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Consolidation de la démocratie au Burkina post-transition : Ce que l’armée et les autres acteurs doivent faire

Publié le jeudi 20 août 2015 à 00h20min

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Consolidation de la démocratie au Burkina post-transition : Ce que l’armée et les autres acteurs doivent faire

Au sein du Cadre de concertation national des organisations de la société civile (CCNOSC), la paix pendant la période électorale et la consolidation de la démocratie après la Transition, préoccupent. C’est du moins, ce qui a suscité la tenue d’un panel autour du thème « Rôle des Forces de Défense et de Sécurité (FDS) républicaines dans la préservation de la paix en Afrique : Cas du Burkina Faso ». C’était le samedi 15 août 2015, où le panéliste Abdoul Karim Sango a relevé, au-delà de l’armée, ce que chaque acteur important dans le processus de consolidation démocratique devra faire pour le bien de notre pays.

L’armée est investie de la mission de garantir la sécurité extérieure du pays, en défendant les frontières contre d’éventuelles intrusions de forces armées étrangères. En plus de la sécurité aux frontières, exceptionnellement cette fois, l’armée peut être appelée à rétablir la sécurité intérieure en cas de troubles qui n’ont pu être maîtrisés par les forces de police. Ces précisions, Abdoul Karim Sango a tenu à les faire à l’attention des participants – majoritairement jeunes - au panel du jour.

Au-delà de la défense et de la sécurisation, l’armée s’intéresse à la politique. L’historique de cet intéressement au pays des Hommes intègres, M. Sango a tenu à le retracer. La première comme la dernière – en date - irruption de l’armée sur l’arène politique, est intervenue suite à l’appel des civils. En effet, rappelle Abdoul Karim Sango, lorsqu’en 1966 le soulèvement populaire a eu raison sur Maurice Yaméogo, c’est après l’appel insistant des insurgés demandant à l’armée de prendre ses responsabilités, que celle-ci s’est emparée du pouvoir. exactement, précise-t-il, comme ce qui s’est passé le 31 octobre dernier.

« Il me semble que les militaires savent que… »

Pour lui, ces appels se justifient par l’urgente nécessité qu’il y a à devoir rétablir l’ordre dans des circonstances de troubles généralisées. Mais c’est surtout, a-t-il ajouté, parce que l’armée apparaît comme étant la seule institution la mieux organisée de sorte à pouvoir diriger le pays. D’ailleurs, relève M. Sango, « il ne faut pas faire croire aux gens que l’armée ne peut pas développer le pays ». Car cela n’est pas vrai.

Mais, comme dans toute démocratie sérieuse, l’armée burkinabé doit rester dans son rôle de défense et de sécurisation. « Elle doit, précise M. Sango, être soumise au pouvoir civil ». Déjà, confie le communicateur du jour, « Il me semble que les militaires savent que ce qu’ils pouvaient faire hier, ils ne peuvent plus le faire aujourd’hui ».

Ce qui, selon lui, est un bon signe. Et si nous ne voulons plus l’arbitrage de l’armée, il faut, de l’avis de M. Sango, « que nous travaillions à mettre en place des institutions fortes, que nous organisions des élections libres et transparentes, qu’il n’y ait pas de jeu de manipulation ; il nous faut une classe politique responsable ». De plus, il faut une jeunesse responsable. Il faut également, selon lui Sango, que la société civile ait, à son mérite, une meilleure représentation dans les délibérations qui concernent la vie de la Nation.

« Si vous mourrez pour un homme politique, vous êtes mort comme un chien »

Pour avoir une démocratie consolidée au Burkina, il faudra donc au total, une armée véritablement soumise à un pouvoir civil, une société civile responsable, une jeunesse responsable. A en croire Abdoul Karim Sango, la démocratie ne peut pas se construire sans une société civile forte. Dans notre pays, il faut, clame M. Sango, que la société civile accepte de faire ses états généraux.

A tout le moins, il nous faut au Burkina, des leaders politiques responsables. De ceux qu’on a actuellement, dira M. Sango, très peu méritent qu’on se batte pour eux. Dans son franc-parler comme d’habitude, le communicateur du jour dira à l’attention des jeunes présents au panel, « Si vous mourrez pour un homme politique, vous êtes mort comme un chien ».

Fulbert Paré
Lefaso.net

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