Dans un contexte d’expérimentation du continuum, l’offre d’ouvrages scientifiques dans le domaine de l’éducation vient de s’enrichir. Avec la thèse de doctorat soutenue le 6 mars 2015 par notre compatriote Oumar Lingani, ingénieur de recherche au Centre national de la Recherche scientifique et technologique (CNRST). « Transferts d’apprentissage et domaines de connaissances dans les écoles bilingues dioula/français au Burkina Faso : les mathématiques au primaire ». C’est l’intitulé de la thèse soutenue publiquement à l’université Paris Ouest Nanterre La Défense par Lingani. La présente thèse est partie du constat que les élèves éprouvent des difficultés dans l’utilisation de leurs acquis linguistiques pour l’apprentissage des mathématiques, ce qui impacte leur motivation et leurs performances scolaires.
S’inspirant du contexte burkinabè singularisé par son environnement plurilingue, M. Lingani, dans son exposé, relève que l’enfant burkinabè arrive à l’école avec son lot de connaissances, de représentations, somme de ses expériences. Pour mener sa réflexion, M. Lingani s’est interrogé sur les manifestations et les causes des difficultés vécues lors des séquences de mathématiques. Que se passe-t-il quand les mathématiques sont enseignées dans la langue première de l’enfant et en français ? Quels types d’interactions sont observés dans la classe ? Quelles fonctions assurent les prises de parole des élèves et des enseignants ? Comment les connaissances mathématiques sont-elles transférées de la langue première à la langue seconde ? Et c’est au regard de ce questionnement que l’impétrant propose des solutions pour un meilleur enseignement/apprentissage des mathématiques dans les écoles bilingues dioula/français au Burkina Faso.

Une thèse qui ouvre des perspectives de recherche novatrices

A l’issue des échanges avec le jury, le président, Julien Kilanga, professeur des Universités, déclare M. Lingani digne du grade de docteur en Sciences du Langage, avec la mention très honorable. Pour le Directeur de recherche, Mamadou Lamine Sanogo, Directeur de l’institut des Sciences des Sociétés, par ailleurs membre du jury, « M. Lingani s’est attaqué à un problème intéressant, à savoir la politique linguistique et plus particulièrement l’enseignement des mathématiques dans les écoles bilingues. Cette thèse ouvre des perspectives de recherche novatrices aussi bien dans sa méthode que dans son contenu ». Et c’est un directeur comblé qui conclut que son agent a fait montre d’une maîtrise de son sujet.
Le bonheur n’arrivant jamais seul, la pertinence du sujet développé par M. Lingani lui vaut de faire partie désormais du cercle des chercheurs associés au laboratoire Modèles, Dynamiques et Corpus (MoDyCo) de l’université de Paris Ouest Nanterre La Défense qui n’est autre qu’une structure de recherche du Centre national de la Recherche scientifique de France.

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