Les représentations diplomatiques danoise et suédoise à Ouaga ont encore respecté la tradition cette année, en célébrant ensemble ce 5 juin 2015 leurs fêtes nationales.
Le Danemark, nation souveraine depuis plus de 1200 ans, s’est doté de sa Constitution il y a 166 ans, c’est-à-dire le 5 juin 1849. C’est ce jour historique qui est commémoré chaque année par les Danois.
Quant aux Suédois, leur fête nationale anciennement appelée ‘’jour du drapeau suédois’’ est célébrée le 6 juin, date anniversaire du transfert, le 6 juin 1809, d’une partie du pouvoir royal au parlement, consacrant ainsi l’approfondissement de la démocratie suédoise.
Le Danemark et la Suède n’ont pas les mêmes dates de fêtes nationales. Mais, depuis 2012, les deux pays, dans un esprit de coopération scandinave, célèbrent conjointement leurs fêtes nationales.

Une célébration exceptionnelle

Si la tradition instaurée depuis 2012 a été une fois respectée, pour l’Ambassadeur Bo Jensen, la célébration de cette année est exceptionnelle et marquée beaucoup de changements. A commencer même par le lieu de la célébration. Ensuite, il y a l’insurrection populaire intervenue au Burkina Faso les 30 et 31 octobre 2014.
« En Octobre, le peuple burkinabè a clairement démontré sa détermination à construire une société démocratique en rejetant les tentatives d’une petite élite de se cramponner au pouvoir malgré les souhaits clairs de la population.
Nous ne sommes pas habitués aux révolutions de Danemark- en fait, il faut retourner à environ 500 ans en arrière pour trouver quelque chose qui ressemble à une tentative du changement violent de régime. Mais, nous reconnaissons que, malgré les circonstances, le soulèvement populaire a été géré avec le plus grand respect des principes fondamentaux de la démocratie, par une participation populaire massive, mais aussi par le dialogue, le consensus et un gouvernement responsable », a souligné Bo Jensen. Et de poursuivre : « Le Danemark a été l’un des premiers pays à accompagner les autorités de la transition, et pour démontrer notre soutien, nous avons procédé dès les premières heures, au décaissement d’une tranche de notre appui budgétaire général pour éviter que le pays traverse une situation financière très critique.
Et je peux vous assurer que le Danemark va maintenir son soutien à la Transition pour la réussite des élections ».

Poursuite de la coopération suédoise avec le Burkina

Félicitant le gouvernement de Transition et la Commission électorale nationale indépendante (CENI) pour les actions qui sont en train d’être mises en œuvre dans le cadre des élections à venir ; la Chargée d’Affaires de l’ambassade de Suède au Burkina, Margareta Kristianson, a assuré aussi la poursuite de la coopération de son pays avec notre pays. Et que dans le cadre des élections à venir, la Suède a accordé au Faso une subvention de 35 millions de couronnes, soit 2,4 milliards de francs CFA.
Le moment venu, la Suède pourra, peut-être, elle aussi, compter sur l’appui du Burkina dans le cadre de sa candidature au Conseil de Sécurité de l’Organisation des Nations-Unies (ONU) pour la période 2017-2018.
« L’ONU doit être renforcée et réformée afin d’être bien équipée pour les futurs défis mondiaux et les besoins humanitaires de grande ampleur. La candidature de la Suède est une expression explicite de la volonté de mon pays de prendre ses responsabilités et de profiter de l’occasion de participer et influencer l’agenda de développement », a indiqué Mme Kristianson.

Egalité entre homme et femme

Par ailleurs la diplomate suédoise a saisi l’occasion de la présente célébration pour partager avec les participants des réflexions sur l’égalité entre homme et femme. Domaine dans lequel la Suède, son pays, excelle. L’égalité entre les sexes est, dit-elle, une des pierres angulaires de la société suédoise d’aujourd’hui. « La politique suédoise d’égalité des sexes a pour objet de veiller à ce que femmes et hommes aient les mêmes possibilités, droits et obligations dans tous les domaines de la vie. Résultats : 12 femmes sur 12 hommes sont membres du gouvernement suédois. Et ce n’est pas tout. 16 femmes sur 16 hommes sont également secrétaire d’Etat dans le même gouvernement. Et de livrer cette information qui a fait sourire plus d’un : « la création d’une assurance parentale qui permet aux mères ainsi qu’aux pères de jouir de congé parental à égalité de conditions. Après la naissance ou l’adoption d’un enfant, les parents ont droit à 480 jours de congés parentaux indemnisés, soit 16 mois ou un an et quatre mois ».

Grégoire B. Bazié
Lefaso.net