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Suspension des émissions interactives : les organisations professionnelles des medias dénoncent une décision liberticide

Publié le mardi 12 mai 2015 à 01h42min

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Les membres des organisations professionnelles des médias ont été surpris et indignés par la mesure prise par le Conseil supérieur de la communication en vue d’une suspension pour une période de trois mois des émissions d’expression directe produites par les stations de radiodiffusion sonore et visuelle sur toute l’étendue du territoire du Burkina Faso.

Ils condamnent fermement ladite mesure pour les raisons suivantes :
• Elle est liberticide. Elle contredit la Constitution du 11 juin 1991 en son article 8 qui stipule que « les libertés d’opinion, de presse et le droit à l’information sont garanties ;
• Elle symbolise un recul démocratique par la restriction de la participation de la population à la gestion des affaires publiques ;
• Elle est injuste. La mesure frappe indistinctement les médias respectueux des règles des émissions interactives (il y en a) et ceux qui ne les respectent pas du tout ;
• Elle encourage d’autres modes d’expression tels que les tracts, la violence physique, l’incivisme… susceptibles de troubler l’ordre public ;
• Elle révèle les difficultés du CSC à réguler le paysage médiatique du Burkina.

A ces moments névralgiques de l’histoire de notre peuple, nous ne devons pas avoir la mémoire courte ; nous devons plutôt nous rappeler que ces émissions d’expression directe ont contribué à fertiliser la lutte de notre peuple ayant abouti à l’insurrection des 30 et 31 octobre 2014. Elles ont continué à jouer leur rôle de veille dès les premières heures de la Transition. Elles ont pu ainsi attirer l’attention sur des insuffisances ou erreurs qui ont été corrigées. Par conséquent, elles constituent des sources majeures d’information relatives aux attentes et préoccupations de la population sur des questions d’intérêt national.

En raison de tout ce qui précède, nous exigeons la levée sans délai de la mesure de suspension, à défaut, nous nous réservons le droit de mener toute action en vue de faire lever la suspension.
En tout état de cause, nous exprimons notre disponibilité à accompagner le CSC en vue d’un meilleur encadrement des émissions d’expression directe

Déclaration faite à Ouagadougou, le 11 mai 2015.

Ont signé :
• Pour le Comité de pilotage du Centre National de Presse Norbert Zongo (CNP-NZ), le président Justin COULIBALY ;
• Pour L’Observatoire burkinabè des médias, (OBM), le président Jean-Baptiste ILBOUDO ;
• Pour l’Union nationale de l’audiovisuel libre du Faso (UNALFA), le président Charlemagne ABISSY ;
• Pour l’Association des Journalistes du Burkina (AJB) Guézouma SANOGO ;
• Pour le Syndicat Autonome des Travailleurs de l’Information et de la Culture (SYNATIC), Siriki DRAME ;
• Pour la Société des Editeurs de Presse privée (SEP), Lookman SAWADOGO ;
• Pour l’Association des Télévisions Privées du Burkina (ATPB), Rémis DANDJINOU ;
• Pour Reporter du Faso, Abdoulaye TAO ;
• Pour l’Association des Professionnelles Africaines de la Communication (APAC), Bénédicte SAWADOGO ;
• Pour l’Association des Médias Communautaires (AMC), André Eugène ILBOUDO ;
• Pour l’Association des Editeurs de Journaux et de Presse en Langue Nationale (AEJPLN), Evariste ZONGO ;
• Pour l’Association des Retraités de la Communication et de l’Information (ARCI), Paul Ismaël OUEDRAOGO ;
• Pour l’Union Catholique Africaine de la Presse (UCAP-Burkina), Alexandre Le Grand ROUAMBA

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Vos commentaires

  • Le 12 mai 2015 à 07:15, par liza En réponse à : Suspension des émissions interactives : les organisations professionnelles des medias dénoncent une décision liberticide

    une decision inopportune et severe à mes yeux !on aurait pu mettre des garde-fous ,sanctioner ceux qui ne respectent pas les regles de jeux mais pas tout le monde !c’est quande meme une vraie tribune d’expression

  • Le 12 mai 2015 à 08:05, par Sidrata En réponse à : Suspension des émissions interactives : les organisations professionnelles des medias dénoncent une décision liberticide

    Bonjour cher tout le monde ;
    La présidente du CSC a été portée de cette structure dans les conditions que j’imagine vous n’avez pas de sitôt oublié. A la période de sa nomination, Mr Blaise Comparoré était entrain de préparé le terrain pour le passage en force avec la révision de l’article 37. Dans ce plan, Mme Nathalie devrait au moment opportun assurer le musellement des médias qui étaient contre le système et le crime allait se commettre et passer dans le silence. N’ayant pas compris que les choses ont changé, elle croit mieux servir la Transition avec la feuille de route si vous voulez sa lettre de mission des François Compaoré. Imaginer un peu si nous étions sous le régime de BC, nous avions notre de dame de Simon Gbagbo....En tout cas moi rien ne me surprend et c’est la Transition qui paiera les pots cassés en la gardant !

  • Le 12 mai 2015 à 10:14 En réponse à : Suspension des émissions interactives : les organisations professionnelles des medias dénoncent une décision liberticide

    Avec ça, les pauvres et ultra minoritaires "défenseurs" du CSC sont minables et ridicules ! Comment quelqu’un de sensé peut-il cautionner une telle forfaiture, surtout en cette période où des gens qui ne possèdent pas d’ordi pour participer à des fora d’internautes veulent donner leur point de vue sur la marche de la cité, à travers ces émissions interactives !!!???
    Que l’on sanctionne au besoin les Radios fautives, mais que l’on ne prenne pas une telle décision abjecte !!

  • Le 12 mai 2015 à 10:22, par DAO En réponse à : Suspension des émissions interactives : les organisations professionnelles des medias dénoncent une décision liberticide

    Je cite simplement Issaka Luc Kourouma : « Il serait préférable d’avoir des émissions d’expression directe (même à risque) sans CSC qu’un CSC sans émissions d’expression directe. »
    Et dire qu’on peut avoir un CSC sans Nathalie SOME

  • Le 12 mai 2015 à 19:19, par CO. En réponse à : Suspension des émissions interactives : les organisations professionnelles des medias dénoncent une décision liberticide

    Les gens se plaignent sans chercher l’origine.de cette mesure. Souvenez vous que Nathalie SOME à été proposé par la présidence sous Blaise COMPAORE.. comme elle sait que nous allons demander son remplacement’ elle se précipite prendre une mesure collective contre les médias sans base légale. Il en est de même des autres membres. Tous des anciens cdpistes qui ont peur et veulent sapper linsurection croyant rentre service. . Il faut qu’ils démissionnent tous pour tentative dasphyxier le peuple.

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