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GMB : La tension est exacerbée

Publié le mercredi 30 mars 2005 à 07h49min

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Les travailleurs des Grands Moulins du Burkina (GMB) avec leurs familles étaient dans la rue le 24 mars dernier. Ils ont organisé une marche de protestation contre le silence qui entoure leur situation, la reprise des activités de l’usine.

Cette marche les a conduits au haut-commissariat où ils ont été reçus par le secrétaire général Modibo Traoré, au nom du gouverneur des Cascades.

Ce 24 mars, les meuniers comptabilisaient 27 mois sans salaires. La tristesse se lisait donc sur les visages de ces enfants et femmes des meuniers des GMB, sortis aussi pour manifester leur ras-le-bol face à une situation qui perdure. "La souffrance est dans les foyers", explique Denis Sanon, porte-parole des marcheurs, et c’est là tout le sens de la présence des familles à cette marche.

Les enfants sans doute conscients de la situation de leurs parents n’ont pas hésité à tenir les pancartes sur lesquelles on pouvait entre autres lire : "Les travailleurs ont faim et sont malades", "Nous avons faim, aidez-nous", "A bas la mauvaise gestion de nos sociétés", "27 mois sans salaires", "Redémarrage ou les droits".

C’est sous des slogans que les marcheurs seront reçus au haut-commissariat en lieu et place du gouvernorat, première destination après la marche débutée devant des portes closes de l’usine. Avec courtoisie, cette nouvelle donne sera expliquée aux marcheurs par le secrétaire général de la province qui dira que le gouverneur l’a chargé de les recevoir, compte tenu de son calendrier chargé. Ce dernier avait, déjà dit-il, programmé une série de rencontres avec les structures de la société civile et des partis politiques.

Dans une lettre destinée au Premier ministre, chef du gouvernement, les travailleurs fustigent les ministères du commerce et de la justice qui devraient suivre le dossier en vue de trouver des repreneurs aux GMB. Après la mise en redressement judiciaire le 31 janvier 2003 et un concordat voté le 14 août de la même année, les meuniers constatent que jusqu’à nos jours, aucune lueur d’espoir ne pointe à l’horizon. "Les travailleurs que nous sommes, n’avons noté aucun intérêt particulier du ministère de tutelle dans le traitement du dossier GMB", relatent-ils. Pire ces dernières années révèlent-ils, le ministre se contentait de délivrer des agréments d’installation de nouvelles minoteries dont la dernière en date serait celle du 30 décembre 2004, accordé à la SIMAO pour une production de 30 tonnes de farine froment par jour.

Au premier ministre, les meuniers font remarquer que les demandeurs d’agrément étaient des potentiels repreneurs des GMB. Les travailleurs sont donc inquiets quant à la reprise effective des activités de la société. Face à ce qu’ils appellent "Un blocage délibéré du dossier GMB" ils ont entrepris plusieurs actions en vue d’exiger une reprise des activités de leur société. La dernière en date est la lettre ouverte adressée au président du Faso le 3 mars 2005.
Ils sollicitent l’implication personnelle du premier ministre pour une reprise immédiate des activités et à défaut, ils exigent le paiement de leurs droits comprenant les arriérés de salaires depuis janvier 2003, celui des droits acquis, des dommages et intérêts pour le préjudice subi.

On peut relever ce changement de ton avec l’exigence du paiement des droits car jusque-là, les meuniers demandaient simplement la reprise des activités. A défaut, les meuniers comptent s’attacher les services d’un avocat pour exiger leurs droits, promet le porte parole des meuniers.

Par Luc OUATTARA
Le Pays

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