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La société des éditeurs de la presse privée : Un regard rétrospectif pour mieux affronter les défis futurs

Publié le vendredi 1er mai 2015 à 19h31min

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La société des éditeurs de la presse privée : Un regard rétrospectif pour mieux affronter les défis futurs

En prélude à son Assemblée générale, la Société des éditeurs privés (SEP) a tenu un atelier autour du thème : « La SEP 20 après : capitalisation et perspectives ». Un atelier dont la cérémonie d’ouverture a été présidée par le président du CNT Chériff Sy, et qui a offert un cadre d’échanges sur fonds de communications. C’était le jeudi 30 avril 2015, à Koudougou.

Active dans la défense des intérêts matériels et moraux de la presse privée burkinabè, la SEP s’est « toujours positionnée » comme une « organisation crédible ». C’est du mois, ce qu’a laissé entendre l’ancien président de la SEP, Chériff Sy. A telle enseigne, précise-t-il, « que tous les gouvernements qui se sont succédé ont été obligés de discuter » avec ses membres. Mais ce parcours a été ponctué d’embûches, rappelle le premier président de la SEP, Edouard Ouédraogo. Des saccages d’organes de presse aux assassinats, les membres de la SEP en ont été victimes. Le cas de l’inoubliable ancien président de la SEP, Norbert Zongo assassiné le 13 décembre 1998, a naturellement été au centre des rappels historiques au cours de l’atelier du jour. Néanmoins, 20 ans après, les acquis sont immenses.
A en croire Chériff Sy, « si on a une relative liberté d’expression au Burkina Faso aujourd’hui, on le doit à un certain nombre d’organisations professionnelles de médias, et particulièrement à la SEP qui a toujours été sur tous les fronts pour ce combat ». En sus, a ajouté M. Sy, beaucoup de choses ont été initiées, « notamment la défiscalisation des entreprises de presse, la loi sur le fonds d’appui à la presse ». Un fonds qui sera opérationnel à partir de 2016, a confié le président du CNT.

Invoquer des circonstances atténuantes

En attendant, les hommes de média ont longuement échangé sur leur profession. Et ce sont les règles d’éthique et de déontologie qui ont été rappelées. Des règles dont le non-respect emporte, selon le juge Karfa Gnaou - invité à livrer une communication relative à la répression des délits de diffamation - la commission d’infractions pénales comme la diffamation.
Pour fait de diffamation, de nombreux journalistes ont comparu devant la justice burkinabè, relève le juge Gnanou. Et nombre d’entre eux ont été condamnés, parfois injustement, a semblé dire le M. Gnanou. Il a saisi l’occasion du jour, pour inviter les hommes de média à ne pas se gêner d’invoquer des circonstances atténuantes devant les juges s’ils venaient à devoir répondre de faits à eux reprochés. Ce qui leur permettrait de bénéficier de sanctions minimales, et même de sanctions en dessous du minimum prévu par la loi, si leur culpabilité venait à être établie.
L’invocation de ces circonstances atténuantes peut aisément se fonder, selon lui, sur le rôle si capital des média dans toute société qui se veut démocratique. Et les fautes que les hommes de média viendraient à commettre dans l’accomplissement de ce rôle, devraient pouvoir bénéficier de l’indulgence des juges. Encore faut-il, que le journaliste en cause demande cette indulgence.

L’OBM soumet trois doléances

Il est à noter que cet atelier animé à la veille de l’Assemblée générale des membres de la SEP, a été placé sous la présidence du ministre en charge de la Communication, Frédéric Nikiéma, qui n’a pu faire le déplacement de Koudougou. Le président du CNT, Chériff Sy en a été le patron, et le parrainage a été assuré par Edouard Ouédraogo, directeur de publication de l’Observateur Paalga. Ce dernier a émis le vœu ardent de voir la SEP regrouper tous les organes de presse privés.
L’occasion aura été – à tout le moins – celle d’échanges en toute confraternité, entre hommes de média dont de nombreux partons de presse. A ces derniers, le président de l’Observatoire des médias (OBM), Jean Baptiste Ilboudo, a demandé d’aider sa structure à mieux accomplir ses missions, de former leurs personnels et de faire application effective de la convention collective signée en 2009.

Bientôt, le siège de la SEP
De ces échanges, ont découlé des enseignements que l’équipe dirigeante actuelle de la SEP promet de capitaliser en s’inspirant de la riche expérience des aînés. Déjà, le président Lookman Sawadogo a annoncé la construction du siège de la SEP. Et à l’en croire, beaucoup d’organes de presse frappent à la porte de la SEP qui s’active également sur le terrain de l’établissement et du renforcement de relations de partenariat avec des structures, même autres que celles du monde de la presse.
Et la dynamique semble être déjà lancée. Du reste, c’est la SOTRACO (Société de transports en commun de Ouagadougou) qui a assuré le déplacement des participants à ces activités de 48 heures à Koudougou. Là, le directeur général de la SOTRACO, Pascal Tenkodogo, a tenu à encourager les hommes de média réunis au sein de la SEP, et à décliner la dynamique qu’il envisage impulser en sa société durant les cinq prochaines années. Dans ce sens, le renforcement du parc automobile, la création d’agences dans cinq autres villes ainsi que le transport interurbain par la SOTRACO, sont annoncés.

Fulbert Paré
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 2 mai 2015 à 09:32, par KS En réponse à : La société des éditeurs de la presse privée : Un regard rétrospectif pour mieux affronter les défis futurs

    je ne comprends rien dans ce pays. Les organes de presse demandent la défiscalisation des entreprises de presse et ils bénéficient encore de subventions. Il en est de même des syndicats qui demandent la suppression de l’IUTS, la réduction des taxes sur les produits pétroliers.... et qui parallèlement demandent une augmentation de salaires.
    Si je prends les organes de presse, s’ils ne paient de taxes, c’est déjà une forme de subvention.

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