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Lutte contre le terrorisme et le grand banditisme : L’USIGN s’entraine et monte en puissance

Publié le mardi 12 mai 2015 à 23h56min

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Lutte contre le terrorisme et le grand banditisme : L’USIGN s’entraine et monte en puissance

Opération de charme de l’Unité spéciale d’intervention de la gendarmerie nationale. Hier 12 mai, les journalistes ont été invités à voir de quoi est capable cette entité spéciale rompue dans la lutte contre le terrorisme et le grand banditisme. Exercice de tirs de précision, de cadrage, à balles réelles à Loumbila, combat corps à corps, simulation d’une intervention en cas de braquage à main armée … au camp Paspanga. Le programme de la demi-journée était périlleux, pas pour les pandores habitués, mais pour les civils, journalistes qui ont vécu les évènements comme dans un film.

Tirs à balles réelles dans la matinée du 12 mai sur le champ de tirs à Loumbila. Ce sont les éléments de l’Unité spéciale d’intervention de la gendarmerie nationale(USIGN) qui s’entrainent. La quinzaine de gendarmes, tous cagoulés s’adonnent à des exercices de tirs de cadrage, de précision. « Point visé, point atteint », dira Puma Alpha, le nom de code de notre guide. Des bouteilles déposées sur des supports à 10 m sont descendues sans sourciller. Des journalistes ont pu démontrer l’étendue de leur carence en précision en s’essayant à l’exercice.
L’équipe de l’USIGN passera ensuite à la tactique d’action immédiate. Cette fois, la précision et le dynamisme sont des qualités requises. Les manœuvres se passent avec des armes réelles, et le bruit des tirs contrastent avec le calme qui règne dans le village.
De retour au camp Paspanga où est logée l’unité, plusieurs manœuvres sont exécutées. Des simulations de cas pour lesquels l’unité est amenée à intervenir. Des délinquants se retranchent dans un endroit de la ville de Ouagadougou pour se partager leur butin. Un citoyen aperçoit le mouvement suspect et prévient la gendarmerie. L’USIGN intervient avec tact, récupère les véhicules des malfrats, les arrête puis les remet aux équipes chargées de faire les enquêtes. Elle interviendra également en milieu d’habitation pour déloger des bandits et se livrera à des combats corps à corps, des exercices self défense, combinaison de plusieurs arts martiaux.
Des simulations parmi tant d’autres pour montrer les capacités opérationnelles de cette unité née il y a environ 18 mois.

Un exercice dangereux

Les attributions de l’unité l’amène sur des terrains hostiles. De l’avis du commandant Evrard Somda, la centaine d’hommes qui composent son unité est sélectionné parmi les meilleurs. Ils allient qualités morales et intellectuelles, s’entrainent permanemment et hardiment pour faire face à toutes les situations. « On peut s’entrainer 364 jours, pour un seul jour d’intervention », note le commandant pour qui, il n’y a que la passion et le besoin d’être utiles qui peuvent justifier la prise de tels risques.
Les risques, l’unité les côtoie chaque jour. Le second de l’unité, le lieutenant François Zoungrana a d’ailleurs pris une balle dans la hanche alors qu’il dirigeait les opérations d’exfiltration de députés et des fonctionnaires parlementaires lors de l’insurrection populaire. Une balle qu’il porte toujours, en s’entrainant, en attente que les médecins jugent de l’opportunité de l’y extraire. L’unité s’entraine et monte en puissance, foi du Commandant Evrard Somda. Subdivisés en trois groupes, ses hommes quotidiennement sont, en alerte pour une intervention, en entrainement ou au repos.

Invite à la population

L’objectif de la manœuvre, était de montrer que face à la criminalité et au grand banditisme grandissant, « des parades, des réponses existent. Peut-être pas suffisantes, mais elles existent et son efficaces » a dit le commandant de l’unité. Mais pour réussir sa mission, l’unité exhorte les populations à collaborer. Sans elles, aucune action de sécurité n’est opérante. « Tout commence par les citoyens, passe par les forces de sécurité et fini par les citoyens(…) La sécurité ne peut se faire sans la personne qu’on sécurise. » a-t-il poursuivi. Composer les numéros 16, le 17 ou le 80 00 11 45 doit être le réflexe des citoyens pour donner rapidement l’alerte quand il y a des cas de grands banditisme, d’infractions commises sur toute l’étendue du territoire.

Formation et attribution de l’USIGN

Une fois sélectionnés et au regard de la spécificité des missions qui leur sont confiées, les éléments de l’USIGN reçoivent une série de formation spécifiques dans plusieurs domaines. Entre autre :
-  L’investigation des locaux,
-  Les prises d’otage,
-  Les tirs de précision et d’intervention avec bouclier balistique,
-  Le franchissement opérationnel,
-  Le pilotage moto tout terrain,
-  L’initiation aux techniques commandos à Pô.
Les hommes que commandent le Commandant Evrard Somda et le lieutenant François Zoungrana ont pour missions de :
-  Lutter contre le terrorisme,
-  Lutter contre le grand banditisme,
-  Gérer les révoltes dans les milieux pénitentiaires (militaires et civils)
-  Surveiller et mettre en sécurité des sites de sensibilités élevées susceptibles de Faire l’objet d’attaques terroristes.

Tiga Cheick Sawadogo
Photos : Lawasselea Bonaventure Paré
Lefaso.net

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