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Festival Lafibala : Un pont culturel entre Chambéry et Ouahigouya

Publié le samedi 27 juin 2015 à 13h00min

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Du 26 au 28 juin se tient au Jardin du Verney, à Chambéry, en France, la neuvième édition du Festival Lafibala. Au menu de ce rendez-vous culturel dont Lefaso.net est partenaire cette année, expositions d’objets d’art contemporain, dégustations culinaires, concerts live et conférences débats.

25 juin 2015 en début de soirée. Devant la mairie de Chambéry, dans le département de la Savoie, (Sud-Est de la France) règne une ambiance inhabituelle. Invitée à la neuvième édition du Festival Lafibala, une biennale organisée depuis 1996, la troupe Naba Kango de Ouahigouya a transformé le parvis de la mairie en scène de spectacle, attirant la curiosité des badauds. Un quart d’heure au rythme du liwaga, une musique et une danse propres aux habitants de la région Nord-Est du Burkina, en attendant le début de la cérémonie d’ouverture officielle, présidée par l’adjointe du maire chargée des Relations internationales et de la coopération décentralisée, Nathalie Colin-Cocchi. « Le Festival Lafibala, qui est de plus en plus connu, transcende les clivages politiques, et au moment où l’actualité africaine est marquée par les images de l’immigration clandestine, cette manifestation offre l’occasion de présenter un autre regard sur le Burkina Faso », lance-t-elle. Elle se réjouit du fait que malgré « le contexte financier difficile, l’Etat, la région et des privés aient maintenu leur soutien » à l’organisation du Festival, et « rend hommage aux 200 bénévoles sans lesquels la fête n’aurait pas lieu ». Préfet et président de la Délégation spéciale de la mairie de Ouahigouya, Thomas Bambara salue « l’exemplarité de la relation entre les deux villes » et nourrit l’espoir qu’un jour, « le Festival Lafibala soit aussi organisé à Ouahigouya et que nous accueillions nos amis chambériens comme ils nous accueillent ici ».

Ce rendez-vous culturel, qui est un des volets de la coopération décentralisée entre Chambéry et Ouahigouya, est l’occasion pour les deux villes de « mieux se connaître, mieux se comprendre, partager des idées et réfléchir pour mener des projets qui font sens » dans l’intérêt des deux territoires. A l’actif de cette coopération qui dure depuis 20 ans, on peut citer entre autres, l’acheminement de 6000 vélos à Ouahigouya, le soutien au système d’épargne et de crédit, la création d’une pharmacie populaire « Daniel Cathiard », la fabrication de voiturettes au profit de personnes handicapées, la construction d’un centre d’état civil de la mairie de Ouahigouya et l’organisation d’opérations chirurgicales au centre hospitalier de Ouahigouya. D’autres projets sont en cours d’exécution, dont l’approvisionnement en eau potable, avec la contribution de la communauté d’agglomération de Chambéry.

Au menu de cette édition qui se tient après l’insurrection populaire de fin octobre 2014 qui a provoqué la chute du président Blaise Compaoré, des concerts, des spectacles vivants pour grands et petits, des expositions d’art contemporain burkinabè, mais aussi et surtout, des causeries, des conférences débats sur le mouvement citoyen burkinabè. Sept mois après, le Festival Lafibala ne pouvait passer sous silence cet événement politique qui est désormais cité en exemple de lutte contre la volonté d’éternité de certains dirigeants africains. Deux conférences prévues samedi et dimanche et animées entre autres par Francis Kpatindé, journaliste et enseignant à Sciences-Po Paris et Bruno Jaffré, auteur d’une biographie de Thomas Sankara, seront consacrées au long cheminement de la lutte du peuple burkinabè contre la révision de la constitution voulue par l’ex-président Compaoré, jusqu’à l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014.
Pour ceux qui ne pourront pas venir au Jardin du Verney, ils pourront néanmoins suivre à Chambéry et Ouagadougou les concerts en temps réel sur Youtube, une innovation portée par l’association Black&White.
Au programme ce soir, Farlamita et Simon Winsé, deux artistes poètes burkinabè qui combinent musique traditionnelle et courants musicaux internationaux.

Joachim Vokouma, Lefaso.net (France)

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