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Economie numérique : Le e-commerce est en marche au Burkina

Publié le vendredi 28 août 2015 à 21h14min

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Economie numérique : Le e-commerce est en marche au Burkina

De plus en plus de Burkinabè font des achats sur internet. Une incursion dans le marché numérique nous a permis de mesurer un tant soit peu les opportunités, les avantages mais aussi les risques du commerce sur internet.

Lentement mais sûrement, le e-commerce fait son bonhomme de chemin au Burkina Faso. Aujourd’hui, de milliers de produits s’échangent sur Internet ou à partir d’internet. Les réseaux sociaux sont devenus, il y a peu d’années, le nouvel espace de vente pour beaucoup de commerçants Burkinabè. Facebook offre une plateforme de publicité presque gratuite pour ces commerçants du siècle présent. Sans faire de publicité dans les médias traditionnels comme la radio, la télévision ou la presse, ils arrivent à attirer et à fidéliser une clientèle de plus en plus importante.

Les opportunités des réseaux sociaux

« Yo man ! Ya kel Ken ? », « Opportunités d’affaires » sont entre autres groupes sur le réseau social Facebook où des Burkinabè font de bonnes affaires. Le principe est simple. « Quand tu as une marchandise ou des services à vendre tu lances la publication sur Facebook. Si un acheteur se manifeste vous vous donnez rendez-vous quelque part en ville, dans un lieu public bien connu comme le SIAO par exemple et vous effectuez vos échanges », explique Mickael Sandwidi. Cet informaticien de formation dirige une boîte de vente de produits informatiques et autres. Il s’appuie sur les réseaux sociaux pour la promotion de ses produits.

Il y a quelques années, il a monté une boîte aux 1 200 logements, un quartier de Ouagadougou. Le plus souvent, les entreprises ont peu de clients lorsqu’elles s’ouvrent nouvellement. « Mais avec les publications qu’on faisait sur Facebook, les gens ont commencé à connaitre l’endroit et à appeler. La journée on vendait 100 000 à 200 000 F CFA. Notre réseau s’élargissait au fur et à mesure que les gens nous connaissaient. Petit à petit j’ai réussi à monter notre chiffre d’affaires », soutient-il.
Aujourd’hui, la boîte a grandi. Il s’est déplacé au centre-ville. Mais l’affluence ne faiblit pas. Bien au contraire. Notre entretien est entrecoupé d’appels téléphoniques d’une clientèle de plus en plus acquise. Qui pour un ordinateur ou encore un smartphone et même un voiture !

Internet ou la révolution du commerce

Il y a des activités qui sont rendues possibles grâce aux réseaux sociaux. Avant pour vendre il fallait faire du porte à porte ou avoir forcément le produit avant de le vendre. Mais avec internet, on peut vendre avant d’avoir le produit. « Le monsieur qui vient de sortir a commandé un véhicule avec moi. On a publié la photo du véhicule, il a vu et il est venu on s’est entendu sur le prix. Cette façon de faire le commerce est possible grâce aux réseaux sociaux », nous explique le jeune informaticien. Avant c’était impossible de communiquer avec des gens qu’on ne connait pas pour leur présenter des produits. Mais avec internet, les échanges se font de façon virtuelle. Souvent, les clients n’ont même pas besoin de se déplacer. Ils sont servis à domicile.

Alors que Mickael nous expliquait l’histoire de la voiture, il reçoit un autre coup de fil. Un autre client demande ses services. « Vous voyez, je viens de recevoir un appel. C’est quelqu’un qui m’a transféré de l’argent. Moi je lui ai envoyé le code d’un antivirus. Hier aussi il a acheté des modems et je les lui ai envoyés par une compagnie de transport. Mais je ne le connais pas. Je ne l’ai jamais vu ». Toute sa politique commerciale est basée sur internet. « Honnêtement toute notre politique est basée uniquement sur le e-commerce. Jusqu’à présent, je n’ai pas fait de publicité à la télévision », avoue Mikael Sandwidi. Pourtant son chiffre d’affaires monte chaque année. « Le e-commerce nous rapporte beaucoup. Vu que ça marche, on a créé un site e-commerce de la société. Sur le site on peut faire des achats en ligne. On peut acheter en ligne, se le faire livrer ou venir le prendre à la boutique ».

D’autres entreprises moins importantes que celle de Mickael Sandwidi profitent aussi des opportunités qu’offrent les réseaux sociaux. Ils sont jeunes. Le plus souvent, ils traitent avec des entreprises importantes comme celle de Mickael Sandwidi. C’est le cas de K. Somda L Auguste. Il est Ingénieur des travaux informatiques. Lorsque nous l’avons croisé, il était en stage dans une direction publique à Ouagadougou. Il est spécialisé dans la livraison des matériels et consommables informatiques. « J’habite le quartier Pissy de Ouagadougou. Si la personne est prête à venir vers chez moi, je lui livre la marchandise. Mais si la personne veut que le lui livre j’ajoute les frais de déplacement sur le prix du produit selon la distance à parcourir ». Auguste manque souvent du matériel. Donc il emprunte chez des grossistes. Après la vente, il « enlève ta marge et tu remets le reste au propriétaire ». Il peut donc mener son activité sans avoir un seul produit en main.

Une clientèle satisfaite mais prudente

« Je suis satisfait de la qualité des produits que j’achète sur les réseaux sociaux notamment les téléphones portables » a déclaré Aristide O. Il vient de prendre une clef Usb avec K. Somda. Il est à son nième achat sur internet. Et il ne se plaint pas de la qualité des produits. Cependant, il prend plus de « détails sur l’état du téléphone avant d’acheter », explique-t-il. Le e-commerce a ses avantages mais tous n’ont pas la chance. Il y en a quand même qui se sont fait avoir en prenant du matériel de mauvaise qualité. Les clients doivent donc redoubler de vigilance pour ne pas se faire escroquer.

Judicaël Gaël Lompo
Lefaso.net

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