LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

Processus de transition au Burkina : Luc Marius IBRIGA face à la diaspora en France

Publié le mardi 12 mai 2015 à 01h58min

PARTAGER :                          
Processus de transition au Burkina : Luc Marius IBRIGA face à la diaspora en France

La communauté burkinabè de France a pu s’imprégner, le jeudi 7 mai 2015, de la marche du processus de transition, grâce à une conférence animée par le professeur Ibriga, dans les locaux de l’ambassade du Burkina Faso à Paris. Cette conférence avait pour thème « Diagnostic de la Transition et attentes populaires au Burkina Faso », et était organisé à l’initiative du Collectif pour la Confiscation de la Démocratie.

En tant qu’intellectuel et acteur de premier plan de la contestation sociopolitique qui a abouti à l’insurrection des 30 et 31 octobre 2014, il a partagé avec l’assistance, venue nombreuse, ses vécus et analyses de la situation nationale.

On retiendra avec Luc Marius Ibriga que ce qui s’est passé au Burkina, les 30 et 31 octobre 2014, n’est point un coup d’Etat, comme certains analystes tentent de le faire croire, mais bel et bien une insurrection populaire, à l’image de ce qui s’est passé le 3 janvier 1966, avec la chute de Maurice Yaméogo. Seulement, ici, pour ce qui concerne le régime de Blaise Compaoré, tout le monde a semblé pris de court, face à la rapidité du dénouement de la crise, avec le départ en exile des ténors du régime.

Face au vide politique, institutionnel et sécuritaire, il a fallu recourir à un trésor d’intelligence et de sagesse, pour mettre en place des institutions et mécanismes, qui, tout en complétant la Constitution, permettent d’entamer un processus transitionnel de dévolution du pouvoir par l’organisation d’élections.
Les défis de cette transition, poursuivra le conférencier, sont principalement de deux ordres : les défis liés aux attentes, et les défis liés à la gestion de l’Etat.

Au registre des attentes, les besoins de changement, et le déficit de démocratie sociale, résultant d’une polarisation des richesses par une élite au cœur du régime, ont cristallisé les mécontentements autour de l’article 37, avec pour point d’orgue le vaste mouvement populaire de fin octobre 2014. De ce fait donc, les attentes sociales sont nombreuses, et apparaissent antagoniques avec l’esprit même de la transition. Alors que les attentes sociales s’inscrivent dans la durée, la transition, elle, est encadrée dans le court terme, et n’est pas établie sur la base d’un programme sociopolitique.

Si les attentes sociales sont immenses, les attentes de la communauté internationales, elles, sont bien claires : la transition doit tenir ses délais, elle n’est pas là pour résoudre le long terme, sa mission étant d’organiser les élections.

Face à cette situation, la Commission nationale de la Réconciliation et des Réformes a un rôle majeur à jouer, en posant les balises pour une gouvernance politique, sociale économique et institutionnelle vertueuse qui engagera l’ensemble des acteurs nationaux. Là-dessus, Luc Marius Ibriga a sa petite idée, qui est que le gouvernement qui sera issue des prochaines élections, devrait être un gouvernement de réconciliation nationale, pour mettre en œuvre les réformes proposées par la commission.

Mais d’ici là, que faire de la Constitution de la IVè République, dont les faiblesses ont fait le lit de la mauvaise gouvernance que le pays a connue ? Grande question, à laquelle des réponses figées ne peuvent être apportées, d’autant qu’à l’aune de la réalité de la gestion du pouvoir d’Etat, beaucoup d’acteurs de la transition ont vite réalisé, qu’il y a bien loin, de la coupe à la lèvre.

Mais quelle perspective donc pour le processus de transition au Burkina ? Trois pistes peuvent être dégagées : un scénario optimiste, un scenario pessimiste, et un scénario réaliste. Ibriga s’inscrit dans le troisième scenario. La transition ira à bon terme, mais pas comme un long fleuve tranquille. Il y aura des difficultés et des à-coups, mais elle va aboutir. Et d’ajouter, un peu taquin, « tout le monde y a intérêt, car un retour de manivelle sera sans pitié ».

R. A. BAMBARA
www.ambaburkina-fr.org
wwww.facebook.com/ambabfparis
romain.bambara@ambaburkina-fr.org

PARTAGER :                              

Vos commentaires

  • Le 11 mai 2015 à 19:42, par Barry En réponse à : Processus de transition au Burkina : Luc Marius IBRIGA face à la diaspora en France

    Expliquer au Professeur de ne plus s’habiller comme ça pour représenter le BF

  • Le 11 mai 2015 à 20:58, par wuroyiretian En réponse à : Processus de transition au Burkina : Luc Marius IBRIGA face à la diaspora en France

    Voilà qui insinue malicieusement UNE PROLONGATION pour la Transition ! C’est cela le réaliste pour Luc Marius Ibriga !
    Il est en France pour faire passer cette pilule.

  • Le 11 mai 2015 à 21:14, par sidnoma En réponse à : Processus de transition au Burkina : Luc Marius IBRIGA face à la diaspora en France

    C’est quelle rubrique budgétaire qui gère ce genre de tourisme partisan ?

  • Le 11 mai 2015 à 22:03 En réponse à : Processus de transition au Burkina : Luc Marius IBRIGA face à la diaspora en France

    démocratie sociale, coemmnce par partager tous les millions que vous avez amasses pour mener la propagande anti Compaore

  • Le 11 mai 2015 à 22:09, par sidnoma En réponse à : Processus de transition au Burkina : Luc Marius IBRIGA face à la diaspora en France

    C’est son naturel à l’instar du type qui a obtenu 50 voies à des législatives et est parvenu au trône du parlement sans bulletin de vote et qui va laisser son nom comme le plus grand diviseur commun des bukimbii. Laissez le, il est libre même d’aller en pagne, notre problème c’est le règlement de la facture de ses pérégrinations.

  • Le 11 mai 2015 à 22:28, par IB Kaboré En réponse à : Processus de transition au Burkina : Luc Marius IBRIGA face à la diaspora en France

    On tourne trop en rond dans cette transition. On ne voit pas les gens là où on devrait les voir. Prenons Ibriga. Il est sensé faire sortir au grand jour des dossiers de malversations que l’on disait tellement mûrs qu’il suffisait d’un peu de volonté politique pour faire la lumière là dessus. Au lieu de cela, notre grand justicier préfère se pavaner à la Place de la Révolution ou à Paris. Silence total sur les fausses déclarations de patrimoine des membres de l’exécutif (au mépris de la Charte de la transition.). Et le pire, c’est que tout indique que nous ne sommes pas au bout de nos mauvaises surprises.

  • Le 11 mai 2015 à 23:02, par Justice En réponse à : Processus de transition au Burkina : Luc Marius IBRIGA face à la diaspora en France

    Le peuple attend les résultats des audits pour reconquérir ses biens volés. Monsieur Ibriga nous attendons toujours la première liste des pilleurs. Inclusion ne veut pas dire impunité.

  • Le 12 mai 2015 à 00:32 En réponse à : Processus de transition au Burkina : Luc Marius IBRIGA face à la diaspora en France

    Vive l’insurrection, elle permet de faire du tourisme cadeau en hexagone et raconter sa vie a l’ambassade.

  • Le 12 mai 2015 à 05:02, par Patriote En réponse à : Processus de transition au Burkina : Luc Marius IBRIGA face à la diaspora en France

    A l’intervenant No 1, ecoutez, le professeur peut s’habiller comme il veut, on n’a que foutre. Sache seulement qu’il s’agit d’un professeur qui a fait ses etudes en France, donc pas du tout complexe comme certains.
    Que diras tu de l’actuel premier ministre Grec ? Mr sans cravate
    Allons, elevons le niveau des reflexions.

  • Le 12 mai 2015 à 05:59 En réponse à : Processus de transition au Burkina : Luc Marius IBRIGA face à la diaspora en France

    Le professeur est venu animer cette rencontre sur l’invite de l’Association des Burkinabe de Lyon (ABL).
    Mon cher Sidnoma, dors tranquille, aucune rubrique budgetaire n’a ete mobilisee pour.
    Nos compatriotes avaient besoin d’etre informes et se sont mobilises pour l’etre.
    Bonne journee a toi.....

  • Le 12 mai 2015 à 07:11, par Barry En réponse à : Processus de transition au Burkina : Luc Marius IBRIGA face à la diaspora en France

    Mon cher "Patriote".
    Tu connais pas le Pr plus que moi car il m’a enseigné à la FAC de Droit.
    Moi aussi j’ai fais la France et même le Luxembourg et je sais que les autorités françaises ne respectent pas un officiel débraillé

  • Le 12 mai 2015 à 07:52, par Thién En réponse à : Processus de transition au Burkina : Luc Marius IBRIGA face à la diaspora en France

    Aucun "lenga" ne sera donné à qui que ce soit pour quoi que ce soit !
    Cela a été refusé à Blaise Compaoré et ce n’est pas maintenant que l’on reviendra en arrière !
    Un an, c’est un an !
    Avec tout ce luovoiement de la transition, ce serait ouvrir une vanne à l’équipe de Zida pour nous enfoncer davantage. A défaut de changer cette équipe, il faut mettre fin à son mandat selon les termes prévus et acceptés par tous. D’aileurs il aurait fallu inscrire cette date limite dans le pacte et donc dans la constitution.
    On voit déjà les OSC "acquis" commencer leur chanson habituelle et on sait où elles veulent en venir, mais dans la vie il faut avoir une logique et un principe. Ce qui a été refusé hier ne peut être accepter aujourd’hui !
    Nous sommes dans une aventure avec Zida qui a sufisammant fait ses propres devant nous tous !

  • Le 12 mai 2015 à 09:20, par sadia En réponse à : Processus de transition au Burkina : Luc Marius IBRIGA face à la diaspora en France

    Mr l’internaute n°1, l’habit ne fait pas le moine ! On avancerait mieux en se focalisant sur le contenu de son message que sur son accoutrement !

  • Le 12 mai 2015 à 09:38, par sidzabda En réponse à : Processus de transition au Burkina : Luc Marius IBRIGA face à la diaspora en France

    intervenant n°9 je d’accord avec votre reponse à l’intervenant n°1.
    Le professeur Ibriga n’est pas un mannequin.N°1 Dans votre commentaire on sent que vous ne connaissez l’Europe qu’à la télé,sinon vous remarquerez sur place que la majorité des intellectuels européens s’habillent pire que Ibriga.
    Et puis, permettez-nous prochainement d’avancer.le niveau politique du burkinabè s’est vraiment accru a tel point que ces genre d’interventions donnent la nausé............

  • Le 12 mai 2015 à 10:43, par tengen-biga En réponse à : Processus de transition au Burkina : Luc Marius IBRIGA face à la diaspora en France

    Je félicite les sankaristes pour cette initiative qui a au moins le mérite de réduire le nombre de partis politiques au Burkina. L’union fait la force.

  • Le 12 mai 2015 à 11:06, par wuroyiretian En réponse à : Processus de transition au Burkina : Luc Marius IBRIGA face à la diaspora en France

    Ces propos portent en germe mal voilé la volonté de la Transition à négocier voire forcer une PROLONGATION. Et les raisons : face aux nombreuses attentes du peuple et l’étendu des chantiers entrepris par la transition, le temps de quelques mois n’est pas (suffisant) réaliste pour permettre de mettre tout cela en route pour le futur président élu !!!
    En réalité, ayant goûté au plaisir des instances étatiques, les membres de la transition veulent atteindre l’orgasme avant de descendre et laisser la place à d’autres ! Et pour cela toutes les subterfuges et stratégies sont bonnes : Celles du sous-marin.

  • Le 12 mai 2015 à 15:08, par SOME En réponse à : Processus de transition au Burkina : Luc Marius IBRIGA face à la diaspora en France

    tout ce qui nous interesse c’est comment on doit s’habiller !!! Quelle misere !
    SOME

  • Le 12 mai 2015 à 18:39, par Lapaix En réponse à : Processus de transition au Burkina : Luc Marius IBRIGA face à la diaspora en France

    S’il vous plait, laissez l’organe de la transition faire son travail. Vous à leur place feriez PIRE que ça. Merci

  • Le 12 mai 2015 à 19:16, par PAPA En réponse à : Processus de transition au Burkina : Luc Marius IBRIGA face à la diaspora en France

    Vraiment l´internaute Nr 1 est tres ridicule et il fait honte par son raisonnement. Si tu ne suis pas les infos , je t´informe que le president du conseil Italien Renzi a offert une cravate au 1er ministre Grec Tsipras qui lui aurait repondu que ce qui lui ferait plaisir c´etait de voir ses compatriotes Grec manger a leur faim . Mr l´internaute Nr 1 ,meme si le forum est gratuit n´ecrivez pas du n´importe quoi .

  • Le 13 mai 2015 à 11:03, par LE LOUP En réponse à : Processus de transition au Burkina : Luc Marius IBRIGA face à la diaspora en France

    j’avais dit cela il ya quelques mois : les élections n’auront pas lieu en octobre 2015. Vous savez mes frères le pouvoir est doux dèh !! et puis les burkinabè de l’extérieure ne votent pas alors pourquoi les emmerder , ils ne peuvent influencer quoique ce soit dans les urnes .mais lorsque les élections seront repoussées il faudra aussi penser dans quelle mesure faire voter tout le monde y compris la diaspora parce que le problème de temps sera réglé et cherchons à régler celui des moyens financiers.bien !!

  • Le 13 mai 2015 à 17:17, par SAPO En réponse à : Processus de transition au Burkina : Luc Marius IBRIGA face à la diaspora en France

    ’’ De ce fait donc, les attentes sociales sont nombreuses, et apparaissent antagoniques avec l’esprit même de la transition. Alors que les attentes sociales s’inscrivent dans la durée, la transition, elle, est encadrée dans le court terme, et n’est pas établie sur la base d’un programme sociopolitique.

    Si les attentes sociales sont immenses, les attentes de la communauté internationales, elles, sont bien claires : la transition doit tenir ses délais, elle n’est pas là pour résoudre le long terme, sa mission étant d’organiser les élections ’’

    N’intoxiquer pas la communauté internationale . Au début de la transition , les autorités avaient dit qu’elles ne pouvaient pas résoudre en une année tous les problèmes . De grâce faites ce que vous pouvez faire avant le 11 octobre et barrez vous . L’État est une continuité

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique