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Marche contre Monsanto : les Burkinabè ne veulent plus des OGM

Publié le dimanche 24 mai 2015 à 06h21min

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Marche contre Monsanto : les Burkinabè ne veulent plus des OGM

Comme annoncé, l’ « autre » insurrection contre MONSANTO a eu lieu. Répondant massivement à l’appel du collectif citoyen pour l’agro-écologie, les Burkinabè ont battu le macadam ce 23 mai 2015 à Ouagadougou pour bouter la firme américaine, championne des organismes génétiquement modifiés hors du Burkina. Symbole d’une résistance internationale, cette marche synchronisée avec une cinquantaine de pays, est un signal fort émis en direction des autorités de la transition.

La maxime insurrectionnelle « Plus rien ne sera comme avant », valable en politique, devrait l’être en agriculture. Du champ du paysan jusque dans l’assiette du citadin, Monsanto y a ses empreintes car depuis le début des années 2000, une bonne partie de l’agriculture burkinabè repose sur ses semences transgéniques. Le Coton, le maïs, le sorgho, sont entre autres les produits de prédilection de celui qu’on qualifie de « mercenaire de l’agriculture ». A la faveur de la chute du régime Compaoré, les Organisations de la société civile espèrent constituer un rempart solide pour stopper l’avancée de la firme américaine. Et la marche mondiale de ce samedi 23 mai implique plusieurs pays soucieux de leur souveraineté alimentaire. Au Burkina, c’est le collectif citoyen pour l’agro-écologie (CCAE) qui a donné le ton de la lutte à la place de la révolution jusqu’au rond-point des Nations unies, où un mémorandum a été remis au conseiller technique du Ministère de l’agriculture.

Ouagadougou connecté au reste du monde

« Avec OGM, c’est bonjour le cancer », « Monsanto est pire que Ebola », « Monsanto ne passera pas par nous », « Ma santé Oui, Monsanto Non ! », bref ! Tous ces messages que l’on pouvait lire sur les banderoles étaient en accord avec le mot d’ordre du jour « Monsanto dégage ! ». Vêtus de rouge, à l’image du carton de feu Arba Hama Diallo, ils étaient plus de 2000 manifestants à prendre d’assaut la place de la révolution. Parmi eux des activistes venus de la Côte d’Ivoire, du Togo, du Bénin, de la Guinée, du Sénégal mais aussi de la Bretagne. Plus de 400 marches se déroulaient dans une cinquantaine de pays, en soutien au peuple burkinabè. Et Rennes est l’une des villes connectée à celle de Ouagadougou où la mobilisation, selon les organisateurs, est de taille. Le message est donc clair. Les défenseurs de l’agro-écologie sont en guerre contre Monsanto. Et même si pour Hervé Le Gal, « c’est une guerre avec les mots », il reste confiant que le Burkina Faso sera le premier pays à faire quitter la firme américaine de son territoire.

Plus de scandale alimentaire

En route pour le rond-point des Nations-Unies en passant par la Place des cinéastes, les Anti-Monsanto ont entonné l’hymne national, les uns poings en l’air, les autres l’air serein. Le mémorandum est remis au conseiller technique du ministère de l’agriculture, M. Robert Ouédraogo. Ce denier, tout en saluant le caractère pacifique de la marche, a promis que le message sera transmis à qui de droit, et qu’il « sera examiné avec beaucoup d’attention ». Cet acte étant posé, les détracteurs de Monsanto rebroussèrent chemin au pas de l’animation du rappeur, Smockey à qui Hamadou Paré a passé le relai. Eh, oui ! Les Cybals étaient aussi de la partie. L’artiste qui qualifie de « machiavélique » toute science qui a des impacts nocifs sur l’humanité, n’est pas réfractaire à l’évolution. Cependant, il pense que les Burkinabè doivent « produire ce dont ils ont vraiment besoin » et c’est à juste titre qu’il citera le révolutionnaire Thomas Sankara « Consommons ce que nous produisons, produisons ce que nous consommons ».

Pour Blandine Sankara, l’une des porte-parole du CCAE, « le Burkina Faso ne veut plus de scandale alimentaire », à l’image des cannettes périmées du groupe Obouf et des huiles frelatées découvertes il y a quelques mois. Il faut donc sauver le Burkina Faso et partant toute l’Afrique, et Christian Le gay est convaincu que « c’est ensemble que l’on trouvera le remède contre le syndrome de Monsanto ». Et Ousmane Tiendrébéogo, secrétaire Général du syndicat national des travailleurs de l’agro-pastoral (SYNTAP), de demander aux chefs d’Etat africains de « choisir entre leur peuple et les multinationales ».

Un poème contre « les envahisseurs »

L’un des moments marquants de cette marche-meeting, c’est le discours de Seattle, dont une partie a été prononcée de façon magistrale et poétique par Odile Sankara, la sœur de Thomas Sankara. Dans ce message « prophétique » prononcé en 1854, le chef indien refusait de céder la terre de ses tribus au gouvernement américain qui lui proposait une réserve. Le discours débute ainsi « Comment peut-on vendre ou acheter le ciel, la chaleur de la terre ? Cela nous semble étrange. Si la fraîcheur de l’air et le murmure de l’eau ne nous appartient pas, comment peut-on les vendre ? » Enfin, c’est par cette note qu’il termine « La fin de la vie, le début de la survivance ».
En marge de l’évènement, rappelons que les manifestants ont visité les stands où étaient exposés des produits « bio ». Il y avait entre autre la poudre de neem qui un est bio-insecticide, des bio-fertilisants faits à base de champignons extraits du sol, du sésame, de la mangue séchée, de la pomme de terre, des biscuits à base de fruit de baobab…

Herman Frédéric BASSOLE
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 24 mai 2015 à 08:55, par Tantie de Titao En réponse à : Marche contre Monsanto : les Burkinabè ne veulent plus des OGM

    Merci aux marcheurs de Ouaga, il y a en effet d’autres solutions que d’empoisonner la terre, l’eau et les gens ! D’ailleurs qui va payer quand les paysans développeront ici les m^mes cancers qu’en Europe ou en Amérique ? On sait déjà, on ne peut plus dire qu’on ne savait pas... Tout ça pour que certains se paient des hôtels à 600 000 cfa par nuit, des robinets dorés et des voitures qu’on ne peut pas faire rouler en dehors de la capitale ?
    Pas de Monsanto, pas de nucléaire non plus n’est-ce pas ? Du compost, du paillage, du ZAÏ, des charrues légères, du couvert végétal, des plants entretenus quand on fait des actions de reforestation, du solaire pour l’énergie et la cuisson, du petit éolien...Le pays peut être pionnier et transformer son climat asséché et ses terres dégradées en exemple !

  • Le 24 mai 2015 à 11:14, par OUEDRAOGO Jacques En réponse à : Marche contre Monsanto : les Burkinabè ne veulent plus des OGM

    C’est marche est vraiment nécessaire bien qu’elle arrive tardivement. Rappelez-vous il avait eu des oppositions à l’époque mais ont rencontré la farouche opposition du Ministre de l’Agriculture de l’époque Monsieur Salif DIALLO.

  • Le 24 mai 2015 à 11:35 En réponse à : Marche contre Monsanto : les Burkinabè ne veulent plus des OGM

    Après avoir chassé Blaise en 48 heures fin octobre, le Burkina peut encore marquer l’histoire en chassant Monsanto et ses sbires pour leurs produits toxiques comme le Roundup et leurs OGM. Sankara dénonçait l’impérialisme à bas ! Monsanto, c’est pire qu’Ebola car c’est une multinationale impérialiste qui est prêt à transformer "Le monde selon Monsanto" c’est à dire l’enfer pour le peuple qui bouffera sa cochonnerie et beaucoup de milliards pour quelques actionnaires dont un certain Bill Gates qui a aussi sa fondation. Ces derniers mangent d’ailleurs des produits biologiques indemnes de leur poison. On va bientôt inviter les hommes/femmes de Monsanto à un repas 100% OGM et voir s’ils sont d’accord de venir bouffer leur merde....

  • Le 24 mai 2015 à 15:05, par Alerte226 En réponse à : Marche contre Monsanto : les Burkinabè ne veulent plus des OGM

    Du courage, Monsanto doit partir et il partira. ça ne fait que commencer. Nous invitons le gouvernement à mettre fin à la collaboration avec MONSANTo qui a usé de la menace des américains d’envoyer Blaise au TPI dans l’affaire du libéria pour s’introduire au Burkina. Nous promettons une nouvelle insurrection au Gouvernement qui osera traité avec Monsanto.
    Courage à mes compatriotes.

  • Le 25 mai 2015 à 09:34, par questroy En réponse à : Marche contre Monsanto : les Burkinabè ne veulent plus des OGM

    quelle joie de constaterb que nous étions ensemble contre monsanto EN ce samedi 23 mai !
    oui,gardez courage pour construire votre sécurité alimentaire par le bieis de l’agroécologie.
    vive le BURKINA !
    mauricette questroy amiens france

  • Le 25 mai 2015 à 10:00 En réponse à : Marche contre Monsanto : les Burkinabè ne veulent plus des OGM

    Cette firme doit nécessairement quitter le Burkina Faso. Leurs produits seulement sont toxiques mais en plus, appauvrissent les cultivateurs car après essai, c’est obliger a chaque fois d’acheter leur semences et les engrais qui vont avec. Et cela coute très cher, beaucoup plus cher que nos composts traditionnels. Et enfin, c’est prouvé les OGM produits des produits ans gout, cher et cancérigène et mortels. Le Burkina Faso ne mérite pas une si funeste collaboration.
    Peuple burkinabé lutte pour ta survie !!! Dehors Monsanto...

  • Le 25 mai 2015 à 10:36, par sylviane En réponse à : Marche contre Monsanto : les Burkinabè ne veulent plus des OGM

    BRAVO et MERCI pour votre mobilisation l’union fera la force contre Monsanto

  • Le 25 mai 2015 à 11:39, par ROUAMBA En réponse à : Marche contre Monsanto : les Burkinabè ne veulent plus des OGM

    Merci aux milliers de marcheurs d’être sortis nombreux pour stopper les OGM au Burkina.
    Car si nous voulons la santé,évitons et interdisons la culture des OGM dans nos champs et dans notre pays.C’est du poison qui tue à petit feu,qui ruine les agriculteurs et les rendent dépendants des semences industrielles OGM.Bref nous ne savons réellement pas dans quoi on s’engage.Mangeons nature et naturelle. Pas de tripatouillage du vivant et de sa nourriture au Burkina Faso.

  • Le 25 mai 2015 à 13:29, par bibega En réponse à : Marche contre Monsanto : les Burkinabè ne veulent plus des OGM

    L’actualité a waga è devu trè riche, ici a tenkodogo on nè totalema privé d toute information du pays, il n’ya mm une radio qi nou difuse dè info en directe ou redifusé,moi pour par g valide cette marche tt simplema cett structure n contribu rien o dvlopema d ntr nation,lè ouagavilois vs avé mn soutien.

  • Le 25 mai 2015 à 17:00, par sans En réponse à : Marche contre Monsanto : les Burkinabè ne veulent plus des OGM

    bravo. les OGM est un danger pour notre souveraineté et notre securité alimentaire

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