Deux chantiers face à face. L’échangeur de la route de Pô et le mémorial aux héros nationaux. L’un permettra de fluidifier le trafic à cet endroit et l’autre marquera les esprits à jamais. Symbole d’une nation qui n’oublie pas ses fils, qui ont contribué à la bâtir.

Entre ces deux chefs d’oeuvres qui vont modifier la physionomie de la capitale s’étend le boulevard de Ouaga 2000 avec ses deux voies éclairées et au bitume neuf. De l’échangeur, le boulevard aboutit au mémorial qu’il ceint, formant ainsi le plus grand rond-point du Burkina avec un diamètre de plus d’un kilomètre. Au milieu s’élève dans le ciel un géant de béton. A sa base une calebasse renversée sur laquelle repose le monument. Au milieu de la bâtisse, le musée du pardon prend déjà ses formes.

Au sommet, la calebasse tenue par deux mains implorant le pardon n’est pas encore achevée. Elle servira d’observatoire. De cet endroit, la vue sur Ouagadougou est imprenable. Elle culmine à 50 mètres de hauteur, soit l’équivalent d’un R+17 selon le chef de chantier, Tino.

Les raccordements pour l’eau et l’assainissement sont très avancés. Des camions livrent déjà les carreaux pour les finitions. Contrairement à ce qu’on aurait pu penser, l’ambiance sur le chantier est très calme. Ce n’est pas le sauve-qui-peut.

Tino, le chef de chantier que nous avons trouvé dans son bureau, pense que si tout va bien le monument sera prêt dans six mois. 75% de l’édifice est déjà réalisé. L’ensemble du chantier accuse "un retard considérable" de 16 mois selon le comité de suivi des engagements de la journée nationale de pardon. Mais du côté des responsables des travaux, la complexité de l’ouvrage n’est pas étrangère au retard. Ce monument est une oeuvre unique et le challenge est grand du côté de Sol - Confort et décor, adjudicatrice du chantier.

Quant au monument aux martyrs, second chantier inscrit dans le troisième engagement, il n’est qu’au stade de son implantation au secteur 22 .

Par Abdoulaye TAO
Le Pays