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Campagne agricole 2015-2016 dans les Hauts-Bassins : Le top de départ a été donné à Lollio

Publié le mardi 16 juin 2015 à 01h34min

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Campagne agricole 2015-2016 dans les Hauts-Bassins :  Le top de départ a été donné à Lollio

Alfred Gouba, le gouverneur de la région des Hauts-Bassins a lancé officiellement la campagne agricole 2015-2016 à Lollio, une localité située à six (6) kilomètres de la commune rurale de Founzan ce jeudi 11 juin 2015. Avec comme thème « promouvoir la vulgarisation des technologies innovantes pour l’amélioration de la productivité des exploitations agricoles familiales », cette campagne agricole dans les Hauts-Bassins ambitionne de promouvoir l’utilisation de la fumure organique comme technologie innovante. Pour cela, la direction régionale du ministère de l’Agriculture, des Ressources Hydrauliques, de l’Assainissement et de la Sécurité alimentaire (MARHASA) et son partenaire Green Cross comptent sur le broyeur Eliet 5.

Deuxième région agricole du Burkina Faso, les Hauts-Bassins ont lancé officiellement leur campagne agricole à Lollio, une localité située à 6 kilomètres de la commune rurale de Founzan. C’est dans le champ de Jean Mark Bohini, un « agriculteur modèle » qui a réalisé des prouesses grâce à l’utilisation des fumures organiques que le monde de la production agricole s’est donné rendez-vous. Aux habitants de Founzan et aux exploitants du champ de Jean Mark Bohini, le gouverneur Alfred Gouba a révélé l’accompagnement du gouvernement burkinabè aux agriculteurs de sa région.

Avec 823 tonnes de semences (toutes spéculations confondues et un million de boutures de manioc de patates), 2 450 tonnes d’engrais (1 500 tonnes de NPK, 700 tonnes d’urée et 250 DAP), des équipements agricoles et des animaux de trait (bœufs et ânes) de dons aux agriculteurs des Hauts-Bassins, le gouvernement entend aider 92 000 personnes à améliorer leur production agricole. Optimiste, le gouverneur Alfred Gouba préfère se réjouir de la clémence du ciel ces derniers jours.

« Les agriculteurs sont en train de démarrer les travaux champêtres et on souhaite que Dieu fasse qu’on ait suffisamment de pluie et surtout des pluies bien reparties. Nous espérons être au rendez-vous vis-à-vis des objectifs qu’on s’est fixés, à savoir l’autosuffisance alimentaire, produire suffisamment et faire en sorte qu’on n’ait plus besoin d’importer ou de faire recours à l’extérieur pour nourrir nos populations »…

Plus pragmatique puisqu’averti des questions agricoles, Jean Marcel Oulé, le directeur régional du ministère de l’Agriculture, des Ressources Hydrauliques, de l’Assainissement et de la Sécurité alimentaire (MARHASA) a déploré le retard accusé dans l’installation de la saison pluvieuse « Pour ceux qui connaissent cette région, au niveau de la première décade de juin, les choses devraient être déjà parties en termes de semi. Mais vous constaterez que dans la plupart de nos provinces, les gens étaient à l’attente des pluies ».

Face à l’adversité de la rareté de la pluie et aux conséquences des changements climatiques, il a invité les agriculteurs à adopter des techniques innovantes pour avoir de bons rendements : « ce sur quoi je voudrais insister c’est la question du changement climatique. Ce n’est pas une vue de l’esprit, c’est une réalité. C’est pour cela qu’au niveau des structures d’accompagnement nous insistons pour dire aux producteurs qu’il faut qu’ils changent de comportement. Si vous voyez que nous avons insisté au titre de ce lancement sur la production de la matière organique, c’est parce que nous estimons que cette utilisation de matière organique est incontournable pour la réussite des exploitants au niveau de notre région. Si nous voulons produire suffisamment, il faut que nous changions de comportement et l’utilisation de la matière organique est un moyen pour réussir la campagne agricole. ».

Jean Mark Bohini, l’agriculteur modèle de Green Cross et de la Direction Hauts-Bassins du MARHASA

A la tête d’une exploitation familiale de 28 hectares, Jean Mark Bohini était à l’honneur au cours du lancement officiel de la campagne agricole dans la région des Hauts-Bassins. Grâce à l’utilisation de la fumure organique, ce producteur de Lollio a réalisé des prouesses. Présenté comme l’agriculteur modèle (l’on a lancé la campagne dans son champ), il passe pour être le modèle à imiter selon la direction régionale de la MARHASA et son partenaire de vulgarisation de « l’Activeur Compost Plus », l’ONG Green Cross Burkina.

Présenté comme étant l’unique alternative aux conséquences des changements climatiques, l’usage des fumures organiques, notamment la technologie « Compost Plus » semble être la priorité du moment chez les techniciens agricoles de la région des Hauts-Bassins. Projet de Fertilisation des sols-Opération ‘’ Compost Plus’’ « PFS-OCP » encourage les producteurs à la production et à l’utilisation de la fumure organique à travers la diffusion de la technologie innovante environnementale, « l’Activeur Compost Plus ».

Selon ses concepteurs, le PFS-OCP offre deux types de service à savoir la technologie Activeur Compost Plus et le renforcement des capacités (sessions de formation, ateliers, conférences…). Outil indispensable du PFS-OCP, la broyeuse Eliet 5, a été présentée par Ousséni Diallo, le coordonnateur de Green Cross au Burkina Faso comme l’outil qui réduira la pénibilité du travail des agriculteurs. Séance tenante, ceux qui ont fait le déplacement de Lollio ont pu apprécier l’utilité de l’Eliet 5.

Compost Plus, son Mode d’utilisation

Avec un sachet de 2,5 Kg de « Compost Plus », le compostage se fait en andain-tas à partir d’une fosse d’ancrage de 3 m de côté et 20 cm de profondeur ; ou dans une fosse fumière de 3m de côté et 1 m de profondeur. On procède à un ensemencement de la matière végétale à 1m de hauteur, ce qui donne 3mx3mx1m correspondant à 9m3 de biomasse à composter.

La technique consiste à entreposer soit des tiges de mil, de sorgho, de maïs, de coton, de la paille ou de la balle de riz, des herbes sauvages, des coques d’arachide, des rachis de maïs, des résidus de bananeraie… préalablement broyés ou découpés, de sorte à former un andain-tas d’un mètre (1m) de hauteur sur lequel on répand étape par étape le contenu de l’activeur « Compost Plus ». C’est un sachet de 2,5 Kg d’Activeur « Compost Plus » qu’on ajoute à la biomasse au moment de constituer l’andain-tas pour la décomposition. Puis le mélange est arrosé chaque 15 jours de manière à obtenir en moins de deux mois un compost mûr. Ce procédé est à la fois économique en eau, en temps et est moins coûteux selon ses promoteurs.

Ousséni Bancé
Lefaso.net

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