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« Nous allons discuter avec nos camarades du FFS pour pouvoir, si possible, sauver l’union », dixit Nestor Bassière, président de la Convention sankariste

Publié le mercredi 17 juin 2015 à 03h19min

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« Nous allons discuter avec nos camarades du FFS pour pouvoir, si possible, sauver l’union », dixit Nestor Bassière, président de la Convention sankariste

Suite à une déclaration du Front des forces sociales (FFS) dénonçant la convention sankariste des 16 et 17 mai 2015, nous avons approché le président de cette convention, Nestor Bassière, pour comprendre les tenants et les aboutissants de cette défection. Lisez !

Une déclaration du parti FFS dénonce la convention du 17 mai dernier dont vous étiez le président des travaux. Est-ce que cette sortie fracassante un mois après, était prévisible à votre avis ?

J’ai effectivement présidé la convention sankariste les 16 et 17 mai. Après la convention, un certain nombre de questions restées en suspens, sont en discussion conformément à la convention, au sein de la commission chargée du suivi des recommandations de la convention.
Et c’est avec stupéfaction que j’ai appris, par l’intermédiaire de quelqu’un que le FFS aurait fait une déclaration, quittant la convention.

Pouvez-vous rappeler le niveau d’implication de ce parti dans l’organisation de la convention ?

Je pense que la convention s’est bien terminée en présence de ce parti. N’oubliez pas que le FFS fait partie du FPS (Front progressiste sankariste, ndlr). Avant d’aller à la convention, on s’est retrouvé, le FFS, l’UNIR/PS, le CNR/MS dans le cadre du FPS.
Je ne peux pas dire que le FFS a posé tel ou tel problème. Pour l’instant, je me réserve de dire ce qui n’est pas. Mais j’espère que nous aurons l’occasion, les camarades du FFS et nous, de pouvoir discuter pour comprendre le fondement réel de leur déclaration.

Dans la déclaration, les responsables du FFS dénoncent entre autres, l’insuffisance dans la préparation des documents de la Convention, la détermination des thèmes, le choix du logo du candidat unique, qu’en est-il ?

L’ensemble des textes soumis à la convention, ont été amendés et approuvés par tous les partis qui ont pris part aux travaux. Pendant la convention, les différentes sous-commissions ont travaillé avec l’ensemble des délégués des partis qui étaient là, et donc revenir poser un tel débat aujourd’hui, franchement je ne comprends pas.
Sinon, moi je pense que la convention s’est très bien passée avec nos camarades du FFS. Nous avons élaboré l’ensemble des textes ensemble ; ils n’ont jamais posé une préoccupation qui n’ait pas été prise en compte. Moi je me réserve le droit, pour ne pas jeter de l’huile sur le feu, attendre, dans la mesure où après avoir lu leur déclaration, j’ai personnellement contacté le secrétaire général du FFS qui m’a confirmé qu’ils ont quitté la convention, mais qu’ils n’ont pas quitté le Front progressiste sankariste. Dans la mesure où une réunion a été prévue avant le départ de Me Sankara en France, pour examiner au sein du Front les questions qui sont restées en suspens.
Cette rencontre est prévue pour le 21 juin. Pour moi, comme ils n’ont pas quitté le front progressiste sankariste, nous allons nous retrouver à l’intérieur du Front le dimanche 21 juin 2015. Je pense qu’à l’occasion, on aura plus d’informations.

Est-ce qu’avant la convention il y a eu un cadre d’échanges au sein du front pour discuter spécifiquement autour des points aujourd’hui dénoncés ?

Non, dans la mesure où les textes relatifs au logo, à la bannière, à l’union créée, les statuts, le règlement intérieur, tous les textes ont été amendés et approuvés par tout le monde dont les responsables du FFS. C’étaient les textes définitifs que l’ensemble des partis devaient examiner et ensuite se retrouver en plénière pour amender les statuts, le règlement intérieur, l’union créée, et le logo pour que nous puissions déposer les dossiers au niveau du MATDS.
C’est pourquoi je dis que je veux aussi, au même titre que vous, comprendre une telle déclaration du FFS. Franchement !
S’il y avait eu des gestions qui avaient fait l’objet de problèmes le FFS et les autres camarades, j’allais vous le dire sans tourner.
Nous de l’UNIR/PS, n’avons été informés de la déclaration, alors que nous sommes dans un même Front. Le FFS, c’est un parti autonome, mais nous disons que nous sommes dans un même Front au sein duquel certaines discussions pouvaient se mener.
J’ai également dit au Secrétaire général du FFS qua dans la mesure où vous n’avez pas quitté le Front, pourquoi ne pas attendre dimanche pour que nous examinions ensemble les textes proposés par la convention et qu’ensemble nous prenions les décisions communes.

Avez-vous contacté le CNR/MS, l’autre parti membre du FPS pour savoir s’il a été informé de ladite déclaration avant publication ?

Non, les militants du CNR/MS n’ont été informés. Or, on est dans une entité commune à ces trois partis politiques. Les responsables du FFS auraient pu nous informer de leur intention de quitter la convention. Même si on n’allait pas pouvoir s’y opposer, on en aurait été informé d’une meilleure manière. Tel qu’ils ont agi, je trouve que ce n’est pas collaboratif entre trois formations politiques au sein d’une même union.

Avez-vous le sentiment, que le FFS reviendra sur sa décision, étant donné qu’il reste au sein du Front dont vous parlez ?

Ils seraient les seuls à mieux vous expliquer pourquoi ils se sont retirés de la convention. Mieux, s’ils vont revenir ou pas.
Comme le Secrétaire général m’a dit qu’ils prendront part à la réunion du dimanche prochain, réunion qu’on a prévue pour amender les textes de la convention, c’est à eux de prendre la décision de revenir sur leur position. Nous ne pouvons pas contraindre un parti à rester dans un front où il pense qu’il ne trouve pas ses intérêts.

Est-ce que cette sortie ne porte pas un coup dur à cette unité affichée au sein de la convention ?

Non, je ne crois pas. Au regard de la manière dont les travaux se sont déroulés au sein de la convention, nous ne pensons pas que le retrait d’un parti puisse avoir un effet boomerang sur la dynamique des sankaristes. Il faut se dire que le peuple appréciera chacun selon sa façon de voir les choses. Nous, nous disons que nous avons créé une dynamique pour regrouper l’ensemble des sankaristes.
Comme ils sont encore au sein du Front, peut-être que si on échange, on pourra mieux se comprendre.

La confiance est-elle encore possible entre partis d’une même famille face aux enjeux électoraux à venir ?

Je pense que la confiance est encore possible. La déclaration du FFS ne remet pas en cause l’union au sein du FPS. Nous allons nous retrouver au sein de l’Union. Cette union a ses règles. Nous allons discuter. Et si à un certain moment, les responsables du FFS comprennent que seuls ils n’iront nulle part, et que c’est ensemble qu’on pourra conquérir le pouvoir d’Etat, je pense qu’ils vont réfléchir deux à trois fois avant d’entériner leur position.
Notre espoir, c’est de se retrouver dans la famille sankariste, dans la mesure où, quoi qu’on dise, chacun sait d’où il est venu, chacun connaît son poids politique. Et aujourd’hui, chacun est convaincu que seul, il n’ira nulle part.
Norbert Tiendrénbéogo (défunt président du FFS) qui a participé à la rédaction de l’ensemble des textes, à l’élaboration de l’ensemble des questions stratégiques, malheureusement, a été hospitalisé avant la tenue de la convention. D’autres camarades l’ont remplacé pour poursuivre le débat jusqu’à la convention, malheureusement Norbert est décédé, paix à son âme. Mais aujourd’hui, je pense que pour la mémoire de l’homme avec qui nous avons commencé, on devait quand même se parler avant de faire de telles déclarations. Si on s’était parlé, on aurait pu éviter une déclaration qui surprend, même les camarades d’une même famille politique.
En allant à Bobo-Dioulasso le samedi dernier, j’ai eu au téléphone le vice-président du FFS, on a échangé sur la convention. Mais il ne m’a jamais informé d’une telle déclaration. S’il m’en avait parlé, j’allais lui demander d’attendre que nous ayons le temps de discuter entre nous en tant que regroupement et qu’ensemble on pouvait aplanir les divergences pour aller véritablement à l’union telle que souhaitée après cette convention.

Est-ce qu’en vertu des règles que vous avez évoquées et qui encadrent le Front, le FFS s’expose à des sanctions à ce jour ?

Dans la mesure où la convention est différente du Front et que ce parti ne vise que la convention, si nous devons nous retrouver au sein du Front, il y a des questions de forme et de fond sur lesquelles nous devons discuter. Il faut dire que le candidat sankariste aujourd’hui, est lié par les résultats de la convention. Si les militants du FFS ne sont plus liés par la convention, cela remet en cause certaines logiques. Mais nous allons discuter avec nos camarades du FFS pour pouvoir, si possible, sauver l’union.

Entretien réalisé par Fulbert Paré
Lefaso.net

Lire aussi :Le Front des Forces Sociales (FFS) quitte la convention sankariste

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