Au pays de l’oncle Sam, il est des jeunes qui nourrissent des ambitions pour l’Afrique. Samy Bendjemil en fait partie. Allé poursuivre ses études en Inde, il fera la rencontre de Moumini Niaone, jeune natif de Dierma, dans la province du Boulgou. Conscient que la santé est un droit élémentaire pour les populations où qu’elles soient, le duo américano-burkinabè s’est investi d’une mission « noble », celle d’aider les populations de Dierma à adopter les pratiques simples, saines et responsables en matière d’hygiène, ce, dans le but d’améliorer leur santé. Grâce au programme Fullbright, du nom de celui-là même qui s’est taillé une réputation dans la politique étrangère américaine, la locomotive d’un projet « ambitieux » en marche depuis début 2015, est arrivée à bon port ce mardi 18 août 2015. Les résultats sont probants et l’heure était à la remise des certificats aux clubs ayant bénéficié de sessions de formation. Cet événement qui fait la fierté des peuples américains et burkinabè, a connu la présence du Haut-commissaire du Boulgou, représentant le gouverneur du centre-est, et des autorités administratives et coutumières de la localité.

« Vous êtes la solution »

Bien laver les mains avant les repas et après les selles ; transporter, stocker et consommer une eau potable sont des gestes élémentaires que les populations ont du mal à intégrer dans leurs habitudes. Or, les maladies d’origine hydrique ont le vent en poupe en période hivernale. Dans le cadre de leur projet axé sur la promotion de l’hygiène et de l’assainissement, Samy et Moumini ont créé 9 clubs de plus de 650 membres et formé 19 facilitateurs. Ces clubs auront la noble tâche de s’assurer que la graine semée résistera aux intempéries. Il ne faudra donc plus que le naturel revienne au galop à Dierma. Les efforts déployés pour la mise en œuvre du projet seront vains si les populations ne se l’approprient pas véritablement. Dans son allocution, Samy a rappelé aux populations qu’elles sont « les vrais acteurs du changement ». Et l’ambassadeur Mushingi de renchérir « Vous êtes la solution ». Le message semble avoir été compris, car les sketchs joués provoquaient tantôt des éclats de rire, tantôt des moments de réflexion.

L’étape évaluation attendue

La mise en œuvre d’un projet nécessite au préalable une enquête et plus tard une évaluation. Avant le démarrage du projet à Dierma, une enquête CAP (Connaissance-Attitude-Pratique) a été menée pour jauger le niveau des communautés sur la question de l’hygiène et de l’assainissement. Cette même enquête sera reconduite, à en croire Samy Bendjemil, pour évaluer le projet. A la suite d’une comparaison des données initiales et finales, une appréciation objective pourra être faite. Et à ce niveau, deux professeurs venus de l’Université de Texas aux Etats-Unis apporteront une fois de plus leur expertise aux promoteurs.

Washington soutient la transition

Au cours de la cérémonie, le diplomate américain a salué la grande mobilisation des habitants, « une mobilisation qui montre que rien n’est impossible lorsqu’on est unis ». Ceci rappelle bien, le « Yes we can ! » du locataire du bureau ovale, Barack Obama. L’occasion faisant le larron, il a invité les habitants de Dierma et des autres localités à « privilégier le dialogue et la tolérance comme solution et à éviter la violence comme moyen de résolution des problèmes ».

« Ce qui se passe au Burkina, affecte les Etats-Unis », a tenu à rappeler le Dr Tulinabo Mushingi. Pour lui, il n’y a aucune tergiversation à faire au sujet de la position de la Maison blanche sur la conduite de la transition. La priorité de son pays demeure « la tenue d’élections transparentes et inclusives dans les délais impartis et dans des conditions apaisées ». Outre cela, Washington soutient « fermement les autorités de la transition » et souligne « l’importance de préserver la cohésion sociale et la paix au Burkina Faso ».
Au terme de la cérémonie, les populations de Dierma et des villages environnants ont témoigné leur gratitude aux officiels à travers une remise de présents ponctuée de chants et de danse. Le ton écologique sera donné à travers une plantation d’arbres.

Herman Frédéric BASSOLE
Lefaso.net