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Plan-Burkina : Une mission de Londres au Namentenga

Publié le mardi 5 avril 2005 à 07h50min

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Dans le but de s’imprégner de l’expérience réussie du Burkina Faso dans l’approche genre notamment sur la place et le rôle de la femme et de l’enfant dans l’exécution des programmes Plan Namentenga/Boulsa, une mission du siège du Plan à Londres a rencontré les 23 et 24 mars 2005 les structures partenaires de Plan Boulsa chacune dans sa structure.

Dans sa quête d’informations relatives aux meilleures pratiques dans la conception, l’exécution et l’évaluation des programmes Plan du Burkina Faso pour les partager aux autres 45 pays où l’ONG Plan travaille, la mission composée de :

- Mme Sari Wooster chargée de l’Approche Genre

- Mme Linda Taylor Conseillère en communication et au parrainage

- Mme Signe Liz Dahl chargée des droits de l’enfant au bureau Plan du Burkina Faso

- M. Paul Doybei coordonnateur national d’enregistrement des naissances.

- Docteur Yaméogo Bernabé PUM/Boulsa a satisfait sa curiosité.

Ainsi,, relativement aux préoccupations des membres de la mission centrées sur :

- la place et le rôle de la femme dans sa structure

- la scolarisation en général et de la petite fille en particulier

- la place et le rôle des enfants, les structures chacune en ce qui la concerne a répondu sans influence et sans pression.

Ces structures rencontrées sont :

- l’Association des parents d’élèves (APE) et l’Association des mères éducatrices (AME) de l’école de Ouidi, le Comité de Gestion de point d’eau et l’Assainissement (CGPEA) , les volontaires formés à l’Institut Bangr-Nooma (IBN), les Comités villageois de développement (CVD), la Commission villageoise de gestion des terroirs (CVGT), le Comité de gestion (CO.GES) du centre de santé et de promotion Sociale ( CSPS) de Zéguédéguin) .

- La Coordination provinciale pour la promotion des femmes du Namentenga.

- L’Association burkinabé pour la promotion de la santé humaine (ABPROSAH).

Intervenant au cours de l’entretien, les femmes impliquées dans les différentes structures ou formées à l’IBN de Kongoussi ou à Boulsa indiqueront qu’elles se battent aux côtés des hommes pour d’une part sensibiliser les parents pour améliorer le taux de scolarisation sans discrimination aucune et d’autre part pour améliorer leurs conditions de vie par de bonnes pratiques hygiène et d’assainissement, par des luttes pour leur protection sociale, pour l’équité des tâches.

Les enfants quant à eux, reconnaîtront que leur opinion est souvent prise en compte dans les prises de décision. Ainsi, ils relèveront que le football et la marelle sont leur passion.

Les activités d’Information, d’éducation et de communication (IEC) dont mènent les structures associatives portant sur la santé, la planification familiale, les IST/VIH/SIDA, les violences faites aux femmes (excision, bannissement, le mariage forcé ou précoce), l’auto promotion de la femme n’ont pas selon les acteurs atteint les résultats escomptés car, sur le terrain beaucoup reste à faire.

En prenant l’exemple sur l’excision, l’accoucheuse de Zéguédéguin affirme que depuis mai 2003, elle n’a jamais reçu une femme en travail non excisée.

Dans les écoles, peu d’élèves possèdent un acte de naissance.

La fréquentation des centres de santé est très faible.

L’ignorance, le manque de formation et l’insuffisance des crédits pour les activités génératrices de revenus freinent le développement.

Aussi des actions encourageantes sont observables : A l’école de Ouidi, l’effectif total du CPl au CEl est de cent cinquante deux (152) élèves dont quatre vingt six (86) sont des filles.

L’AME planche une fois par mois sur la fréquentation des élèves et sur les besoins en fournitures scolaires des filles, sur le point d’eau de leur école sur la cantine scolaire.

Une fille et un garçon s’occupent des toilettes de l’école. L’AME mise en place par l’ensemble des femmes ayant des enfants à l’ école, indiquera que les tâches domestiques des enfants sont fonction de l’âge, du sexe et du temps des enfants une fois à la maison. Pour elle, l’importance d’une fille éduquée est sans équivoque pour elle-même et pour ses parents plus qu’un garçon.

- A Sasaôdê, au secteur n° 6 de Boulsa, les femmes élues au sein du CGPEA s’occupent de l’hygiène et de l’assainissement du forage. Mais elles évoquent avec regret que les pannes à répétition handicapent leurs activités de maraîchercultures qui pourtant améliorent l’alimentation et les revenus.

A Zéguédéguin, les femmes participant au nom de leur structure, diront qu’elles ont le droit au même titre que les hommes de la scolarisation de leurs enfants. Elles travaillent à atteindre plus de 50% de taux de scolarisation. Les volontaires formés, désignés par les communautés et les formés à l’IBN Boulsa ou Kongoussi sont à pied d’œuvre pour encourager la scolarisation des filles en les prenant pour des fieulles et pour les sensibiliser sur l’importance de l’hygiène, l’assainissement, les IST/VIH/SIDA, l’enseignement des naissances. Ils feront remarquer que le nombre de jours à l’IBN est insuffisant par rapport au volume du programme.

A l’ABPROSAH, les membres diront que les jeunes couples à l’issue des campagnes d’IEC, viennent vers eux pour des compléments d’information sur leur sexualité et sur la planification familiale. La coordination provinciale pour la promotion de la femme s’atelle à mieux se faire connaître par ses membres et à trouver des voies et moyens pour les satisfaire dans le domaine de la promotion et d’appuis financiers pour mener des activités rémunératrices de revenus.

L’occasion faisant le larron, la mission a félicité les communautés dans leurs œuvres d’auto promotion. Elle leur a demandé de travailler dans l’unité, condition sine quoi non de développement.

Le Directeur du Bureau Plan de Boulsa, le Dr Yaméogo Bernabé a aussi saisi l’occasion pour se présenter avant de répondre à certaines questions le concernant. Selon lui, 180 000 enfants âgés de 0 à 18 ans sont sans actes de naissance et son objectif est d’atteindre 70% d’ici fin 2006. Aux questions ayant trait à l’agriculture et à l’élevage ; il a demandé aux intéressés de s’adresser aux services techniques en charge car, Plan n’intervient pas dans ces domaines. Par rapport aux dotations en fournitures scolaires, Plan n’a pas fait d’exception sur les écoles de la province. Quant au jour de départ de Plan, il dira que cela aura lieu lorsque les communautés jugeront inutile leur présence dans la localité. Au cours des différentes rencontres les femmes comme les hommes sortis nombreux ont eu droit à la parole et se sont exprimés. Très honorées, les localités visitées ont réservé un accueil à la hauteur du rang social de leurs hôtes. Constatant de visu que le Burkina Faso est assez avancé dans l’approche genre, la mission s’est bien réjouit et a fait savoir que les meilleures pratiques seront mises à la disposition des autres pays où Plan intervient.

Appuyant le constat de la mission, le PUM du Namentenga, M. Yaméogo, dira que c’est le résultat des efforts d’informations, de formation, de sensibilisation sur l’importance à la participation des femmes et des enfants aux prises de décision. il réaffirmera que cela se poursuivra lentement mais sûrement. En matière d’expériences, le Namentenga dans le domaine de l’approche genre, il en a à revendre et la mission très satisfaite est repartie les calepins bien remplis.

Jean-Baptiste DAMIBA
AIB/Namentenga

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