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Lutte contre la corruption : Des acteurs de l’Afrique de l’Ouest en conclave à Ouagadougou

Publié le jeudi 21 mai 2015 à 18h48min

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Lutte contre la corruption : Des acteurs de l’Afrique de l’Ouest en conclave à Ouagadougou

Ouagadougou abrite depuis ce jeudi matin, une rencontre sous régionale sur le renforcement de la contribution de la société civile à la lutte anti- corruption dans la sous région ouest africaine. Une rencontre qui, au terme de trois jours de travaux, devra permettre entre autres la mise en place d’une stratégie ouest-africaine commune de lutte contre la délinquance financière.

L’Afrique, potentiel économique incommensurable, l’Afrique atout démographique, mais l’Afrique gangrénée par la corruption. Et pour cause, selon l’indice de perception de la corruption 2014 de Transparency international, aucun pays de l’Afrique n’obtient la moyenne de 50/ 100, soit 5/10. La plupart des pays se situent même dans la zone de la corruption endémique. Au niveau de l’Afrique de l’Ouest, hormis le Ghana et le Sénégal, les autres pays de la sous- région ont des notes inférieures à 40/ 100. En devises, selon le secrétaire exécutif du réseau national de lutte anti- corruption (REN- LAC), Docteur Claude Wetta citant un rapport de Global Financial Integrity, « des fonds d’une valeur de 1 300 milliards de dollars sont sortis, de manière illicite, d’Afrique durant ces trente dernières années. » Ce qui représente en francs CFA environ 60 000 milliards.

Pour Claude Wetta, « Tous les secteurs d’activités sont gangrénés. Le développement économique et social de nos pays notamment, au niveau de l’éducation et de la santé publique se trouve paralysé. » C’est pour essayer d’apporter une réponse au phénomène que les représentants du Bénin, de la Côte d’Ivoire, de la Gambie, du Ghana, de la Guinée, du Libéria, du Mali, du Niger, du Nigéria, du Sénégal, de Sierra Leone, du Togo et naturellement du Burkina Fao sont en conclave depuis ce jeudi matin à Ouagadougou. Malaye Diop est Directeur Pays par intérim du Programme des nations unies pour le développement (PNUD). Il a présidé la cérémonie d’ouverture de la rencontre et pour lui, « Le PNUD considère la corruption comme une carence de la gouvernance, autrement dit, le résultat d’un dysfonctionnement des institutions de l’Etat, dû au non respect des normes ou des valeurs d’éthique à l’intérieur et à l’extérieur de ces institutions ».

Vers des organismes sous- régionaux de lutte

Tous sont unanimes à reconnaitre que certains efforts sont faits. De ceux- là, la croisade contre la corruption au Mali à travers la dénonciation de malversations sur les attributions de marchés publics, le procès Karim Wade au Sénégal (du nom du fils de l’ancien président Abdoulaye Wade), les interpellations de certains dignitaires du régime Blaise Compaoré… mais de l’avis général, la lutte devrait se mener à l’échelle sous- régionale, voire africaine. « Nous devons nous engager dans la construction d’une dynamique sous- régionale pour mieux amener les Etats et les institutions qu’ils créent à avoir des politiques et des stratégies efficaces de lutte contre la corruption », a suggéré Claude Wetta. Toute chose qui de son point de vue devra passer par une meilleure connexion des organisations de lutte contre la corruption dans une synergie d’action. Un appel à rééditer l’exploit de la mise en place de structures sous- régionales.

Toutes ces questions et celle liée à la tenue désormais annuelle de cette rencontre seront débattues au cours de ces trois jours d’échanges. Trois jours de réflexions au cours desquelles de nombreux thèmes seront développés, notamment sur la détection et la lutte contre les blanchiments de capitaux et les flux financiers illicites en Afrique, sur la méthode de l’Indice de Perception de la Corruption et sur le système national d’intégrité de Transparency international, sur le mécanisme d’évaluation de la Convention des Nations Unies contre la Corruption et sur la méthode d’élaboration du rapport sur l’état de la corruption au Burkina Faso du REN- LAC.

Samuel Somda
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 21 mai 2015 à 23:06, par TOUBE En réponse à : Lutte contre la corruption : Des acteurs de l’Afrique de l’Ouest en conclave à Ouagadougou

    Félicitations au REN-LAC. C’est un travail de qualité car cette structure permet de dénoncer et de lutter contre la corruption. Par contre, des structures comme ASCE ne sont que des moyens pour camoufler les supercheries de l’Etat. Cette dernière structure n’est pas crédible car on ne peut pas demander à l’exécutif de se contrôler : c’est être juge et partie. C’est une structure qui permet aux plus forts de nuire aux plus faibles dans l’administration publique : on vous envoie par exemple des inspecteurs véreux, ivrognes,,aigris pour vous inspecter. Ces derniers produisent un rapport dont vous ne saurai jamais le contenu (mensonge ou vérité ?) et une copie est déposée à l’ASCE. Donc après des rapports mensongers, vous n’aurai jamais l’occasion de vous défendre. Comprenez donc que c’est un moyen simple pour salir ou se débarrasser des gens ou justifier des nominations de complaisance.
    Ils sont nombreux qui sont nommés inspecteurs, mais qui n’incarnent en rien les qualités de ce corps : honnêteté, intégrité, impartialité, franchise....

  • Le 22 mai 2015 à 15:57 En réponse à : Lutte contre la corruption : Des acteurs de l’Afrique de l’Ouest en conclave à Ouagadougou

    De mon avis, je pense que le REN LAC

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