Après avril 2006, la grippe aviaire fait encore sa réapparition au Burkina Faso en cette année 2015. L’alerte a été donnée le 1er avril par le ministre en charge des Ressources animales et halieutiques, Jean-Paul Rouamba, à la suite des résultats révélés positifs par le laboratoire de référence de Padou. De quatre foyers, confie le ministre, le pays se retrouve en moins de deux mois, avec une vingtaine de foyers touchés et répandus sur tout le territoire national. En effet, à la date de ce 18 mai, ce sont 48 élevages dans 7 régions, 9 provinces et 19 communes qui sont affectés par l’épizootie. Avec une forte concentration dans la région du Centre.

Et ça ne concerne pas que les poulets de chair. Même les poulets dits traditionnels sont aussi exposés. Pays agricole, le virus demeure une grande préoccupation pour le Burkina Faso qui ne dispose pas d’assez de moyens conséquents pour l’éradiquer. C’est donc ce qui justifie ces sollicitations auprès des partenaires techniques et financiers pour l’accompagner dans la lutte contre la maladie. Un appel qui a été bien entendu et répondu par la Chine Taiwan avec son apport contributif de plus de 72 millions de FCFA. Le chèque a été remis lundi des mains de l’ambassadeur au ministre des Ressources animales en présence des acteurs de la filière élevage.
La Chine Taiwan, soutient l’ambassadeur, ne peut rester en marge de cette riposte contre la grippe aviaire. « Nous comprenons bien ce qui arrive au Burkina. En Taiwan, nous avons connu la grippe aviaire et ce sont des centaines de milliers de poulets qui sont été abattus. C’est dire à quel point nous mesurons la situation », fait-il savoir. Par cette réponse au gouvernement burkinabè à travers ce don financier, la Chine Taiwan manifeste tout naturellement, au-delà d’être un partenaire technique et financier, le soutien et l’amour de son peuple à l’endroit du Burkina Faso.

SHEN Cheng-Hong, soucieux du bien-être des Burkinabè, s’est mû en technicien pour donner les conseils aux consommateurs de volailles. En effet, a-t-il laissé entendre : « Je profite de cette occasion pour rappeler que la grippe aviaire ne concerne pas que les poulets de chairs. Les poulets traditionnels sont aussi concernés. Cela, parce que beaucoup de Burkinabè estiment que les poulets traditionnels résistent plus à la maladie que les poulets de chairs. Ce qui n’est pas le cas. C’est pourquoi, je conseille tous les éleveurs à suivre attentivement les instructions du ministère des Ressources animales ».

390 500 000 FCFA déjà injectés dans la lutte !

Le budget consolidé du plan de prévention et de riposte s’élève à 5 372 378 590 FCFA. Déjà, des partenaires techniques et financiers se sont manifestés pour soutenir le gouvernement burkinabè dans son combat. Ce sont entre autres l’UNICEF, la Banque Mondiale, le Japon etc., qui promettent près de 2 milliards de FCFA. Toutefois, depuis la déclaration de la maladie, l’Etat burkinabè a injecté 390 500 000 FCFA. Le geste de la Chine Taiwan vient à point nommé, « dans cette lutte à la fois sanitaire et économique et qui s’annonce longue et difficile », selon le ministre Jean-Paul Rouamba. Et d’ajouter que la présente contribution au volet riposte vient conforter le choix technique que le Burkina a opéré afin de combattre l’influenza par tous les moyens. Avec joie, Jean-Paul Rouamba a pris le chèque de plus de 70 millions de FCFA, murissant l’espoir que « ce geste de solidarité agissante dans le cadre de la Coopération bilatérale fasse tache d’huile et qu’il soit suivi par d’autres dont les contributions annoncées attendent d’être confirmées ». A l’en croire, ledit don servira essentiellement à acquérir du matériel et des réactifs de laboratoire. La cérémonie a également été une aubaine d’informer les acteurs du nouveau taux d’indemnisation revu à la hausse.

Bassératou Kindo
Lefaso.net