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Tapoa : Bilan satisfaisant pour le projet « Water facility »

Publié le jeudi 2 juillet 2015 à 23h00min

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Tapoa : Bilan satisfaisant pour le projet « Water facility »

Le 10 juillet 2015, le projet « Water facility » sera au terme de sa mise en œuvre dans la province de la Tapoa. Mais avant cette date fatidique, Action Contre la Faim et ses partenaires que sont SOS Sahel et l’Association d’appui à la promotion du développement durable des communautés (APDC) dressent le bilan des activités réalisées depuis 2011. Des acquis aux projections sur l’avenir en passant par les goulots d’étranglement, tous les aspects du projet ont été passés en revue lors d’un l’atelier organisé ce 1er juillet 2015 à Diapaga. C’était en présence des autorités provinciales et communales.

Projet ambitieux de grande envergure de par sa durée, son coût et surtout ses réalisations dans toutes les huit communes de la Tapoa, « Water facility » arrive à échéance après quatre ans de mise en œuvre. Plus d’un millier de séances d’éducation et de sensibilisation, plusieurs forages réhabilités ou réalisés, des centaines de latrines construites, des boutiques de pièces de rechanges mises en place... Bref, le quotidien des communautés ne sera plus comme avant. Car, la morbidité liée aux maladies d’origine hydrique sera réduite et le cadre de vie, amélioré. Les acteurs ont joué leur partition, la balle est désormais dans le camp des bénéficiaires pour une pérennisation des acquis du projet. C’est ce que l’on retiendra substantiellement de l’atelier bilan qui a réuni une cinquantaine de participants à Diapaga. Et c’est sous la houlette de Mme la Haut-Commissaire Madeleine Traoré que les communications et échanges fructueux ont eu lieu.

De nombreux acquis engrangés

De la communication de Natacha Guiguemdé, Responsable du programme Wash, l’on retiendra que sur les 200 forages prévus par le projet, 196 ont été réceptionnés et quatre forages sont en cours de réalisation dans les communes de Botou et Kantchari. Selon Séraphin Kaboré, Chef de service d’approvisionnement en eau, le taux d’accès à l’eau potable dans la Tapoa est passé de 39% en 2011 à 43,1% en 2014. Ce chiffre qui est en deçà des attentes des Objectifs du millénaire pour le développement (76%), pourrait bien connaitre une légère augmentation après l’évaluation finale qui sera faite à la fin de Water facility. Qui dit eau potable dit également gestion. Et à cet effet, 396 gestionnaires de forages sur les 400 prévus, en plus des 458 gestionnaires préexistants ont bénéficié de sessions de formation et de recyclage.
Un ouvrage d’eau nécessite régulièrement une maintenance et s’il y a lieu des réparations. Pour ce faire, 16 artisans réparateurs ont été également formés et équipés. Aussi, des boutiques de pièces de rechanges des pompes à motricité humaine ont été installées dans chacune des huit communes bénéficiaires.
L’hygiène et l’assainissement sont également pris en compte par Water facility. Et à ce jour, note Youssouf Porgo de SOS Sahel, 812 latrines ont été construites à Logobou et à Botou sur les 837 prévus. Parmi ces ouvrages figurent 16 latrines ECOSAN dont les excrétas permettent de booster le rendement des cultures maraichères et d’assainir l’environnement. Rappelons que la construction des latrines incombait aux 20 maçons formés par le projet. Yacouba Gnoula du village de Hoanré est l’un d’eux et il a à son actif une cinquantaine de latrines.
Un adage africain dit ceci : « Si on te lave le dos, lave-toi le ventre ». De ce fait, pour acquérir une latrine, chaque bénéficiaire a dû fournir les agrégats et consentir un effort financier de 6000 f. Les tôles, les chevrons, le ciment et autres ont été pris en charge par le projet. Toutes ces activités ont été bien évidemment précédées de journées événementielles organisées pour sensibiliser les populations sur l’assainissement
Là où ça a grincé
Des difficultés, il y en a eu dans la mise en œuvre de Water facility. De la défaillance de certaines entreprises dans l’exécution des travaux des forages a été observée durant le projet. Afin de pallier le problème, le contrat des prestataires a dû être résilié. Et selon Ousmane Konaté, c’est ce retard qui a été à l’origine de la prolongation du projet de quatre mois. Initialement prévu pour prendre fin en mars 2015, Water facility a bénéficié d’un « lenga » jusqu’ au 10 juillet. Au titre des difficultés rencontrées, il faut également relever la mobilisation tardive de la contre-partie des bénéficiaires pour la construction des latrines et le manque de motivation des maçons. Pour y remédier, le projet a revu leur paie à la hausse de 6000 à 12 500 F CFA. Autre entrave non moins importante rencontrée par les acteurs sur le terrain : la mise en place tardive des conseils municipaux à la suite des élections couplées de 2012. « Ce désagrément a donc contribué au retard des chantiers prévus initialement », conclu Ousmane Konaté
Pour une pérennisation des acquis…
« Nous en tant que ACF, nous ne pouvons rien faire sans vous », a dit Charles Kirigo, coordonnateur terrain d’ACF Diapaga. Le projet n’aura donc de sens que si les communautés s’approprient véritablement les ouvrages réalisés. Chacun doit jouer sa partition pour une pérennisation des acquis. Pour ce faire, des recommandations fortes ont été faites à l’endroit de tous.

Aux collectivités territoriales, il est demandé de lancer un appel à prix pour le recrutement d’un artisan réparateur pour assurer la maintenance des pompes. A ce propos, le président de la délégation spéciale de Diapaga Ouri Konaté rassure que toutes les dispositions seront prises pour que le recrutement soit ouvert à tous ceux qui ont évidemment un agrément des services compétents. Chaque commune devra également mettre en place un comité de suivi des boutiques de pièces de rechanges afin d’en assurer leur disponibilité à tout moment.

« Faites-en vôtres, faites-en bon usage ! Payez vos contributions aux gestionnaires à qui je demande une bonne gestion. Référez-vous aux artisans réparateurs en cas de panne et consultez les associations des usagers de l’eau et tous les acteurs locaux pour vos besoins liés à l’eau », tels sont les conseils prodigués par Mme le Haut-commissaire avant la descente des rideaux sur l’atelier bilan. Certes, le projet prend fin, mais l’ONG ACF rassure être « à l’écoute sur les opportunités de financement du secteur de la WASH (Eau, assainissement et hygiène) »
En rappel, Water facility a bénéficié d’un financement de 2 202 756 083 F CFA de la part de l’Union européenne, de l’Agence française de développement, de l’Agence de l’eau Rhin-Meuse et d’Action contre la faim.

Herman Frédéric BASSOLE
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 3 juillet 2015 à 09:39, par Gbabili En réponse à : Tapoa : Bilan satisfaisant pour le projet « Water facility »

    Bilan très satisfaisant ! Félicitation a ACF ; voilà un projet très sérieux jamais rencontré dans la Tapoa ; c’est simplement merveilleux

  • Le 3 juillet 2015 à 09:50, par Natif de Ktc, habitant la ville de Sya En réponse à : Tapoa : Bilan satisfaisant pour le projet « Water facility »

    Le plus important est donc fait !
    Reste à ce que l’immense diversité "populationnelle" de la Tapoa sache en profiter en s’appropriant non seulement des acquis mais aussi en garantissant à ceux-ci une pérennité axée sur une bonne gestion et une transparence loyale.
    Puisse le Staff de Water Facility en être récompenser pour ses efforts et surtout puisse ACF, dont on est témoin des actions, parvenir à assurer à la province entière un développement dénué de tout problème hydrique et alimentaire...
    Longue vie à ACF et affiliés !

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