Les Etats-Unis d’Amérique ont célébré ce samedi 4 juillet 2015 le 239e anniversaire de leur accession à l’indépendance le 4 juillet 1776. Comme les années précédentes, la commémoration de l’événement a encore mobilisé au-delà de la communauté américaine, du beau monde. En effet, membres du gouvernement, membres du corps diplomatique accrédités au Burkina Faso, présidents d’institutions, membres des forces de défense et de sécurité, représentants de différents secteurs d’activités ont tenu à répondre favorablement à l’invitation de l’ambassadeur des Etats-Unis d’Amérique au Burkina Faso, Dr Tulinabo Mushingi, qui naturellement s’en est félicité.

Mais, s’il y a une chose à laquelle l’ambassadeur américain semblait beaucoup tenir et qui n’a pas manqué de transparaître dans son discours et les actes de la cérémonie ; c’est bien l’inclusion. A commencer par l’inclusion politique, compte tenu du contexte national. « Je reste convaincu que la plus grande force de la démocratie vient de la possibilité donnée à chaque électeur de voter pour le candidat de son choix. Toute disposition qui va dans le sens de renforcer cette possibilité pour l’ensemble des citoyens renforce la démocratie, et la cohésion sociale. Au fur et à mesure que vous avancez vers les élections historiques de cette année, j’encourage la non-violence, le respect des lois et procédures, et l’acceptation des résultats du scrutin par tout le monde », a indiqué le diplomate américain.

Inclusion économique et sociale

L’ambassadeur Mushingi n’a pas prôné que l’inclusion politique. « L’inclusion consiste également à promouvoir le bien-être et le progrès dans les communautés rurales », assure-t-il. Pour lui, l’inclusion est nécessaire pour bâtir une croissance économique durable et équitable. Et de citer deux exemples. Celui de Minata Koné, productrice de noix de cajou exportées aux Etats-Unis et de Tani Tindano, qui a réussi, plus ou moins grâce à l’éducation, à vaincre son handicap de vue.
Le témoignage de Tani sur sa propre vie et son appel pour une meilleure prise en compte des personnes en situation de handicap au Burkina a ému plus d’un. Le ministre Moussa Nébié, chef de la délégation gouvernementale à la présente cérémonie, a assuré que l’inclusion des personnes en situation de handicap faisait partie des préoccupations du gouvernement de transition.

Coopération fructueuse dans plusieurs domaines

La mobilisation à cette commémoration témoigne de la qualité des relations entre les Etats-Unis d’Amérique et le Burkina Faso. Des relations qui se traduisent sur le terrain par une « coopération fructueuse et croissante », comme dit l’Ambassadeur Mushingi, dans plusieurs domaines. Notamment la défense et la sécurité, la santé, le développement économique, la bonne gouvernance.

Par exemple dans le secteur de la sécurité, l’appui des Etats-Unis en équipements au cours des cinq dernières années s’élève à 36 milliards de francs CFA. « Aujourd’hui, avec l’assistance des Etats-Unis, trois bataillons burkinabè appuient les opérations de maintien de la paix de l’ONU au Mali et au Darfour, rappelle Son Excellence Mushingi ; tout en saisissant l’occasion pour exprimer ses condoléances aux familles des six soldats du Bataillon Badenya tués au Mali.

Dans le secteur de la santé, le Burkina a enregistré, grâce à sa coopération avec les USA, une baisse de 40% des décès imputables au paludisme.
En outre, pour leur aide à la croissance économique du Faso, les Etats-Unis vont investir jusqu’à 2017 plus de 55 milliards de francs CFA dans le programme de Résilience au Sahel.

Mushingi avocat des populations rurales

Réagissant à la suite de l’ambassadeur Mushingi, le ministre délégué en charge de la coopération Moussa Nébié s’est félicité de la qualité de la coopération américano- burkinabè, rendant un vibrant hommage à l’Ambassadeur Mushingi qui aura encore montré son grand intérêt pour le Burkina et son peuple. Le diplomate américain se montrera même avocat des populations rurales qu’il a certainement appris à connaître au cours de son « tour du Faso ».

« Je rejette la notion orgueilleuse que ceux qui vivent ‘’ en brousse ou dans les provinces’’ ne savent pas ce qui est dans leurs meilleurs intérêts ou bien que leurs votes puissent être achetés par des T-shirts ou du carburant, ou que les populations rurales sont facilement manipulables, comme on entend trop souvent à Ouagadougou. De ce que j’ai pu observer au cours de mes déplacements à l’intérieur du pays, je pense au contraire qu’ils sont plus au courant des enjeux et sujets qui les intéressent et les touchent directement qu’on ne le pense ».

Grégoire B. Bazié
Lefaso.net