LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

Plan d’actions 2014-2017 de la Coopération Suisse au Burkina Faso : Promouvoir l’égalité entre hommes et femmes

Publié le samedi 16 mai 2015 à 00h02min

PARTAGER :                          
Plan d’actions 2014-2017 de la Coopération Suisse au Burkina Faso : Promouvoir l’égalité entre hommes et femmes

Les inégalités de genre demeurent très élevées au « pays des hommes intègres ». C’est dans ce contexte que la Suisse, engagée depuis 2004, a lancé son 4e grand projet dénommé « promotion de l’égalité entre hommes et femmes (2014-2017 » pour un développement équitable et durable. Le montant de la convention qui s’élève à 1 019 520 000 FCFA est reparti entre le ministère de la Promotion de la femme et du genre, le Fonds commun genre et les autres programmes suisses qui militent inlassablement pour l’égalité de genre. Une interview avec la chargée de programme, chargée des questions genres à la Coopération Suisse, Habibou Koanda nous a permis de mieux découvrir le programme.

LeFaso.net : Qu’est-ce que le programme « Promotion de l’égalité entre homme et femme » ?

Habibou Koanda (HK) : Ce programme de promotion de l’égalité hommes et femmes est une suite d’un processus d’accompagnement pour la prise en compte du genre dans les politiques publiques dans la coopération que nous avons initié depuis 2003. Nous avons élaboré une stratégie d’accompagnement de nos partenaires pour qu’ils puissent s’interroger dans tous ce qu’ils font sur la place, le rôle des hommes et des femmes : si leur participation aux actions de développement, si les bénéfices sont équitables entre les deux genres, est-ce que les hommes s’impliquent de la même manière que les femmes ? Vous n’êtes pas sans ignorer que dans nos sociétés et d’ailleurs dans le monde, les hommes et les femmes n’ont pas la même place et ne jouent encore moins le même rôle. Ceci est à l’origine des inégalités souvent en défaveur des femmes.

leFaso.net : Quelle est la jonction avec le gouvernement Burkinabè et Comment se fera concrètement la mise en œuvre de ce programme ?

HK : Les inégalités entre homme et femme restent très importantes au Burkina, touchant tous les secteurs. Ce dernier programme de la Coopération Suisse, débuté le 1 septembre 2014 et qui prendra fin le 31 août 2017, soutient le gouvernement dans 3 actions complémentaire : un financement au Panier commun qui permet au ministère de la Promotion de la femme et du genre de mettre en œuvre la Politique Nationale Genre (2009) du gouvernement, un financement au Fonds commun genre pour soutenir les activités de la société civile et un accompagnement technique pour soutenir les programmes suisses dans l’application de l’égalité de genre. Le dernier en date c’est 2013-2016 et qui cibles les financements autour de trois axes. Il s’agit de l’agriculture et de la sécurité alimentaire pour le développement rural, l’éducation et la formation professionnelle, la décentralisation. Globalement, nous avons aussi une aide budgétaire général qu’on attribution au Burkina Faso.

leFaso.net : Quel est l’objectif recherché à travers ce projet ?

HK : C’est dans la volonté de promouvoir l’égalité entre hommes et femmes, à travers des programmes et politiques de développement afin d’amener les hommes et les femmes du Burkina Faso à participer activement et consciemment à la transformation de leur société en vue d’un développement équitable et durable. De manière spécifique, le gouvernement met en œuvre des politiques pour la prise en compte de l’égalité et l’équité dans ses différents programmes, les actions et les initiatives des organisations de la société civile réduisent les inégalités de genre dans les communautés et les ménages. Quant aux programmes soutenus par la Suisse au Burkina Faso, ils intègrent la problématique genre dans leurs activités et des mesures et actions spécifiques de réduction des inégalités sont adoptées.

leFaso.net : Qui est vos partenaires contractuels pour la mise en œuvre du programme ?

HK : Nous travaillons avec des sectoriels et des partenaires de la société civile qui bénéficie des programmes au niveau des régions et des communes. A notre niveau, nous allons également œuvrer à les accompagnons en vue de promouvoir un développement équilibré, équitable et durable. En somme un développement qui prend en compte le genre.

leFaso.net : A combien est estimé ce programme et qui en sont les potentiels bénéficiaires ?

HK : Le dernier accord qui a été signé le 12 février 2015 est d’un montant de 1 million 888 mille francs Suisse soit au taux actuel d’échange 1 milliard 20 millions de FCFA. Ce montant sera reparti comme suit : 491 millions 400 mille FCFA au MPFG, 421 millions 200 mille FCFA au FCG et 59 millions de FCFA aux autres programmes suisses, plus la prise en charge d’une assistance technique.

leFaso.net : Comment se fera le suivi et la mise en œuvre ?

HK : En tant que chargée des questions genres, au niveau de notre dispositif avec les chargés de programme qui travail avec nos partenaires, nous avons mis en place un système de suivi et d’évaluation qui va nous permettre de mieux suivre nos partenaires. Au niveau du fond commun genre, il y a également un dispositif de suivi que l’ensemble des partenaires ont mis en place et que Diakonia gère pour qu’on puisse aller sur le terrain, lire les rapports, faire des rencontres et tirer des enseignements pour voir comme les choses évoluent. Cette procédure est aussi pratiquée au niveau du MPFG en ce sens que nous accompagnons les programmes qu’il nous soumet. Lorsqu’il s’agit d’un Panier commun avec l’ensemble des partenaires, nous suivons le programme avec le ministère et le gouvernement.

leFaso.net : Quel bilan faite-vous des phases antérieures ?

HK : Nous a enregistré une volonté politique qui s’est traduite dans des actions et des changements de comportement individuels et collectifs au niveau des acteurs et des communautés. Les ressources financières pour la problématique genre sont en augmentation, le gouvernement a mis en place 39 cellules ministérielles genre et des dizaines de cellules genre dans les régions et les communes, 1500 cadres et agents des ministères et institutions ont été formés et 13 704 personnes ont été formé par le Fonds commun. Des dizaines d’études, de diagnostics, de brochures, de films, de modules de formations sur le genre ont été produits, plus de 100 000 personnes touchées par les sensibilisations entre 2011 et 2013.

leFaso.net : Votre mot de la fin…

HK : Comme je vous ai taquiné au départ du nombre de femmes journalistes, mon souhait est de voir la promotion de l’égalité et de l’équité aussi bien dans le métier du journaliste car de nos jours nous voyons de plus en plus de femmes embrasser cette carrière. Pour ce faire, il faut un changement de comportement personnel, institutionnel et déjà quand on pose le problème c’est un début mais quelles sont les solutions ? Il faut qu’on se mette ensemble pour trouver ces dites solutions.

Aïssata Laure G. Sidibé (Stagiaire)

Lefaso.net

PARTAGER :                              

Vos commentaires

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique