LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Vous n’empêcherez pas les oiseaux de malheur de survoler votre têtе, mаis vοus рοuvеz lеs еmрêсhеz dе niсhеr dаns vοs сhеvеux.” Proverbe chinois

Hamidou Baba Traoré, président de la CONAPM : « On essaie de sensibiliser les orpailleurs sur l’usage des produits chimiques »

Publié le lundi 6 juillet 2015 à 20h35min

PARTAGER :                          
Hamidou Baba Traoré, président de la CONAPM : « On essaie de sensibiliser les orpailleurs sur l’usage des produits chimiques »

Il fait partie de l’équipe de dissémination du 4e rapport de l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives au Burkina Faso (ITIE-BF). C’est d’ailleurs lui qui a présenté le contenu du document dans la plupart des localités visitées. Au nom de la société civile. Hamidou Baba Traoré est le président de la CONAPM (Corporation Nationale des Artisans et Exploitants des Petites Mines). Dans les propos ci-après, il nous présente la corporation qu’il dirige et se prononce sur l’usage des produits chimiques par certains artisans miniers. Il appelle les autorités à prendre des mesures fortes pour dissuader tout contrevenant à la législation en vigueur.

Lefaso.net : Présentez-nous votre corporation ?

Hamidou Baba Traore : La Corporation nationale des artisans et exploitants des petites mines (CONAPM) regroupe les orpailleurs et agents qui travaillent dans de petites mines ou qui essaient de faire des travaux d’exploitation qui entrent dans le domaine des petites mines ou ceux qui fabriquent des pièces et du matériel entrant dans la production. Ceux qui ont des permis de recherche minière, ceux qui ont des agréments d’achat d’or et tous ceux qui font les travaux de géo-services dans le domaine minier sont également membres du CONAPM.

Certains estiment que vous devriez plutôt relever du patronat. Qu’est-ce qui fait que vous relevez de la société civile ?

On relève de la société civile parce que c’est une organisation nationale qui regroupe des gens de toutes les sensibilités qui sont dans le domaine de la petite exploitation minière. C’est dans ce cadre qu’on est de la société civile. C’est un regroupement de professionnels qui travaillent dans le domaine des petites mines.

Quel est l’objectif de votre corporation ?

Notre objectif principal est de pouvoir améliorer la manière dont on procède à l’exploitation minière à petite échelle parce que depuis là, c’est le système de l’orpaillage qui est un système très ancien. Nous essayons de trouver des technologies qui permettent de passer de l’étape d’orpaillage traditionnel à l’étape semi-mécanisée ou l’exploitation à petite échelle avec de petits équipements qui puissent rentrer dans le domaine de l’exploitation mécanique.

De plus en plus, les orpailleurs utilisent le cyanure et autres produits chimiques interdits, que fait votre regroupement pour contribuer à assainir le milieu ?}

On essaie de les sensibiliser parce qu’il est interdit pour l’exploitation artisanale traditionnelle de faire usage de produits chimiques. On doit faire une exploitation purement artisanale, on ne doit pas utiliser de produits chimiques. Mais, on se rend compte que ces derniers temps, les gens font usage de produits chimiques de manière anarchique. Mais, là aussi, c’est une question de législation. C’est à l’autorité de prendre des mesures fortes. C’est vrai qu’il y a eu des mesures qui ont été prises mais jusqu’aujourd’hui, nous constatons que cette pratique perdure et ne fait que polluer la nature.

Kalsaka constitue la 10e étape de la tournée de dissémination du 4e rapport de l’ITIE-BF, quel bilan pouvez-vous tirer de cette tournée ?}

Le bilan est positif. Nous constatons que d’une manière générale, beaucoup de gens ne sont pas imprégnés de la manière dont on gère les ressources minières. On se rend compte que les populations locales, disons les populations environnantes des sites miniers puisque nous avons choisi de partir dans les zones concernées par l’exploitation minière. On constate que ces populations ne sont pas beaucoup informées en ce qui concerne les recettes que l’Etat engrange et non plus de l’utilisation de ces recettes qui rentrent dans les caisses de l’Etat. Non seulement, ils ne sont pas imprégnés de ça, mais aussi, ils ne connaissent pas un certain nombre de mécanismes qui se passent au niveau de la gestion même de l’exploitation minière.

A écouter les différentes questions posées ça et là, ça veut dire que vous avez beaucoup de travail à faire dans la sensibilisation…

C’est vrai, il y a beaucoup de travail à faire. Non seulement, il faut que les gens comprennent ce qu’est l’ITIE, comment elle est composée. Avec les rapports qu’on a et qui sont sur notre site web, ce n’est pas tout le monde qui a accès. Aussi, le problème de l’analphabétisme fait-il que c’est difficile pour certains de bien comprendre. Dans la tournée, sur certains axes, on avait même utilisé un orchestre pour pouvoir animer, pour pouvoir expliquer, pour faire des animations publiques. Ça contribue à faire connaître l’ITIE ainsi que ce que l’Etat engrange à partir des exploitations minières. Mais, il reste beaucoup à faire parce qu’il y en a qui n’avaient aucune information. Donc, il faut multiplier les sorties pour pouvoir leur expliquer. C’est vrai qu’en cette période, il n’est pas facile de mobiliser les gens, mais ils sont sortis quand même à un nombre assez satisfaisant pour qu’on leur explique.

Propos recueillis par Moussa Diallo
Lefaso.net

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Burkina Faso : Le canadien Endeavour vend deux mines d’or