouvernement d’exception" pour mettre de l’ordre en restaurant l’autorité de l’Etat. On ne peut pas continuer dans cette merde

  • Le 2 septembre 2015 à 08:21, par SAM En réponse à : En grève : les contrôleurs et inspecteurs du travail pour un statut, et les agents du ministère de l’industrie pour un fonds commun

    Pendant ce temps, certains auront droit à un salaire de ministres.

  • Le 2 septembre 2015 à 09:31 En réponse à : En grève : les contrôleurs et inspecteurs du travail pour un statut, et les agents du ministère de l’industrie pour un fonds commun

    Banal mais instructif l’adage courant de céans qui dit : les doigts de la main n’ont pas la même taille. Le pauvre, le riche comme le haut et le bas existeront toujours. Si certains pouvaient, ils allaient militer pour que Dieu accorde de force, la chance de gagner à la loto comme je viens de l’apprendre ce matin : un mecanicien de koudougou a gagné 85 millions à la loto.
    Bref dans la vie, vaut mieux chercher des opportunités pour avancer plutôt que d’envier autrui au point de plus savoir ce qu’on veut. On reclame pour ainsi dire la barbe de Dieu.
    Demandez plutôt au bon Dieu de rendre en même temps tout le monde riche.

  • Le 2 septembre 2015 à 15:04, par mady En réponse à : En grève : les contrôleurs et inspecteurs du travail pour un statut, et les agents du ministère de l’industrie pour un fonds commun

    Pour moi la revendication du statut particulier est l’expression de la pire forme de l’injustice dans un pays. je pense qu’il serait mieux pour le gouvernement de traiter ses agents sur le même pied d’égalité.

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