LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

Sindou : Le Lycée Provincial de la Léraba devient le Lycée Provincial « Docteur Seydoux Traoré »

Publié le mardi 5 mai 2015 à 16h47min

PARTAGER :                          
Sindou : Le Lycée Provincial de la Léraba devient le Lycée Provincial « Docteur Seydoux Traoré »

Le lycée de Sindou, chef-lieu de la Province de la Léraba dans la région des Cascades a changé de nom. De « Lycée Provincial de la Léraba », il s’appelle désormais « Lycée Provincial Dr Seydoux Traoré », près d’un quart de siècle après sa mort (le Dr Seydou est décédé le 23 juillet 1992). La cérémonie a été placée sous le parrainage du Ouidi Naaba Karfo, Premier Ministre du Mogho Naaba Baongho et ami du Dr Seydoux Traoré depuis les années 1964-1965. La cérémonie a été présidée par le Secrétaire général de la Léraba, en présence du Directeur Régional du ministère des Enseignements Secondaire et Supérieur des Cascades et de nombreux vétérinaires. L’épouse de Seydoux, Barakissa Traoré était présente avec deux de ses enfants. C’était le samedi 2 mai 2015.

« La mort engloutit l’homme, mais elle n’engloutit pas son nom, ni sa réputation ». C’est par cette citation que le Dr Amidou Coulibaly, représentant des amis du Dr Seydoux Traoré a introduit son message. Pour ses amis, le défunt mérite bien cette reconnaissance et cet hommage posthumes à lui rendus.

Des témoignages, il y en a eu

Selon le Dr Amidou Coulibaly, Seydoux a initié ou accompagné plusieurs réalisations qui font partie aujourd’hui du quotidien de la ville de Sindou. Et de citer l’installation de la poste et des télécommunications, le premier lotissement de Sindou, l’ouverture de la Circonscription d’Education de Base, la rédaction de la monographie justificative pour la création de la province de la Léraba en 1986 (même si la province ne sera créée officiellement qu’après sa mort) ; mais aussi et surtout l’ouverture du premier dépôt pharmaceutique qui contribua à sauver de nombreuses vies humaines en son temps. Le lycée à la construction duquel il a consacré en tant que coordonnateur du projet ses dernières énergies est sa dernière grande œuvre. C’est pourquoi, a-t-il ajouté, il est heureux que ce lycée porte aujourd’hui son nom. La première promotion de l’établissement (1980-1993) fut d’ailleurs baptisée « Promotion Dr Seydoux Traoré), le 3 juillet 1993 en présence d’autorités dont le ministre des Enseignements Secondaire, Supérieur et de la Recherche Scientifique.
Pour le Dr Roger Moussa Tall, le Dr Seydoux fut un homme engagé mais très discret. Il était partisan des actions menées en organisation pour la défense d’une cause commune. Ce constat, le Dr Tall dit l’avoir fait à l’AEVF (Association des Etudiants Voltaïques en France), au SYNTSHA (Syndicat des Travailleurs de la Santé Humaine et Animale), et à l’ANVV (Association Nationale des Vétérinaires Voltaïques).
Pour Kalifou Traoré, le Dr Seydoux Traoré fut à la Léraba et au Burkina Faso ce que fut Colbert à la France de Louis XVI au XVIIe siècle, le bœuf à labour infatigable, intrépide, intelligent.
Enfin, le Ouidi Naaba Karfo s’est exprimé en ces termes : « Je suis ici en souvenir de ces moments fraternels que nous avons passés ensembles et je remercie encore tous ceux et toutes celles qui ont pensé à moi pour parrainer un tel événement : sacraliser le nom de mon ami en baptisant le premier établissement secondaire de sa ville natale du nom de Lycée Provincial Dr Seydoux Traoré. Au fait, comment les chemins de ces deux jeunes voltaïques se sont croisés dans les années 1950 ?
« Admis au Certificat d’Etudes Primaires Elémentaire (CEPE) et à l’Entrée en Sixième, lui à Bobo-Dioulasso et moi à Zorgho dans le Ganzourgou profond de l’époque, nous sommes respectivement inscrits au lycée Terrasson de Fougères de Bamako (Soudan Français) et au lycée Van Vollenhoven de Dakar (Sénégal). Ainsi, après avoir réussi brillamment au Brevet d’Etudes du Premier Cycle (BEPC) en 1954, il obtint une bourse pour continuer ses études en France. Là, il décrocha le baccalauréat série Sciences expérimentales (aujourd’hui série D) et entreprit des études vétérinaires à Véto Lyon. Pendant ce temps, moi qui étais à Dakar, je réussissais également au baccalauréat de la même série et m’envolais pour Montpellier où j’étais inscrit à la Faculté de Médecine et de Chirurgie dentaire. C’est tout naturellement que nous avons fait connaissance à Paris lors du congrès annuel des étudiants voltaïques en France. Le Dr Traoré était le Directeur élu du Comité de gestion de la Maison des Etudiants Voltaïques, 3 rue Gérando (Paris 9). Très tôt donc, comme vous pouvez le constater, notre ami a su se mettre au service de ses camarades », a raconté le Ouidi Naba Karfo avant d’ajouter : « Nos relations se sont fortifiées lors de notre retour au pays où nous nous sommes retrouvés en 1964 à Bobo-Dioulasso…Ensemble de la délégation de Bobo-Dioulasso, nous avons été membres fondateurs du Syndicat National des Travailleurs de la Santé Humaine et Animale (SYNTSHA) », etc.

Mais qui était le Docteur Seydoux Traoré ?

Né le 18 février 1936 à Bobo-Dioulasso, Seydoux Traoré a fréquenté l’école Primaire Publique de Sindou de 1944 à 1950, où il a obtenu le CEPE et est reçu 1er de Haute volta au concours d’Entrée en Sixième. Le lycée Terrasson de Fougère de Bamako l’a accueilli de 1950 à 1954. Là, il est admis 1er du Soudan Français au BEPC et a obtenu une bourse pour aller étudier en France, d’où il est revenu avec le diplôme de Docteur Vétérinaire.

Le Dr Seydoux Traoré a été Ministre de la Santé Publique, de la Population et des Affaires Sociales de Haute Volta d’avril 1967 à février 1971. Il est :
- Officier de l’Ordre National du Burkina Faso ;
- Officier de l’Ordre National de la République de Guinée-Conakry ;
- Officier de la Légion d’Honneur de la République française ;
Commandeur Promérite du Sérénissime Ordre Militaire de Sainte Marie Glorieuse de

la Principauté de Monaco.

Des conseils, les Anciens en ont donné aux élèves du lycée Provincial Dr Seydoux Traoré. Amidou Coulibaly les a invités en ces termes : « comme celui dont votre établissement porte désormais le prestigieux nom ; que le travail, le travail bien fait en temps opportun soit votre credo ; travaillez toujours et toujours, sans relâche avec méthode et précision. Au bout du travail bien fait, il y a la satisfaction, le plaisir et surtout le succès ». Kalifou Traoré les a invités à être combattifs, travailleurs, respectueux des valeurs morales et des règlements intérieurs de leur grand lycée afin de faire de cet établissement un modèle prestigieux digne du nom de baptême qui vient d’être consacré. Le parrain, le Ouidi Naaba, a affirmé que les élèves du lycée Dr Seydoux Traoré doivent œuvrer, à l’image de celui dont l’établissement porte le nom, à être des modèles de réussite scolaire, de rectitude morale e de personnes sociables au service de leur famille et de leur pays. « Vous devez en outre cultiver le bien, le vrai et le juste car ce sont les poutres sans lesquelles toute œuvre humaine s’effondre indubitablement ».

Dans le livre d’or, le parrain a écrit ceci : « Oh vent, suspends ton vol ! Et quand tu auras rejoint mon ami, mon frère, tu lui feras savoir que sa mémoire restera à jamais dans les générations sindoulaises, à jamais. Merci ».

Golleau Isidore TRAORE
Lefaso.net

PARTAGER :                              

Vos commentaires

  • Le 6 mai 2015 à 07:56, par yacoul En réponse à : Sindou : Le Lycée Provincial de la Léraba devient le Lycée Provincial « Docteur Seydoux Traoré »

    Merci d’avoir pensé a cette illustre personnalité de la region et du Burkina voire de l’Afrique .
    Que ses occupants soient plus performants afin de relever des defits pour le bonheur de Tous.
    Merci du meltingpot,en invitant un Naaba à SINDOU. C’est bien pour l’équilibre de l’intégration des cultures.

  • Le 6 mai 2015 à 08:07, par Sabari San En réponse à : Sindou : Le Lycée Provincial de la Léraba devient le Lycée Provincial « Docteur Seydoux Traoré »

    Un bel hommage ! Merci aux initiateurs ! Merci aussi au site lefaso.net de nous avoir fait connaître un digne fils de ce pays.

  • Le 6 mai 2015 à 12:43, par le soldat En réponse à : Sindou : Le Lycée Provincial de la Léraba devient le Lycée Provincial « Docteur Seydoux Traoré »

    Très émouvant. Une cérémonie a la hauteur de la grandeur de l’illustre disparu. "les morts ne sont vraiment pas mort" je dirai que tout vient à point à tout bosseur qui sait se faire discret.
    Un autre TRAORE est monté au créneau il y’a seulement quelques semaines, revendiquant la paternité de toutes les infrastructures de la LERABA. Pour nous observateurs, nous avons cru que celui-ci avait inventé la" roue" à la LERABA . je crois comprendre pourquoi il figure pas sur les photos. égoïsme quand tu nous tient.
    De grâce, pour les jours à venir penser à baptiser au moins une fontaine publique à son nom. Pour lui c’est toute de suite et maintenant. A titre posthume là, c’est pas sûr......

  • Le 6 mai 2015 à 13:13 En réponse à : Sindou : Le Lycée Provincial de la Léraba devient le Lycée Provincial « Docteur Seydoux Traoré »

    Est-ce que ce n’est pas le père de l’ancien porte-parole du gouvernement Alain Traoré ? Qui pourrait répondre à cette question ?

  • Le 6 mai 2015 à 14:37, par Adja En réponse à : Sindou : Le Lycée Provincial de la Léraba devient le Lycée Provincial « Docteur Seydoux Traoré »

    Internaute N° 4 : Ce n’est pas le père de Alain TRAORE. Le père de Alain TRAORE fut le premier Directeur de l’Ecole Primaire de Sindou. Celui-ci était Docteur Vétérinaire, il a cinq fils et une fille.
    La Province de la Léraba a eu raison d’honorer ce digne fils, voilà un exemple à suivre.

  • Le 6 mai 2015 à 15:01, par le soldat En réponse à : Sindou : Le Lycée Provincial de la Léraba devient le Lycée Provincial « Docteur Seydoux Traoré »

    Négatif ! pour répondre à l’internaute 4. le papa de l’autre est connu de la localité pour avoir été le premier Directeur de l’école primaire de SINDOU. Il était enseignant du primaire.

  • Le 6 mai 2015 à 15:05, par Adja En réponse à : Sindou : Le Lycée Provincial de la Léraba devient le Lycée Provincial « Docteur Seydoux Traoré »

    Internaute N°4 : Ce n’est pas le père de Monsieur Alain Edouard TRAORE. Le père de Alain Edouard TRAORE a été le premier Directeur de l’Ecole Primaire de Sindou. Le Dr TRAORE Seydoux était Docteur Vétérinaire
    Que ce beau parcours soit suivi par les fils et les filles de la Léraba.

  • Le 6 mai 2015 à 16:53, par Abraham Seydoux Traoré En réponse à : Sindou : Le Lycée Provincial de la Léraba devient le Lycée Provincial « Docteur Seydoux Traoré »

    Non ce n’est pas le père de l’ancien porte parole du gouvernement. Alain Traoré n’est pas de Sindou mais de Kiribina localité situé à une dizaine de km de Banfora sur la route de banfora - Sindou. Son père fut le premie enseignement de l’école primaire de Sindou et enseignant du Dr Seydoux Traoré. Je pense avoir répondu à ta question.

  • Le 6 mai 2015 à 19:31, par Ismael En réponse à : Sindou : Le Lycée Provincial de la Léraba devient le Lycée Provincial « Docteur Seydoux Traoré »

    Grande satisfaction pour ce geste de porter le nom d’un enfant du terroir au lycée !! Franchement, ça me réjouis énormément. Je bouillonne de colère quand je circule sur des voies, des avenues (charles de gaulle - rue vicens - leclerc ...) qui portent le nom des hommes qui ont matraqué, humiliés nos parents, nos ancêtres. Pourquoi nous gardons encore ces noms de ceux qui furent les bourreaux de nos papas, nos mamans ? Pourquoi ? ... Ce sont ces parcelles de nos libertés, de nos consciences collectives, qu’on doit recouvrir. Faisons en sorte que nos ancêtres et illustres devanciers retrouvent le repos éternel en voyant leurs noms pavés sur nos rues et avenues.

  • Le 20 mai 2015 à 15:12, par Ahmed KONE En réponse à : Sindou : Le Lycée Provincial de la Léraba devient le Lycée Provincial « Docteur Seydoux Traoré »

    Je réagis avec un grand retard car des impératifs m avaient longtemps éloigné du net.
    Bel article et vraiment bel hommage à un homme qui mérite de la République.Emouvant. Dommage ! J aurais bien aimé y être car j ai aussi connu l’homme au service des ressortissants de la Comoé à Ouaga (ADESCO). Il ne tarissait pas de conseils auprès des jeunes cadres que nous étions. Il faudrait qu’à Banfora, Bobo et Ouaga on lui rende le même hommage. Je témoigne car il a fondé une famille qui fait aussi la fierté de la Région et probablement inspiré l’un de nos regrettés amis : le vétérinaire Vamara Traoré, également disparu il y a peu de temps.
    Pour la question sur le père de Alain Edouard Traoré, je l ’ai connu lorsque tout petit je me rendais à l ’Inspection de Bobo-Centre où il travaillait, pour prendre auprès de lui mes résultats du CEPE et de l’entrée en sixième.Il s’agit de Feu Paul Sibiri Traoré, un des tout premiers instituteurs voltaiques. Illustre et infatigable travailleur, il mérite d’être célébré car intègre, disponible et toujours au service des autres, de la région et du pays. C’est l’un des tout premiers cadres des Cascades dont le concours si précieux à nos parents non scolarisés, aura permis de faire de leurs enfants des bâtisseurs de ce pays.
    J en profite pour saluer M. Kalifou Traoré dont la combattivité légendaire a nourri le patriotisme de beaucoup de nos cadres.
    Je voudrais aussi saluer la mémoire d’autres illustres disparus : Me Koné Bié Siméon, un de nos premiers juges du pays, dont on n oubliera jamais la présence paternelle, les conseils et enseignements du Sage et du Croyant qu’il fut pour chacun.
    Il y a enfin l’enseignant Bathiémogo Koné qui a été jusqu’à son décès cette année, l’infatigable président de l’ADESCA.
    Comme on ne peut tout dire et écrire, je souhaite que tous ces exemples de probité, d’abnégation, de courage au travail et d’amour du prochain, inspirent les générations d aujourd’hui et de demain.
    Des voeux ? Prenons le soin de faire un régistre de nos dévanciers pour perpétuer leurs oeuvres dans la Région.

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique