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Cohésion sociale : Le Front de renforcement de la citoyenneté chez le président de la FEME et chez le Cardinal

Publié le vendredi 21 août 2015 à 00h45min

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Cohésion sociale : Le Front de renforcement de la citoyenneté chez le président de la FEME et chez le Cardinal

Dans le cadre de sa campagne de plaidoyer et de communication auprès des leaders d’opinion et religieux, le Front de renforcement de la citoyenneté (FRC) était, ce jeudi 20 août 2015, dans les locaux de la Fédération des églises et missions évangéliques du Burkina (FEME) puis de l’Archevêché de Ouagadougou. Reçus successivement par le Pasteur Samuel Yaméogo et le Cardinal Philippe Ouédraogo, le Dr Alfred Ouédraogo et ses camarades ont demandé à leurs hôtes d’être les porte-voix de « la citoyenneté et de la paix » auprès des communautés à l’aube des élections du 11 octobre.

La présidentielle et les législatives avancent à grands pas et chaque Burkinabè doit se sentir interpellé sur le rôle qu’il peut jouer pour des élections apaisées. Chacun doit donc avoir à l’esprit, le respect du bien commun et de la cohésion sociale. Le Front de renforcement de la citoyenneté ne semble pas l’avoir oublié, lui qui avait « résisté » contre la modification de l’article 37 sous le régime Compaoré. Aujourd’hui, ses membres estiment que le plus grand challenge « c’est le renforcement de la citoyenneté ». A l’approche des élections, le FRC a entamé une campagne auprès des personnes ressources capables de « prêcher » la bonne parole de la paix avant, pendant et après le scrutin. Après avoir fait le tour des six communes de la province du Kadiogo, le front est de retour dans la capitale burkinabè. Là, ses responsables sont allés à la rencontre du Pasteur Samuel Yaméogo et du Cardinal Philippe Ouédraogo.

Leçons à retenir

« Si l’action publique n’est pas empreinte d’éthique, nous allons revenir aux mêmes errements », dixit le Dr Alfred Ouédraogo. Il faudrait, selon lui, que « le rapport de force soit toujours du côté du peuple » et pour ce faire, les Burkinabè ont besoin de messages simples pour se renforcer. « Ils doivent savoir que les écoles, les hôpitaux, les dispensaires qui vont être promis pendant la campagne ne viennent pas de la poche des politiques mais plutôt de leurs impôts directs ou indirects », dira-t-il. Outre cela, les citoyens doivent éviter « la corruption électorale » en mettant fin aux votes par affinité « Il faudra voter sans tenir compte du sexe, de la religion… ». L’éveil des populations doit également s’exprimer à travers la dénonciation, comme le stipule le code électoral, « des ports et distributions de gadgets ».

« Au Burkina Faso, nous ne sommes pas en location »

Après avoir félicité les visiteurs pour « leur bonne vision, leur courage et surtout leur consécration », le Pasteur Samuel Yaméogo a rappelé que la recherche de la paix demeure aussi une préoccupation pour l’Eglise évangélique. En témoignent, les différentes séances de prières organisées le 12 juillet puis le 16 août respectivement pour les partis politiques et la commission électorale nationale indépendante (CENI). Au cours de ces moments de communion avec Dieu, le président de la FEME confie que des messages de paix, du respect d’autrui et d’amour pour le prochain ont été délivrés. Pour terminer, les électeurs auront droit aussi à une prière le 27 septembre prochain.

« Au Burkina Faso, nous ne sommes pas en location », dira le pasteur Yaméogo. Selon lui, il faut que chacun mette du sien pour que ce pays soit un pays où il fait bon vivre. « Ce n’est pas maintenant que nous allons décevoir nos ancêtres en détruisant ce pays… il faut que les jeunes s’entendent pour qu’on ait des élections transparentes et que le meilleur, celui que le peuple aura choisi non pas en vertu de sa corpulence, ni de son ethnie, mais en vertu de son programme de societé, gagne ». Il a donc invité les personnes âgées à être vigilantes, et la jeunesse à l’être davantage, « non pas pour faire du pugilat mais réellement pour construire ».

Respect du bien commun

Dans le même ordre d’idées, le Cardinal Philippe Ouédraogo a rappelé à ses invités que l’Eglise était au service du peuple. Pour lui, il faudrait que chaque Burkinabè respecte la dignité humaine, le bien commun, la solidarité et le principe de subsidiarité. Car, « si on échoue à ce niveau, tout le monde échouera… Personne d’autre ne viendra construire le pays à notre place ». Puisque « l’autorité n’est rien d’autre qu’un service » et que « s’il n’ya pas de troupeau, il n’y a pas de berger », le Cardinal compte sur la sagesse et l’amour des Burkinabè pour que le pays ne sombre pas.
Sur la question de l’inclusion, le Cardinal insiste sur le principe de subsidiarité cher à l’Eglise. Toutefois, il est nécessaire que « les choses se fassent selon le droit » et que chacun respecte le verdict du Conseil constitutionnel.
Très prochainement, le Front de renforcement de la citoyenneté devrait se rendre chez le Mogho Naaba.

Herman Frédéric BASSOLE
Lefaso.net

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