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Ziniaré accueille la caravane sur la violence à l’égard des femmes et des filles

Publié le mercredi 17 juin 2015 à 20h28min

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Ziniaré accueille la caravane sur la violence à l’égard des femmes et des filles

Les caravaniers ont déposé leurs valises, ce mardi 16 juin 2015, dans la région du plateau central, chef-lieu de Ziniaré. Dans cette localité, les formes de violences les plus répandues sont la répudiation et l’exclusion sociale pour fait de sorcellerie. Ainsi, dans la présentation du directeur régional de la promotion de la femme et du genre du plateau-central, K. Léopold Sampebgo, il a fait ressortir les manifestations du phénomène des VEFF, les causes et les solutions. Par la suite, les Hommes de médias ont suivi une projection cinématographique sur le thème du « lévirat ». C’est l’histoire de Pougwendé qui, après le décès de son mari, assiste impuissante au partage des biens de celui- ci entre les membres de sa famille et elle-même contrainte d’épouser Raogo, le petit frère de son défunt mari. Contrainte à laquelle elle refuse de se soumettre et décide de rentrer chez ses parents. Mais quelle ne fut sa surprise quand chez ses parents, ces derniers la somment de rejoindre son foyer, sous peine de bannissement !

Les violences les plus répandues dans la région du plateau-central sont principalement socioculturelles et religieuses. Selon le directeur régional de la promotion de la femme et du genre(DRPFG) du Plateau-central, K. Léopold Sampebgo, certaines croyances font de la femme un bouc émissaire de tout mal, y compris des VEFF (Violences à l’égard des femmes et des filles), mais aussi maintient l’homme dans une psychose qui pérennise les croyances et les stéréotypes. A cela s’ajoutent le mythe de Prométhée et celui d’Adam et Eve dans les traditions gréco-latines et judéo-chrétiennes ainsi que le conte de la vieille femme au coutelas et celui de la méchante mère de Poko et Raogo. Des statistiques de la région collectées en 2012 ont permis de détecter 88 cas de mariages forcés enregistrés, 20 cas d’excision, 12 cas de viol, 13 cas de harcèlement sexuel, 88 cas de coups et blessures, 178 cas de grossesses non désirées et 88 cas d’exclusion sociale pour fait de sorcellerie. « Ces statiques sont biaisées parce que les cas enregistrés ne constituent que des parties visibles de l’iceberg. De même, l’exclusion sociale pour fait de sorcellerie n’est pas donnée aussi le traitement de ces cas a un impact limité en termes d’information et de dissuasion en raison de la discrétion des services compétents dans les prises en charge » dixit le DRPFG.

Une lutte acharnée contre les VEFF

Dans l’optique de vaincre le fléau que vivent les femmes et les filles, des outils juridiques, politiques et administratifs ainsi que des structures nationales et régionales ont été érigés. Ce sont le ministère de la Promotion de la femme et du genre (MPFG), le secrétariat permanent du Conseil national pour la promotion du genre (SP/CNPG), les cellules genres des autres secteurs ministériels. Les textes internationaux, sous régionaux et nationaux tels la charte des Nations Unies, la déclaration de Mexico sur l’égalité pour les femmes et leur contribution au développement, la Convention pour l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes, la déclaration solennelle des chefs d’Etats de l’Union africaine de 2004, la politique genre de l’union africaine de 2008 etc. Quant à la stratégie de lutte contre les VEFF, elle se base sur la mise en œuvre des grands programmes du MPFG, de la Politique Nationale Genre mais également de façon glissante suivant l’exécution des plans d’action opérationnels du MPFG et des programmes d’activités annuels des DRPFG. « Mais, il est à retenir que les stratégies mises en œuvre ont besoin d’une forte implication d’acteurs autres que les structures du MPFG notamment les hommes de médias » a lancé le DRPFG.

Même si des solutions fort appréciables existent, il n’en demeure pas moins que la direction régionale (DR) vit une insuffisance notoire de ressources humaines, matérielles et financières qui limite sa capacité d’encadrement des structures féminines, de réalisation d’enquêtes statistiques, de mise en œuvre d’actions de sensibilisation et d’appui aux activités économiques des femmes. C’est en se sens que M. Sampebgo a confié que la direction ambitionne de mieux dynamiser les structures féminines et le Réseau de lutte contre les VEFF de la région. « Au niveau régional, nous réalisations des activités de sensibilisation, des foires, l’écoute et les soutiens multiformes aux femmes qui fréquentent la DR, l’appui technique des structures féminines, l’attribution de matériel et de prêts du guichet spécial d’appui à l’entrepreneuriat féminin » a-t-il clairement indiqué.

Aïssata Laure G. Sidibé (Stagiaire)
Lefaso.net

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