Etre plus performante et plus moderne, telle est l’ambition affichée de l’administration publique burkinabè. Elle ne veut donc pas rester en marge de la locomotive du développement et veut jouer pleinement sa partition. La journée africaine de l’administration et de la fonction publique célébrée le 23 juin par tous les pays de l’union africaine, sera une aubaine pour le ministère de la fonction publique burkinabè de se rapprocher davantage de ses agents. Et pour Augustin Loada, cet événement se veut « un moment de réflexion introspective sur le rôle et la place de l’administration dans le processus de développement ».

Dans le cadre des activités prévues, Tenkodogo abritera le 04 juillet prochain la campagne de communication sur le Plan stratégique décennal de modernisation de l’administration (PSDMA). Ce plan qui va de 2011 à 2020 a pris le relais de la Réforme globale de l’administration publique (RGAP). Sa deuxième phase (2015-2018), adoptée par le gouvernement, est financée à hauteur de plus de 29 milliards de francs CFA par des partenaires tels que la Banque mondiale. Jusque-là, des actions ont été réalisées et d’autres sont en cours. Il y a entre autres le Guichet virtuel unique de l’administration qui vise, selon Augustin Loada, « à assurer la transformation qualitative des relations internes et externes du secteur public burkinabè grâce aux TIC (Technologies de l’information et de la communication, ndlr). Il y a également la mise en place de plusieurs systèmes dont ALIAS « Accès en ligne des informations administratives et salariales », DIAN « Dossier individuel des archives numérisés » et PREVIOUS qui est un système de communication interactif dédié aux retraités. Au titre des acquis figure sans conteste le recensement biométrique qui a permis d’enrôler 153 715 agents de la fonction publique de 2012 à février 2015.

Des perspectives, il n’en manque pas. Et la plus importante demeure l’élaboration d’un projet de loi sur la dépolitisation et le renforcement de la méritocratie au sein de l’administration publique au Burkina Faso. En effet, bon nombre d’agents parachutent à des postes de haute responsabilité sans avoir fait partie des plus méritants. Les diplômes et l’expérience doivent guider les nominations de cadres à de hauts postes de responsabilité, et c’est ce pour quoi se bat le Ministère. Outre cela, le département du Pr Loada entend former les cadres nommés en Conseil des ministres afin que ceux-ci s’imprègnent de « la vision de l’action gouvernementale… et développent la culture d’un management directorial ». Evidemment, « le guide d’élaboration de plans de formation continue des agents des ministères et institutions » qui a été adopté en conseil des ministres est une étape décisive dans le renforcement des capacités des agents.
Après Tenkodogo, le 4 juillet 2015, la campagne se poursuivra dans tous les chefs-lieux de régions.

Herman Frédéric BASSOLE
Lefaso.net