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Caravane de l’intégration : « Nous avons semé la graine au bon endroit », dixit Oumarou Ganou, directeur de la cellule nationale CEDEAO

Publié le lundi 10 août 2015 à 22h58min

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Caravane de l’intégration : « Nous avons semé la graine au bon endroit », dixit Oumarou Ganou, directeur de la cellule nationale CEDEAO

Le ministère des Affaires étrangères et de la coopération régionale du Burkina, à travers sa cellule CEDEAO a organisé la première édition de la caravane de l’intégration du 24 au 29 juillet 2015. Six jours durant, les caravaniers ont traversé les villes de : Ouagadougou-Sabou-Houndé-Bobo-Dioulasso-Banfora-Niangoloko. Dans l’entretien ci-après, le directeur de la cellule nationale CEDEAO, Oumarou Ganou dresse le bilan de la première édition et se prononce sur d’autres sujets actuels de la communauté dont la carte d’identité communautaire.

Quel bilan faites-vous de la 1ère édition de la caravane de l’intégration ?

Pour un bilan, je pourrai dire qu’il est positif d’autant plus que les objectifs que nous nous sommes fixés sont atteints. Il s’agissait de véhiculer les informations sur la CEDEAO et ses institutions, diffuser au sein des populations les informations sur la libre circulation des biens et des personnes, toucher également les autorités administratives, coutumières et religieuses avec les informations qui portent sur la CEDEAO et les impliquer dans la mise en œuvre de ces politiques. Sur le parcours, nous avons pu mener toutes ces activités. Nous avons semé la graine au bon endroit, comme nous l’avions désiré.

Cette caravane s’inscrit dans la vision 2020 de la CEDEAO, peut-on en savoir davantage ?

La vision 2020 s’inscrit dans la nouvelle vision que les chefs d’Etat ont adoptée depuis 2007 en vue de passer d’une CEDEAO des institutions à une CEDEAO des peuples. Depuis longtemps, la CEDEAO a certainement œuvré dans la production de normes, de textes juridiques et autres, mais sur le terrain, la CEDEAO n’est pas connue et les activités qu’elles mènent également n’étaient pas très bien connues des populations qui sont les bénéficiaires. C’est pourquoi depuis 2007, les chefs d’Etat ont décidé de changer de manière de faire, ça veut dire impliquer la population qui est à l’origine dans la modélisation mais également dans la mise en œuvre. Et l’implication de la population passe d’abord par son information pour qu’elle sache de quoi nous parlons lorsque nous parlons de CEDEAO, qu’elle sache également de quoi nous parlons lorsque nous parlons d’intégration. C’est dans cette dynamique que s’inscrivent ces activités.

Où en est-on avec la monnaie commune et la carte d’identité communautaire ?

Pour ce qui est de la monnaie commune, je crois que la communauté s’est fixé l’horizon 2020 pour parvenir à cette monnaie commune. Nous savons que tout se déroule très bien et on ne désespère pas qu’on y parvienne.
Mais, pour ce qui est de la carte d’identité communautaire appelée carte biométrique communautaire, pour pouvoir circuler au sein des Etats membres de la CEDEAO, les textes ont été adoptés en 2014. On a demandé qu’à partir du 1er janvier 2016 que les pays prennent toutes les dispositions à l’interne pour pouvoir mettre cette carte biométrique de la CEDEAO en circulation. La procédure juridique est déjà entamée, les chefs d’Etats se sont déjà engagés. Actuellement, les réunions qui se déroulent avec les polices de l’immigration, c’est de parvenir à mettre tous les éléments techniques dans cette carte et c’est sur ce que ces forces sont en train de travailler.

Le Burkina fait des efforts en matière d’intégration, mais au niveau des autres pays membres de la CEDEAO, apparemment ce n’est pas le cas, que faire pour changer la donne ?

Si on n’est pas sorti pour voir ce que les autres pays font, on peut dire que les choses ne semblent pas évoluer. Pourtant, les choses évoluent. Par exemple, nous avons organisé cette caravane suite à l’expérience que nous avons eue avec les autres. Au Bénin, l’année dernière, ils étaient à leur 8e édition, au Niger, ils étaient à leur 2e édition. Chaque pays fait des efforts en ce qui le concerne. Mais, vous savez que les sociétés sont différentes et l’évolution également peut être différente selon les pays.

Après la première édition de cette caravane, quelles sont les perspectives qui se dégagent ?

C’est notre première édition. Avec tout ce que nous avons fait, il y a certainement de petites difficultés et des manquements quelque part. Je crois que le Burkina a une expérience à partager avec les autres. A chaque moment, nous sommes félicités pour ce que nous faisons. Mais, la réflexion devrait s’orienter aujourd’hui dans le sens d’exporter notre expérience que nous avons en la matière afin d’amener les autres pays à aller dans le sens où nous allons parce que si nous croyons à l’intégration, nous devons tous faire des efforts. Et dans ce sens, je crois que la réflexion doit être poursuivie avec les communautés qui sont avec nous. Je crois qu’elles voient ce que nous faisons et si nous décidons un jour, qu’au lieu de faire la caravane au Burkina Faso, on va aller dans un autre pays la faire avec les communautés pour qu’elles puissent témoigner de leur vie ici, de leur intégration ici, je crois que ce sont des éléments qui vont permettre d’aller encore plus de l’avant. Je pense beaucoup plus à un partage d’expériences avec les autres pays.

Propos recueillis par Moussa Diallo
Lefaso.net

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