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Conférence publique sur les archives : Dr Samuel Salo revisite la Première guerre mondiale

Publié le vendredi 12 juin 2015 à 20h51min

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Conférence publique sur les archives : Dr Samuel Salo revisite la Première guerre mondiale

La commémoration de la journée internationale des archives s’est poursuivie ce jeudi 12 juin avec une conférence publique à Ouagadougou. « Le Centenaire de la Première guerre mondiale : le recrutement des tirailleurs sénégalais, leur retour, le mythe », c’est autour de ce thème que Dr Samuel Salo, spécialiste en histoire – conférencier – est revenu sur les traces des anciens combattants partis défendre les intérêts des colons.

C’est une communication qui a duré près de cinquante minutes. Cinquante minutes pour résumer des années de guerres. « Que sont donc devenus nos anciens combattants ? » Une question fondamentale que le conférencier s’est posée dès l’entame de sa communication. La question est d’autant plus légitime qu’il existe très peu de documents sur la première guerre mondiale. En tout cas, pour ce qui est du rôle joué par la Haute-Volta. « Nous avons dû utiliser des documentes de la Côte-d’Ivoire et du Sénégal, en plus des enquêtes que nous avons faites auprès des familles des anciens combattants », informe par avance Dr Salo Samuel. De plus, le sujet est d’autant plus sensible et d’aucun le considèrent tabou du fait de son tutelle militaire. Qu’à cela ne tienne, on apprendra avec le conférencier qu’en Afrique occidentale française, les recrutements de soldats se sont faits à plusieurs niveaux. Mais c’est en 1914 qu’il devient un fait important. Les soldats africains étant considérés comme des forces inépuisables. C’est ainsi qu’en 1912-1914, 16 000 hommes ont été recrutés. Puis 50 000 autres ont suivi en 1915. Des recrutements qui vont entrainer un véritablement éclatement des sociétés avec à la solde des rebellions. « Chaque région africaine devait fournir des hommes dans le cadre de l’effort de guerre » a rappelé le conférencier dans cette première partie de sa communication.

Dans la deuxième partie, Dr Salo s’est penché sur les conséquences de la guerre, tant au niveau social, économique et qu’humain. Des pays africains se sont vus piller les ressources naturelles et humaines pour soutenir la guerre en métropole. Entre autres conséquences, l’exode des bras valides, les révoltes… qui ont eu lieu, également, au Burkina Faso. La participation des africains à la première guerre mondiale n’a cependant pas été négative sur toute la ligne. Selon Dr Salo, elle a engendré de véritables changements positifs dans les relations avec les colons.
Ils pensaient que les chefs coutumiers étaient incultes et analphabètes
Le retour des tirailleurs sénégalais dans leurs pays respectifs a été un autre combat. Un combat plutôt financier vu que la grande majorité n’a pas été indemnisée. De plus, les anciens combattants sont revenus avec une autre mentalité, allant parfois jusqu’à se croire supérieurs aux autres. « A Bobo-Dioulasso par exemple, des tirailleurs sénégalais ont porté plainte parce qu’ils ne supportaient pas l’autorité du chef de canton », rappelle le conférencier. En clair la réintégration des tirailleurs sénégalais n’a pas été une mince affaire, non seulement pour la métropole, mais aussi pour leurs pays respectifs.

Bassératou KINDO
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 14 juin 2015 à 22:51, par SOME En réponse à : Conférence publique sur les archives : Dr Samuel Salo revisite la Première guerre mondiale

    voila bien des sujets qui devaraient nous interesser tous car c’est notre memoire Mais helas Les archives restent les grands oublies de notre patrimoine culturels pour autant que l’on les considere comme tel. Faire des etudes d’archiviste les gens ne comprennent pas ; tu ne vas pas etre docteur ingenieur es ceci es cela, etc. Or c’est eux notre socle, surtout pour une societe comme la notre. Le grand mal dont nous souffroons en afrique c’est le mepris pour les aarchives : alors nous ne pourrons jamais avancer en quoi que ce soit.
    SOME

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