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Organismes génétiquement modifiés : L’Agence nationale de biosécurité rassure

Publié le mercredi 8 juillet 2015 à 23h19min

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Organismes génétiquement modifiés : L’Agence nationale de biosécurité rassure

L’agence nationale de biosécurité a organisé un atelier d’information et d’échanges sur les organismes génétiquement modifiés le 8 juillet 2015, à Ouagadougou. Ce, dans un contexte national où le débat sur la question est de plus en plus intense. Ainsi, journalistes, communicateurs et représentants d’organisations de la société civile ont pu revisiter le système mis en place pour réglementer l’utilisation de ces biotechnologies modernes.

Les Organismes génétiquement modifiés (OGM) suscitent des discussions intenses aussi bien au niveau national qu’international. Entre vérité et fausses rumeurs sur les véritables inconvénients de ces biotechnologies modernes, difficile de se situer. Tant les positions sont souvent tranchées. Et, les passions s’y mêlent, dans un domaine scientifique où les connaissances des acteurs du débat sont parfois très limitées. Des débats qui s’expliquent par les enjeux économique, environnemental et sanitaire de ces biotechnologies.

« Nous avons voulu cet atelier pour partager, avec une franche de la population, des informations sur la biotechnologie moderne, c’est-à-dire les OGM et le système national qui mis en place pour règlementer cette question des OGM. Nous l’avons voulu compte tenu du contexte national », a précisé la directrice de l’agence nationale de biosécurité, Pr Chantal Zoungrana/Kaboré. Faut-il le rappeler, ces deux derniers temps, des organisations de la société civile avaient organisé une marche contre les OGM. 

Par Organismes génétiquement modifiés, il faut entendre l’utilisation d’organisme vivant ou parties d’organismes (cellules vivantes, enzymes cellulaires etc.) pour fabriquer un produit donné à intérêt économique, nutritionnel, environnemental, médicale, etc. « Le terme OGM s’applique aux organismes dont le patrimoine génétique a été modifié par génie génétique ou technique de l’ADN recombinant. Il ne s’applique pas aux organismes dont le patrimoine est modifié par d’autres moyens comme la mutagénèse chimique, l’irradiation (rayons gamma, UV, etc.), l’infection par certains virus, etc. », a précisé Dr. Oumar TRAORE, l’un des communicateurs du jour. Sa communication portait sur : Biotechnologies modernes et Organismes génétiquement modifiés : définitions, développement et importance.

Trois domaines d’application des OGM

Il y a trois grands domaines d’applications de la production des OGM à savoir le domaine médical avec la production de vaccins, d’hormones ; le domaine agricole avec la protection plante, l’amélioration de la valeur nutritive ; et le domaine industriel avec la dépollution, la production de substances d’intérêt économique, etc.

Concernant le domaine agricole, 18 millions de fermiers dans 28 pays au monde ont cultivé des produits OGM sur 181,5 millions d’hectares en 2014, soit une hausse de 6,3 millions d’hectares par rapport à 2013. Au Burkina, cette superficie est de 0,5 millions d’hectares. Et, c’est le coton BT qui y a été produit. D’ailleurs, c’est le seul produit OGM autorisé au Burkina, pour être dans l’environnement, c’est-à-dire au niveau des producteurs.

Le coton BT, seul produit OGM dans l’environnement au Burkina

« Au Burkina, en dehors du coton BT, si un produit OGM se retrouve dans l’environnement, c’est qu’il y est de façon frauduleuse. D’autres produits OGM sont au Burkina mais se retrouvent en milieu confiné au niveau de la recherche pour justement évaluer les différents aspects qui vont nous permettre de nous prononcer quant à la sécurité de ces produits (…) Et, un OGM ne sera autorisé que si le risque est réduit au minimum et nous parlons de risque gérable », assure la directrice de l’Agence nationale de biosécurité.
C’est l’agence nationale de biosécurité qui donne les autorisations pour toute activité concernant les OGM. Les autorisations se donnent depuis les importations jusqu’à la mise dans l’environnement. Ce que nous regardons, c’est que le produit soit effectivement sécurisé sur les différents aspects, que ce soit l’aspect santé humaine/animale, que ce soit l’aspect environnemental. L’adoption d’un produit OGM est aussi conditionnée par une étude socio-économique qui va faire ressortir la rentabilité de ce produit.

Choisir d’y aller ou pas en connaissance de cause

En 2020, la population africaine devrait atteindre 1,2 milliard d’habitants, soit six fois plus qu’en 1950. La production alimentaire, elle, n’augmenterait que de trois fois. Le continent ne pourrait-il pas tirer profit des avantages économiques et écologiques des biotechnologies modernes et rattraper ainsi son retard ? La question divise compte tenu des potentiels risques environnementaux, sanitaires et socio-économiques. Mais aussi des considérations éthiques et religieuses, l’insuffisance d’information et de communication ainsi que des insuffisances règlementaires, politiques et stratégiques.
Jusqu’où peut-on aller dans la culture transgénique sans impacter négativement sur la diversification des cultures ? Serait-il possible de légiférer sur la question de la diversification pour indiquer les quota de production aux agriculteurs ? La directrice de l’agence nationale de biosécurité invite à « favoriser constamment un cadre de dialogue et de communication entre tous les acteurs : décideurs, producteurs, utilisateurs, scientifiques et permettre aux populations de demeurer maîtres de leurs choix ». Ce, afin de faire son choix en toute connaissance de cause.

Moussa Diallo
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 9 juillet 2015 à 07:50, par alerte226 En réponse à : Organismes génétiquement modifiés : L’Agence nationale de biosécurité rassure

    Encore un coup de communication de MONSANTO ! On sait comment ça marche. Combien ces scientifiques-communicateurs ont empoché ? Aucun journaliste ne fouille dans ce sens. On utilise toujours des compétences locales pour mettre en confiance la population en vue de mieux l’exploiter. ça ne marchera pas au Burkina. MONSANTO va dégager et il partira. Honte aux scientifiques corrompus, à bas ceux qui empochent l’argent des firmes et laboratoires pour taire ou déformer la vérité.

  • Le 9 juillet 2015 à 07:55, par Tanga En réponse à : Organismes génétiquement modifiés : L’Agence nationale de biosécurité rassure

    Il ne faut pas tromper les gens.
    On ne veut pas de MONSANTO au Faso.
    Des gros mots pour nous baga-baga.

  • Le 9 juillet 2015 à 08:38 En réponse à : Organismes génétiquement modifiés : L’Agence nationale de biosécurité rassure

    "L’adoption d’un produit OGM est aussi conditionnée par une étude socio-économique qui va faire ressortir la rentabilité de ce produit". Et pour le coton Bt ? en 2008, il a été mal évalué car le paysan ne gagne rien sur le plan revenu et les sociétés cotonnières perdent de l’argent à cause de la mauvaise qualité de la fibre qui se vend mal sur le marché international. Par déduction, nos chercheurs et/ou l’agence n’ont pas fait le job en 2007/2008 car le coton Bt n’aurait pas dû être diffusé en plein champ. Il y a eu complicité, collusion d’intérêt entre les chercheurs burkinabè, la firme Monsanto et le régime Compaoré qui n’avait pas le choix. L’ANB ne rassure pas ; au contraire, elle nous inquiète de plus en plus avec aucun argumentaire sérieux et crédible alors que de plus en plus d’études montrent qu’il y a problème partout dans le monde. Le débat est sur la place publique depuis la marche du 23 mai. A quand un forum citoyen où tous les représentants de la société (pro et anti OGM) seraient invités afin de débattre de la question ?

  • Le 9 juillet 2015 à 15:21, par Alexio En réponse à : Organismes génétiquement modifiés : L’Agence nationale de biosécurité rassure

    Pendant que despaaays europeens ont vomis le Mosanto. Cette firme qui est contre la BIO-DIVERSITE veut nous coloniser notre agriculture avec des intrants chimiques et genetiques.Cette firme a des lobbys financiers puissants pour corromprent nos apprentis sorciers des organismes genetiquement modifier. Cessez de jouer nous manipuler avec vos agendas sournois et caches.Aaaavec leur strategie de la main mise sur nos banques de cereale par l introduction de leur Brevet d invention.

    La quaaalite du Coton burkinabe est en chute libre a cause de ses fourberies des OGM.
    L obesite au Etats-Unis sujet a caution, ou le naturel a fait place au chimique, au modifier.
    Le diabete est devenu un challenge du alimentation.

    Pourquoi remplacer ce qui vient du naturel,Et puis subtituer avec du surnaturel ?

    Arretez ces conneries.

  • Le 9 juillet 2015 à 17:14, par Sidpawalemdé Sebgo En réponse à : Organismes génétiquement modifiés : L’Agence nationale de biosécurité rassure

    Le coton est le seul produit OGM autorisé au Faso, soit.

    Mais elle oublie de dire que la majorité de l’huile alimentaire produite au Burkina se fait avec les graines de ce même coton, et que les sous produits alimentent l’élevage. C’est donc quasiment 100% de la population qui est exposée à la consommation d’un produit OGM, sans qu’on ait demandé leur avis ou qu’on informe qui que ce soit. Et quel OGM ! Le coton BT a été modifié avec trois objectifs :

    1°) Le premier avoir plus de coton fibre. Cela veut dire que le coton pousse avec une petite graine et beaucoup de fibre blanche. En pratique donc, le paysan a un poids plus faible sur la balance, donc gagne moins, mais la société qui achète a plus de fibre de coton. De plus, comme le coût de la semence OGM est plus élevé, il dépense plus. Donc recettes en baisse, dépenses en plus, le paysan a moins de marge, qui part chez l’égraineur et le vendeur de semences.
    2°) Le second résister aux ravageurs donc utiliser moins de pesticides. En pratique donc, le coton OGM produit lui même son insecticide, ce qui éloigne ou tue les ravageurs. Nous mangeons donc quotidiennement un produit qui secrète de l’insecticide. Qui a évalué les conséquences sur notre santé sur plusieurs années ?
    3°) Le troisième obliger le paysan à racheter des semences chaque année. La graine produite en même temps que le coton ne repousse donc pas, ou très mal. Qu’a-t-on mis dans le code génétique de cette graine pour la rendre stérile et quelle sera la conséquence dans l’organisme animal ou humain sur plusieurs années ? De la stérilité aussi ? Des maladies ? Rien du tout ? Qui peut nous le dire avec certitude ?

    Des gens ont pris des décisions avec nos vies et notre avenir sans études sérieuses (donc forcément longues), avec pour seul but le profit. Lequel profit d’ailleurs dont ils ont privé l’état pour le donner à des privés (leurs prêtes-noms ?) par la vente de la majorité de la SOFITEX. Nous avons intérêt à faire marche arrière maintenant, en espérant qu’il n’est pas déjà trop tard.

  • Le 9 juillet 2015 à 17:23, par Hon Hon En réponse à : Organismes génétiquement modifiés : L’Agence nationale de biosécurité rassure

    Les OGM ne sont pas mauvais en soi. seulement, nous avons des gens qui ne se préoccupent que de leurs poches et laissent faire tout. cette dame que je connais fait partie de ce groupe de mafieux avec la bénédiction de son ministre de tutelle. un simple contrôle de son service la ferait partir en plein midi et la conduirait directement vers ...

  • Le 21 avril 2016 à 12:14, par ouedraogo En réponse à : Organismes génétiquement modifiés : L’Agence nationale de biosécurité rassure

    tout d’abord mes salutations sincères.je veux savoir combien de variétés génétiquement modifiées sont cultivées au burkina faso en plus du coton Bt .

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