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Ligue nationale de football : On pense à un championnat de 3e Division

Publié le lundi 4 avril 2005 à 08h55min

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La ligue nationale de football a donné le samedi 2 avril dernier un point de presse au cours duquel elle a fait le point des championnats nationaux de football de D1, D2 et du football féminin à mi-parcours. Un bilan qui laisse apparaître la non- fréquentation criarde des stades.

La ligue nationale de football (LNF) est effective au Burkina depuis décembre 2004. Elle est chargée de l’organisation des championnats toutes catégories confondues et a à sa tête le lieutenant colonel Ali K. Bouda. Elle s’appuie sur les districts et les ligues régionales. Un model calqué sur le système français sauf que dans l’Hexagone, c’est la ligue professionnelle de football (LPF).

Notre ligue compte 1655 joueurs de football détenant une licence agréée dont 456 évoluent au sein de l’élite. Au cours de la rencontre avec la presse, il s’est agi de montrer ce que la ligue fait concrètement au niveau de l’organisation pratique des différentes compétitions. Pour le colonel Bouda, le problème majeur auquel sa structure est confrontée est essentiellement financier. Il trouve ses origines dans la non-fréquentation des stades par les spectateurs.

En effet, du bilan financier du championnat, on retiendra qu’il est entièrement déficitaire. Au cours d’un match, il y a des dépenses qui se font, que l’on dit incompressible ; c’est à dire les dépenses sécuritaires (sapeurs pompiers, police, commission arbitrale), les frais de location des stades. La situation financière de certains matches fait état souvent des manques à gagner énormes.

Par exemple, lors du match USFRAN # RCB de la 6e journée joué à Bobo, on n’a enregistré que 65 entrées payantes, d’où des recettes brutes de l’ordre de 22 700 F contre des dépenses s’élevant à 207 905 F. On constate aisément un manque à gagner de près de 180 000 F. Cela n’est qu’un exemple parmi tant d’autres. Seuls les matches de l’EFO, de l’ASFA-Y et du RCK engrangent des bénéfices. En dehors de ça, c’est toujours entre 120 et 1000 spectateurs.

Pour cette phase aller du Faso foot, on a dénombré 72 167 entrées payantes avec 66 949 428 F de dépenses contre 33 millions de recettes. Il ne faut pas se voiler la face, le public préfère faire économie de son argent que d’aller voir des rencontres de piètre valeur, où à la sortie du stade on ne peut que regretter sa soirée. Le cas le plus palpable est celui de la ville de Sya. Là-bas, les matches ressemblent à des huit clos. Les raisons en sont la situation économique difficile de la ville et du niveau des clubs. Bobo n’a donc plus son rayonnement sportif d’antan, a martelé le président de la ligue de l’Ouest, Adama Dierma.

Au niveau de la sécurité, le lieutenant colonel Ali Bouda a souligné que certaines oppositions de la D1 nécessitent des renforts pour maintenir l’ordre ; car on assiste souvent à des dérapages. Mais au-delà de tout, dira le vice-président de la LNF, Sy Sory, au vu de certaines oppositions, on ne peut pas dire que notre championnat est nul. Il y a quand même une base de football. C’est la raison pour laquelle, a-t-il ajouté, les études sont en train d’être faites pour mettre en place une 3e division qui concernera les départements et les secteurs.

Mais quand on fait comprendre qu’il n’y a pas les moyens suffisants pour gérer la D1, D2 et le foot féminin, une autre division est-il nécessaire ? Les journalistes ont fait remarquer que le plus souvent, la place à eux réservée est occupée par des squatters, ce qui leur complique la tâche. La LNF a promis de voir avec l’instance de gestion des stades comment ils pourront y remédier.

Sy Sory, parlant de la suspension des compétitions dans les petites catégories, a affirmé qu’aucun club ne respecte les conditions d’âge. Certains dirigeants vont même jusqu’à dire que si leurs minimes sont costauds, c’est parce qu’ils sont bien nourris. Le championnat n’est qu’au début de sa phase retour et en dépit de son inexpérience due à son jeune âge, la ligue compte œuvrer à la bonne marche du foot national. De toute façon c’est le rôle qui lui est assigné et c’est sur les résultats qu’elle sera jugée.

Kader Traoré
Observateur Paalga

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