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Dr Valère Somé : « La Transition nage dans des contradictions insolubles »

Publié le lundi 29 juin 2015 à 12h57min

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Dr Valère Somé : « La Transition nage dans des contradictions insolubles »

Vous pouvez l’aimer. Vous pouvez le haïr. Vous pouvez ou non partager ses opinions. Mais une chose est sûre, Valère Dieudonné Somé est l’un des hommes politiques les plus intelligents et les plus futés du Burkina Faso. Ami d’enfance et compagnon de Thomas Sankara, auteur du Discours d’orientation politique (DOP), considéré comme la bible de la révolution, ancien dirigeant de la Fédération des étudiants d’Afrique noire en France (F.E.A.N.F.), l’homme est chercheur en anthropo-économie à l’Institut des Sciences de la Société (I.N.S.S.). Dans cette interview exclusive qu’il nous a accordée le vendredi 19 juin 2015, l’auteur de ‘’Thomas Sankara, l’espoir assassiné’’ revisite et analyse pour nous un pan de l’histoire récente du pays des Hommes intègres.

Bendré : Comment se porte le Dr Valère Somé ?

Valère Dieudonné Somé : Je me porte bien, Dieu merci.

Après avoir lancé le CAP (Comité d’action pour le peuple) par un appel que vous avez intitulé « Appel pour un engagement citoyen » après quelques manifestations dont la conférence de presse au Centre national de Presse Norbert ZONGO (C.N.P.-N.Z.), vous vous êtes éclipsé. Silence radio. Même la chute de Blaise Compaoré et l’avènement de la Transition n’ont pu vous sortir de votre silence. Vous devez avoir de bonnes raisons de ne pas parler ?

Il faut d’abord signaler que l’appel du CAP a été précédé par ma longue interview dans le journal « Le Quotidien » (sur deux numéros) et largement relayé sur le portail en ligne « lefaso.net ». Et dans cette interview qui date du 6 juillet 2012, au moment où aucune voix ne s’élevait contre les visées dynastiques de Blaise et de François Compaoré, j’invitais les Burkinabè à se lever comme un seul homme pour barrer la route à la ‘’dynastisation’’ du pouvoir. J’invitais toutes les composantes de la classe politique à taire leurs divergences qui, somme toute, sont des contradictions secondaires, pour s’occuper de la résolution de ce qui constituait la contradiction principale du moment : à savoir la volonté à peine camouflée d’instituer une monarchie dans notre pays.

Il faut avouer que j’ai pris là un gros risque, au moment où pratiquement tout le monde se taisait.C’est suite à cette interview que, joignant l’acte à la parole, avec nombre de camarades, nous avons entrepris de lancer l’appel du CAP qui date du 23 avril 2013, qui a reçu l’adhésion de 33 organisations (partis politiques et organisations de la société civile). C’était bien parti.

Vous dites que c’était bien parti. Pourtant quelques temps après la machine s’est grippée… Pourquoi ?

Après que le Chef de file de l’Opposition politique (CFOP), sous la direction de Zéphirin Diabré, s’est restructurée et s’est lancée dans la bataille, on a voulu instituer une rivalité entre le CAP et le CFOP.

Parmi les initiateurs du CAP, on comptait des éléments du Congrès pour la démocratie et le progrès (C.D.P.) qui avaient commencé la fronde au sein de ce parti. Ceci militera en faveur de l’accusation portée contre nous d’avoir créé le CAP pour Roch Marc Christian Kaboré. Dans nos échanges avec Zéphirin Diabré, j’avais eu à lui dire que Roch allait démissionner du C.D.P. même s’il n’en avait pas encore conscience. Lorsqu’il démissionnera et qu’il créera son parti, il serait bon que nous nous rangions tous derrière lui pour affronter le candidat du C.D.P. (que ce soit Blaise ou François Compaoré). Seule cette coalition était à même d’emporter la victoire contre le C.D.P. Et j’ai avancé un certain nombre de raisons qu’il ne sied pas que j’évoque ici, non pas que je ne puis le soutenir, mais pour ne pas donner dans l’argumentation de certains politiciens qui défraie la chronique ces derniers temps. Donc, nous avions convenu qu’après la victoire, nous instituerons un régime transitoire de cinq ans (comme au Sénégal) où Roch Marc Christian Kaboré sera le président et lui Zéphirin, premier ministre ou président de l’Assemblée (à son choix). Ce régime transitoire permettrait à chacun de se préparer pour un affrontement dans des conditions de transparence et d’équité.

Je pensais que nous nous étions mis d’accord. Mais voilà qu’aussitôt après m’avoir quitté, Zéphirin Diabré s’est mis à me calomnier auprès de certains chefs de partis du CFOP en disant que je « roulais pour Roch ». Il ne s’en est pas arrêté là. Dès lors, il a jeté un ostracisme sur le CAP, en ne nous associant plus aux manifestations du CFOP. D’ailleurs, il ne fut pas le seul. Ayant la même discussion avec Me Bénéwendé Sankara, celui-ci a entrepris de développer ces mêmes propos aux membres de son bureau politique. N’eût été la vigilance de Fidèle Kientega (aujourd’hui au M.P.P., Ndlr) qui avait assisté à notre entrevue, ces propos allaient être avalisés par les membres du Bureau politique de l’UNIR /P.S.

Vous dites que Zéphirin Diabré s’est mis à vous calomnier ?

Oui. Mieux, il a instrumentalisé ses « gardes blancs » (je ne dirai pas « rouges »), Luc Marius Ibriga (l’actuel président de l’A.S.C.E.) et Augustin Loada (ministre en charge de la Fonction publique) pour qu’il n’y ait pas de collaboration entre leurs organisations (le Focal et le C.G.D. Ndlr) et le CAP. C’est ainsi que nous fûmes écartés du projet de création du « Front de résistance citoyen ». Face à tous ces agissements, je me suis dit qu’à cela ne tienne. Puisque j’étais convaincu que Roch Kaboré démissionnera du C.D.P. et créera son parti. Et je comptais que ce parti viendra renforcer le CAP en y adhérant. En effet lorsque Roch et ses camarades démissionnèrent du C.D.P. et créèrent leur parti, lors d’une rencontre avec certains camarades du CAP qui étaient en train de s’organiser en une force autonome, il a promis qu’après la tenue du congrès de son parti, il intégrera le CAP C’est pourquoi tous ceux qui prétendaient que je « roulais » pour Roch s’attendaient à me voir au sein du M.P.P. Je n’y suis pas allé, pour des raisons que j’ai expliquées à mon ami Roch. Non seulement je n’y suis pas allé mais j’ai encouragé mes camarades du CAP à s’organiser de façon indépendante et à ne pas se fondre dans le M.P.P. Mais hélas, certains ne m’ont pas écouté et ils sont aujourd’hui l’ombre d’eux-mêmes au sein de ce parti.

Donc vous dites que Roch n’est pas venu au CAP finalement ?

Au finish, le M.P.P. n’est pas venu dans le CAP.

Et pourquoi ?

Roch a dû céder face au refus de certains ténors du M.P.P. Alors que pouvais-je faire avec le CAP, pris entre deux tenailles : l’U.P.C. et le M.P.P. devenus tous membres du CFOP ? Voilà pourquoi le CAP a cessé d’exister. Lorsque les camarades comme Etienne Traoré (président de Burkina Yiriwa) sont venus me voir pour continuer à animer le CAP, je leur ai dit que s’ils tenaient à l’existence du CAP, je convoquerai une Assemblée générale où je leur céderai la direction. Parce que je ne saurai continuer à animer un tel regroupement sans les moyens financiers que nécessitent les conférences de presse, les meetings et autres marches. C’est depuis lors, avec la création du M.P.P. et son refus d’adhérer au CAP que je me suis tu.Voilà les raisons de mon silence observé jusqu’à ce jour.

Dans certains cercles politiques pourtant, il se susurre que votre silence était lié au fait que l’un de vos beaux-frères (Salif Kaboré, ancien ministre des mines) vous aurait soudoyé afin que vous gardiez le silence…

J’ai souffert de cette accusation. Je ne suis pas le seul de l’opposition à avoir eu des parents dans le gouvernement de Blaise Compaoré. La première fois que quelqu’un a fait allusion d’une accointance avec mon beau, ce fut Saran Sérémé, la présidente du parti pour la démocratie et le changement (P.D.C.). Nous étions en train d’échanger sur le régime de Blaise Compaoré. Et elle a prétendu qu’il faut se l’avouer, que Blaise a été à un moment donné populaire au Burkina Faso. Et j’ai répliqué en disant qu’elle cherchait à trouver des justifications à sa période de collaboration avec le régime de Blaise Compaoré.

Et c’est là qu’elle m’a jeté à la face le fait que je me dis de l’opposition alors que c’est moi qui ai envoyé mon beau au gouvernement de Blaise pour partager avec lui les avantages du pouvoir. Elle pourra témoigner que ce jour-là nous nous sommes quittés dos-à-dos. Et cette accusation est revenue au moment où l’on brûlait les maisons des dignitaires du régime. A des jeunes qui demandaient pourquoi durant cette insurrection, on ne voit pas Valère, on (je ne veux pas citer) les a laissé croire que c’est parce que Blaise Compaoré m’avait, par l’intermédiaire de mon « beau », donné 50 millions de Francs CFA. Ceci explique cela. Et un groupe de jeunes avaient pris la décision de venir brûler ma maison, n’eût été l’interposition d’autres jeunes.Vous voyez comment les gens peuvent être mesquins, méchants ? Tout ça dans la lutte de positionnement. Malgré le fait que, comme je l’ai affirmé à maintes reprises, je ne suis pas intéressé par le pouvoir et les postes de gouvernement.

Mon « beau » est mon « beau ». C’est ma famille. S’il lui arrive malheur, je compatirai avec lui. S’il lui est fait du tort, je le défendrai. S’il mérite d’être sanctionné, qu’il le soit. Cette attitude, je la garderai vis-à-vis de ma parenté et de mes amitiés. N’attendez pas de moi que je me mette à dire sur la place publique, mes problèmes de famille. Chacun a ses problèmes.
Je peux le dire haut et fort, je n’ai jamais reçu de l’argent de Blaise Compaoré pour me taire.
Au moment où il fallait prendre des risques en attaquant le régime de Blaise Compaoré, je l’ai fait, au moment où les gens se terraient.

L’implosion du C.D.P. et l’avènement du M.P.P., parlons-en. D’ailleurs on vous a vu à l’émission « Surface de vérité » de BF1, exhorter Roch Kaboré à la démission et à créer son propre parti…

Je me contenterai de citer ce que j’avais dit dans mon interview du Journal « Le Quotidien » :
« … aujourd’hui la principale contradiction c’est celle qui oppose le peuple à une minorité de serviles qui soutiennent les Compaoré (Blaise et François) dans leur volonté d’instituer une dynastie au Burkina Faso. Si Dieu fait que le C.D.P. implose, sur la base des divergences sur cette question, alors c’est la démocratie qui sortira renforcée dans notre pays. Tous les démocrates à quelque parti qu’ils appartiennent doivent taire leurs contradictions devenues secondaires, pour trouver une solution à la contradiction principale de notre démocratie.

Et j’invite toute la classe politique, toutes tendances confondues à bien considérer la question : voulons-nous restaurer notre république en une dynastie monarchique ou bien garder le peu de démocratie que nous avons et l’approfondir. C’est dans ces termes que se pose la contradiction principale et c’est en fonction de cela que les gens se rangent. L’avenir dépend de la solution à donner à cette contradiction.

De ce point de vue donc, je considère que toutes les contradictions qui m’opposaient aux uns et autres, au sein de la classe politique burkinabè, sont devenues secondaires. Sauvons la République. Main dans la main, adversaires ou ennemis d’hier, barrons la route à la ‘’dynastisation’’ du pouvoir dans notre pays. En nous mobilisant pour empêcher cette ‘’dynastisation’’ du pouvoir, nous ouvrons la voie à l’alternance.

En laissant s’instaurer la dynastie, il faudra subir une « démocratie » verrouillée à jamais. Je prends un exemple : tous les Zéphirin Diabré et autres réclament l’alternance. Mais si on laisse la dynastie s’instaurer, plus d’espérance pour une alternance quelconque. Mais si le C.D.P. implose et donne naissance à un parti issu de son sein et comme on le susurre, Roch Kaboré et Salif Diallo en prennent la tête, toute la physionomie de notre microcosme politique change du tout au tout et cela nous fera avancer. Donc on déverrouille un peu la démocratie et en ce moment, tout le monde se mettant derrière un seul homme contre les monarchistes dynastiques, alors notre pays, comme le Sénégal avec Macky Sall, pourra espérer instaurer un régime véritablement démocratique.

Démocratie ouverte contre démocratie verrouillée. Chacun sera mis devant ses responsabilités. Nous sommes à la croisée des chemins. Voilà donc l’avenir qui nous interpelle, au pays que nous voulons pays des hommes intègres, dignes, fiers et courageux. »

Et à la question de savoir si je faisais la cours aux frondeurs du C.D.P., voilà quelle fut ma réponse :

« Je ne fais la cours à personne, je fais une analyse froide, qui envisage l’avenir de ce pays. Un avenir sombre ou radieux ? Que les frondeurs du C.D.P. le veuillent ou pas, s’ils ne prennent pas les responsabilités qui sont les leurs, ils seront comptables de leur forfaiture, cependant que l’histoire leur donne la chance de se racheter aux yeux de notre peuple. Ce n’est pas une question d’individu. L’histoire met l’homme devant une tâche. S’il refuse, l’histoire le met alors de côté et d’autres personnes vont apparaître. Je ne fais donc la cour à personne, je fais une analyse froide, mathématique, scientifique. »

Et je disais dans l’interview faite dans le Journal « La référence » :
« C’est la raison pour laquelle je travaille avec mes camarades à affaiblir la F.E.D.A.P. /B.C., à imploser le C.D.P. C’est pourquoi j’ai tenté une politique de charme vis-à-vis de l’A.D.F /R.D.A. qui n’a pas répondu à mes avances. Toutes ces actions avaient pour but d’affaiblir au maximum le camp de ceux qui ont l’intention de s’éterniser au pouvoir. Imaginez que le C.D.P. de François Compaoré s’allie avec l’A.D.F /R.D.A., quel candidat de l’opposition pourra battre cette coalition ? Par contre, si on arrivait à exploser le C.D.P. et, si possible, à rallier l ’A.D.F /R.D.A. à l’opposition actuelle organisée au sein du CFOP, en ce moment, l’alternance sera une option sérieuse.

Mais je défie quiconque de l’opposition d’aller seul contre cette sacro-sainte alliance. Selon moi, c’est maintenant que la lutte commence. Notre combat aujourd’hui, c’est de créer une alliance pour faire venir quelqu’un d’autre au pouvoir. Le CAP est parti sur la base de l’analyse suivante : Blaise Compaoré veut s’éterniser au pouvoir. À défaut, il veut installer son frère cadet, et cela, nous ne pouvons l’accepter. Tout le peuple doit se lever pour œuvrer à l’avènement de l’alternance qui instaurera un régime que l’on pourra considérer comme un régime de Transition après plus de 25 années de pouvoir sans partage ». (« La Référence », n°000 du 15 au 29 novembre 2013)

Je savais que pour tomber Blaise Compaoré, il fallait nécessairement œuvrer à imploser le C.D.P. Norbert Zongo, le premier avait fait cette projection.

Revenons si vous le voulez bien au M.P.P. de Roch Marc Christian Kaboré. Il a été l’un de vos militants à l’Union des luttes communistes reconstruites (U.L.C. /R.) depuis les années 1980 et malgré vos divergences, il est resté comme vous le dites, votre ami. Peut-il compter tout de même sur votre soutien, quand bien même vous avez refusé d’aller au M.P.P.?

L’une des raisons que j’ai données à Roch pour ne pas aller au M.P.P. était que si j’y venais, les intrigues allaient se nouer autour de ma personne afin de nous opposer lui et moi.
Malgré le fait que je ne suis pas allé, les intrigues pour nous opposer n’ont pas manqué.
Vous souvenez–vous d’un article paru dans le journal « Notre Temps » et intitulé « Mahamadi Sawadogo à Roch Marc Christian Kaboré, président du M.P.P. », où Roch a été pris à parti de façon véhémente ?

Malgré le fait que l’intéressé a signé son article en mentionnant même son numéro de téléphone, on a essayé d’amener Roch à croire que j’en suis l’auteur sinon le commanditaire.
Et Roch lui-même en personne me l’a signifié, face à face.
J’en ai souffert. Répondant à l’interpellation du journaliste du journal « Le Quotidien » sur l’appréciation que j’avais de certaines personnalités, voilà ce que disait Roch :
« - Roch Marc Christian Kaboré : je n’arrive pas à éprouver de l’animosité contre lui parce que c’est un ami, c’est mon ancien camarade. Chez lui, tout le monde il est bon, tout le monde il est gentil ».
Et je suis revenu sur cette appréciation dans l’émission « Surface de vérité » de BF1.
C’est tout dernièrement seulement (lors de la venue de Mariam Sankara) que j’ai rencontré ce Mahamadi Sawadogo qui ne se cache pas d’avoir écrit cet article. Bref, ainsi va la vie.

Revenons à la chute de Blaise Compaoré et à la mise en place des organes de la Transition… A quatre mois de la fin de la Transition, quel commentaire vous inspire la direction qu’a prise le pays ?

La Transition est survenue dans la confusion la plus totale. Tout le monde ou presque, a été surpris par le dénouement de la crise, bien que j’aie sonné l’alerte. Je vais encore me citer. Parlant de la paix que Blaise Compaoré a instaurée au Burkina Faso, voilà ce que je disais :« J’ai une autre conception de la paix. Parlons de la paix dans notre pays que je connais. Là où certains peuvent construire des bunkers à coup de centaines de millions sinon de milliard de FCFA, et que nombreux sont ceux qui ne peuvent avoir un taudis pour dormir, on ne peut parler de paix. Ça c’est la paix des hypocrites, il n’y a pas de paix. Mettre les canons dans la rue pour ne pas être contesté, pour se targuer d’avoir la paix dans son pays, ça c’est la paix imposée, c’est la paix terrorisante. Mais si les gens pouvaient s’exprimer librement, faire triompher la justice, on ne verrait pas des gens voler en toute impunité. De quelle paix parle-t-on, lorsque les gens volent sans crainte, lorsque les gens volent et sont félicités en les nommant encore à des postes où ils peuvent aller encore voler ? Cette paix-là, je ne suis pas dedans. Et dire que nous sommes dans une situation proche de l’état de nature, où c’est la guerre de chacun contre chacun, ce ne serait pas faux. C’est une guerre des riches contre les pauvres. Il ne peut parler de paix dans une telle situation. C’est une paix imposée au plus grand nombre qui la subit en attendant le jour pour donner libre cours à sa colère contenue. La paix sociale veut dire qu’il y a équité, que chacun est content de vivre dans son pays sans être agressé, sans qu’on attente à sa vie, sans qu’on ne lui fasse subir l’arbitraire. Quand vous circulez dans la ville de Ouagadougou, ne sentez-vous pas la colère qui gronde dans le peuple ? Ne lisez-vous pas dans les yeux des gens que d’un moment à l’autre qu’une étincelle peut mettre le feu à tout le pays ? Ne voyez-vous pas le regard des gens du peuple de l’exaspération, de l’intolérance et même de la hargne ? C’est comme un volcan en travaille dans les profondeurs et qui attend son moment pour cracher ses laves enflammées. Il faut d’abord balayer devant sa porte avant d’aller mettre de l’ordre chez le voisin… ».

Les manifestations, la révolte du peuple surtout dans sa composante jeunesse, qui ont conduit à la démission de Blaise Compaoré, ont reçu maintes caractérisations : « soulèvement populaire », « insurrection populaire », « Révolution ». Mais à y voir de près, cela rappelle les évènements du 3 janvier 1966 qui ont abouti au renversement du régime de Maurice Yaméogo. Le pouvoir est à terre, le pouvoir est dans la rue et il n’y a aucun parti politique à même de le prendre. On fait appel à l’armée pour l’assumer. Ce fut une révolution manquée, une révolution inachevée. Et le peuple l’a appris à son détriment. Lorsqu’on examine la situation présente, on se rend compte que le régime de Blaise Compaoré est resté intact. C’est le régime de Blaise Compaoré, sans Blaise Compaoré. Bien que la situation était effectivement révolutionnaire, le mouvement populaire des 30 et 31 octobre 2014, tout comme celui du 3 janvier 1966, n’a pu et ne pouvait déboucher sur une révolution. Car comme nous l’avons appris durant notre vie militante : « Le passage du pouvoir d’une classe à une autre est le caractère premier, principal, fondamental d’une révolution, tant au sens strictement scientifique qu’au sens politique et pratique du mot ».

Si l’on vous suit bien, cela voudrait signifier que la révolution qui était en marche les 30 et 31 octobre était inachevée ?

La révolution a été confisquée. Elle a été étouffée dans l’œuf. Néanmoins, le mouvement populaire d’octobre constitue et constituera un riche enseignement pour le peuple burkinabè, tant il est vrai que le peuple s’instruit par sa propre expérience. Mais qu’on ne s’y trompe pas. Les analyses s’arrêtent au fait que c’est la révision de l’article 37 qui a suscité ce soulèvement populaire. Or, le verre était plein par vingt-sept ans de gestion catastrophique. Il y avait le ras-le-bol. La tentative de révision n’a été que la goutte d’eau qui a fait déborder le verre. Il faut aller très loin pour situer les responsabilités de la dérive du régime de Blaise Compaoré…
Mais à défaut d’une orientation claire mûrement réfléchie, la Transition nage dans des contradictions insolubles. Elle fait découler sa Charte de la Constitution, tout en mettant entre parenthèse certaines dispositions de cette Constitution. Il aurait fallu, au nom de la légitimité populaire, de la légitimité révolutionnaire, suspendre carrément la Constitution et se conformer uniquement aux dispositions de sa Charte. C’est en cela que Soumane Touré a raison de dire que les organes de la Transition sont anticonstitutionnels.

La réponse qu’on aurait pu opposer à Soumane Touré, c’est que les dispositions de la Constitutions sont nulles et non avenues. La Transition est le résultat d’un coup d’Etat. Tout pouvoir, même la révolution, est un coup d’Etat quand elle s’effectue dans le non-respect de la Constitution. On ne devrait donc pas s’en offusquer. C’est le débat que nous avons eu avec les gens du Parti communiste révolutionnaire Voltaïque (P.C.R.V.), lors de l’avènement de la Révolution d’août. Parce que, disent-ils, le C.N.R. étant issu d’un coup d’Etat et ne peut être révolutionnaire. Nous leur avons rétorqué à l’époque que l’insurrection populaire de la Révolution en Russie en 1917, la guerre populaire prolongée de Mao-Tsé-Toung, la guerre de guérilla à Cuba, relèvent de la catégorie de « coups d’Etat révolutionnaires », mais coup d’Etat quand même.

Nous leurs avons dit qu’il faut distinguer la notion de « coup d’Etat » et celle de « putsch ». Car on parle de putsch lorsqu’une minorité de conspirateurs qui, à l’insu du peuple, se lève pour prendre par la force le pouvoir.

C’est ce fait que les autorités de la Transition se refusent d’assumer en s’empêtrant dans des contradictions insolubles. Dans le cadre de l’interview je ne peux m’étendre. Peut-être que si le besoin se fait sentir je consacrerai à cette question tout un article. Maintenant que j’ai décidé de parler…

Puisque vous l’avez abordée, parlons de l’interpellation de Soumane Touré par la gendarmerie nationale. Quel commentaire cela vous inspire ?

Je trouve cette interpellation arbitraire.Tous ceux qui connaissent Soumane Touré, savent que c’est un homme de conviction qui ne prend pas de détour pour dire ce qu’il pense. Ainsi il a eu maille à partir avec tous les régimes qui se sont succédé au Burkina Faso. On peut ne pas être toujours d’accord avec lui, mais c’est un homme qui a participé à toutes les luttes d’émancipation de notre peuple. Tous ses propos développés lors de sa conférence de presse tiennent à son attachement à la Constitution. Si on se bat sur le même terrain que lui, on ne peut pas avoir raison. Il dit qu’il ne reconnaît pas le régime de la Transition et ses organes, parce qu’issus d’un coup d’Etat. Et il s’appuie de ce fait sur l’article 43 de la Constitution.
Heureusement que sa détention a été brève, sinon on croirait que la Transition nous ramène à des périodes d’inquisition, où on ne peut s’exprimer librement.

Et qu’en est-il des autres interpellations notamment celle de Ablassé Ouédraogo, président de Le Faso Autrement ?

Je m’interdis tout commentaire, de peur qu’on ne me soupçonne de développer une susceptibilité de minorité nationale et un anti-islamisme anachronique. Il appartient aux Moose du centre de relever l’incongruité de tels propos, qui peuvent mettre en mal l’unité de notre Nation. J’ai beaucoup de sympathie pour Ablassé Ouédraogo et j’ai tout simplement été étonné qu’il puisse tenir de tels propos.

Parlons, si vous le voulez bien, du nouveau code électoral qualifié par certains de loi qui exclue …

Je suis contre toute injustice quel que soit l’auteur et quelle que soit la forme. C’est parce qu’on s’arrête à la révision de l’article 37, comme cause de la faillite du régime de Blaise Compaoré, que certaines personnes sont menacées d’exclusion pour avoir préconisé ou soutenu la tentative. Si on veut être juste, tous ceux qui ont contribué à la consolidation du régime de Blaise Compaoré devaient être concernés par la mesure. Où on étend la mesure à tous ceux-ci ou on abandonne purement et simplement les mesures d’exclusion. Dans un souci d’apaisement, dans le cadre de la réconciliation préconisée, je pense même qu’on devrait revoir cette loi afin de la rendre inclusive. Le peuple seul, le peuple du pays réel seul doit sanctionner par les urnes ceux qu’il ne veut plus voir le représenter ou le gouverner. Les députés du C.N.T. qui ont voté cette loi n’ont qu’à descendre dans l’arène pour expliquer à ce peuple qu’ils sont sensés représenter, le bon choix à faire. C’est cela la démocratie. Quand je vois aujourd’hui certains se renier et vouloir que l’histoire du Burkina Faso s’arrête en octobre 2014, je pense à ce que j’avais écrit : « Blaise Compaoré possède à ne pas en douter des « Amis », mais ils se comptent au nombre de ceux que la nécessité économique place réellement au service de ses coffres forts. Mais quand arrive les moments du danger et sans surprise on les verra se renier aussi naturellement qu’ils l’étaient à louer sans vergogne. Dans le film « Mobutu, le Roi de Zaïre », on a vu avec écœurement son ministre de l’information, qui était un des zélateurs (parmi ses laquais) des frasques de Mobutu, se transformer en accusateur public de celui qu’il adulait. On eût envie de vomir. J’avoue avoir éprouvé de la sympathie pour Mobutu en écoutant ce ministre [qui appartient à la race des vermines], témoigner contre lui. Hé Blaise ! Il faut faire attention à des slogans du genre : « Si on n’a pas de pétrole, on a Blaise Compaoré ». Ça, c’est pour blaguer tuer, comme dirait l’homme de la rue. Ce sont ces mêmes zélateurs qui seront parmi les premiers à te jeter la pierre, les jours de détresse. Ça n’arrive pas qu’aux autres ! » (« Le droit a été dit et bien dit » : article paru dans « L’Observateur Paalga n° 6503 du vendredi 21 au dimanche 23 octobre 2005, pp. 8-10).

Depuis quelques semaines, le dossier Sankara avance tant bien que mal. L’exhumation des restes de votre ami et compagnon de lutte est une réalité aujourd’hui. Faut-il croire à une justice pour Sankara ?

Lorsque la question de l’exhumation m’a été posée, il y a de cela trois ans, j’ai répondu que je doutais fort que le corps de Thomas Sankara soit enterré en ces lieux et qu’il va falloir qu’un jour on fasse un test d’A.D.N. pour vérifier réellement cette hypothèse. Aujourd’hui nous sommes dans l’attente des résultats de l’investigation. En ce qui concerne la justice, je reste très sceptique, parce que comme je l’ai dit, les hommes impliqués dans son assassinat sont encore puissants dans ce pays. Et le dossier est trop lourd pour la Transition dirigée par Michel Kafando. Nous connaissons toujours le régime de Blaise Compaoré, sans Blaise Compaoré.

Il y a environ un mois, on vous a vu investir Me Bénéwendé Sankara comme candidat unique des Sankaristes. Mais à peine un mois après, on a entendu la cloche de la discorde… Cela vous a-t-il surpris ?

J’ai cru qu’enfin nous allons parvenir à cette union tant recherchée. J’ai été associé à cette démarche en tant que « personne ressource ». J’y ai consenti sous certaines conditions. J’assisterai à l’ouverture des travaux pour honorer Mme Sankara. Je ne participerai pas aux travaux. Je n’interviendrai seulement qu’à la dernière phase. C’est-à-dire une fois l’adoption du programme et l’élection du candidat unique à la présidentielle aient été effectuées. Une Commission de réflexion sur ce qu’est le Sankarisme devait couronner tous les travaux. Et c’est à ce niveau seulement que je voyais ma contribution. C’est avec surprise que lors de la clôture, devant les journalistes présents j’ai été invité à venir « investir » le candidat unique des Sankaraistes, à savoir Me Bénéwendé Sankara. Quelle ne fut pas ma surprise ? Pouvais-je me dérober ? La question n’a pas été discutée au préalable. Refuser de m’exécuter c’était créer un scandale. Je me suis donc dit que le scandale ne viendrait pas de moi. C’est aussitôt après avoir été « investi » que le candidat fit circuler dans la salle une maquette avec sa photo, où il se déclarait « candidat naturel » des Sankaristes. Les dés étaient pipés. L’UNIR/P.S. de Me Sankara n’était pas venue à la convention pour discuter, pour composer avec les autres. C’était lui, ou ça cassait. Tout le reste n’a été que la confirmation de cette volonté d’hégémonie de militants de l’UNIR /P.S. Aussi, j’approuve la décision que les autres formations ont prise pour se désolidariser de l’UNIR/P.S. et de son candidat.

Mais M. Somé, comment pouvez-vous approuver cette désunion ?

Mon histoire avec les Sankaristes est une longue histoire. Ce n’est pas un secret que j’ai dit que je n’étais pas Sankariste et affirmer que Sankara, s’il se réveillait, allait dire qu’il n’était pas Sankariste au regard des pratiques de ceux qui se réclament de son nom. Mais j’ai toujours affirmé que tout en disant cela je demeurais attaché aux idéaux de la révolution que nous avons partagés, Sankara, moi et bien d’autres camarades. Je ne veux pas trop m’étendre. L’occasion me sera donnée de revenir sur la question.

Dans le cadre de cette Transition, une commission de Réconciliation nationale dirigée par Monseigneur Ouédraogo est en marche. Croyez-vous au succès de cette Commission ?

En d’autres circonstances j’avais dit que nous ne marchanderons jamais nos convictions. « Mais nous oserons toujours afficher nos convictions quand bien même celles-ci choqueront aux premiers abords. Nous savons que tôt ou tard, par expérience, que ceux qui nous jettent l’opprobre, rallieront, toute honte bue, à nos prises de positions. Il en a été ainsi lorsque nous avons été les premiers à avancer la revendication d’une réconciliation nationale. Nous avons affirmé à l’époque que cette réconciliation nationale était incontournable et qu’elle se fera avec ou contre les hommes qui sont actuellement au pouvoir. Ceux qui ont la vue courte, la bouche mielleuse et le fiel dans le cœur, s’en sont pris à nous et nous ont accusés de chercher « à aller à la soupe ». Mais nous sommes restés inébranlables dans nos convictions. Et lorsque le « Collège des Sages » a formulé, mot pour mot, à la lettre près, notre revendication d’une Réconciliation nationale, les mêmes personnes qui ne savent que médire, ont traîné d’abord les pieds, en vitupérant contre les « Sages », pour ensuite emboucher la trompette. Au Burkina Faso, autocritique, on connaît pas ! (…)

On a vu comment le pouvoir a usé de notre revendication de la Réconciliation nationale. Ils ont pris l’idée mais en la mettant en application, ils l’ont vidée de tout son contenu. Ce faisant, ils ont pensé s’être tirés d’affaire. Mais ils n’ont fait que se donner du répit. Car cette revendication reviendra sur la table avec plus de force. On ne peut couvrir le ciel avec la paume de sa main. » (Extrait du discours que j’ai prononcé lors de la clôture du 1er Congrès de la C.D.S., le 15 décembre 2002. J’étais encore militant actif de ce parti). Aujourd’hui voilà que sous la Transition on parle de « Réconciliation nationale », en associant des personnes ressources. J’avais légitimement pensé que j’en ferais partie. J’ai le sentiment que les autorités de la Transition ont mis tout en œuvre pour m’ignorer. Qu’à cela ne tienne !

Comme j’ai eu à dire à un émissaire qui me talonnait afin que je sollicite une audience auprès des autorités de la Transition : « je ne suis pas demandeur ». Et c’est le lieu d’évoquer la sortie pitoyable que son excellence Frédéric Guirma a faite dans le quotidien « Le pays », m’accusant d’avoir dit dans le quotidien en ligne « Fasozine.com », « que dans l’affaire Norbert Zongo, "Blaise a suivi les suggestions de Frédéric Guirma qui est un libéral".
Et il commente : « Dans le bureau de Blaise et mandé par lui, j’étais seul avec lui. Valère Somé n’y était pas. Valère Somé n’a rien pu savoir de ce que je lui ai dit. Valère Somé (…) qui croit tout savoir, pour se sentir l’important qu’il n’est pas ».
Je n’ai jamais donné d’interview dans « Fasozine ». Je n’ai donc pas pu dire une chose pareille. Il est donc facile de m’attribuer une déclaration mensongère pour s’investir ensuite à la réfuter.
Par contre voilà ce que j’ai pu dire de son excellence à propos de la Réconciliation nationale. C’était dans « Le Quotidien » :

L’assassinat de Norbert Zongo a plongé le pays dans une telle effervescence, que le régime était menacé dans ses assises. « Les voilà qui sortent mon projet du tiroir et on le remet au collège des Sages. Ce n’est pas mon seul dossier qu’on a remis au collège des Sages. Il y a le projet de Frédéric Guirma, consigné dans un document intitulé « Pour une régénération nationale dans la réconciliation ». Document infecte et abjecte s’il en fut et qui a inspiré les Sages du collège dans la partie la plus faible de leur Rapport. Donc, le collège des Sages était divisé entre les démocrates qui ont partagé mon projet et les réactionnaires qui ont adhéré aux idées de Frédéric Guirma. D’ailleurs lorsque le rapport a été publié, je l’ai apprécié positivement, tout en dénonçant également les aspects négatifs portant la marque de Frédéric Guirma ». (Interview accordée au Journal « Le Quotidien »). J’invite à lire l’opuscule de Son excellence « Pour une régénération nationale dans la réconciliation », et chacun se fera une idée de l’homme qui n’a que le nom de Dieu dans sa bouche, mais qui est animé d’un cœur de fiel, n’épargnant personne dans sa mégalomanie délirante.

De toute façon s’il meurt d’envie de croiser le fer avec moi, je suis prêt. Il y a longtemps que je m’y suis préparé, observant toujours la maxime qui est la mienne : la légitime défense. L’attente n’a que trop duré.

Vous avez annoncé la sortie de vos livres…

Je m’y emploie. La grande difficulté c’est une question d’édition. Je peux me faire éditer par l’Harmattan. Mais j’aimerais voir ailleurs.

Vous irez à la retraite en octobre, comment le Dr Valère Somé envisage l’avenir ?

J’ai toujours rêvé de gérer une librairie assortie d’une activité consacrée à l’Edition. Mais d’ores et déjà, je m’établirai dans la consultation dans le domaine des sciences sociales et politiques.

Interview réalisée par Inoussa Ouédraogo
Bendré

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Vos commentaires

  • Le 29 juin 2015 à 14:04, par thinkwice En réponse à : Dr Valère Somé : « La Transition nage dans des contradictions insolubles »

    Je suis fier de vous et les mots me manquent pour vous qualifiez.

  • Le 29 juin 2015 à 14:19, par Le guetteur En réponse à : Dr Valère Somé : « La Transition nage dans des contradictions insolubles »

    Quel pamphlet ! Quelle interview ! Il est très intelligent, l’homme, mais tout de même insoluble dans ses déclarations, ce qui le rend difficile à suivre. Le plus difficile à saisir chez Dr Somé que je respecte beaucoup, c’est qu’il ne retrouve nulle part dans les choix du Burkina actuel.
    C’est quand même difficile de vous suivre !

  • Le 29 juin 2015 à 14:35, par philo En réponse à : Dr Valère Somé : « La Transition nage dans des contradictions insolubles »

    C’est propre, on sent l’intellectuel et le politologue.

  • Le 29 juin 2015 à 14:39 En réponse à : Dr Valère Somé : « La Transition nage dans des contradictions insolubles »

    Ce qui me plaît en l’homme c’est le fait de ne pas chercher ses propres intérêts. C’est le seul noyau sankariste qui reste. Il préfère sa liberté dans sa pauvreté. A le lire, on reconnait une grande marque de révolution dans son esprit. Bravo Dr

  • Le 29 juin 2015 à 15:56, par VISION En réponse à : Dr Valère Somé : « La Transition nage dans des contradictions insolubles »

    JE VOUS ADMIRE VRAIMENT BEAUCOUP. VOUS ETES RESTEZ DIGNE ET HUMBLE, ALORS QUE VOUS EN AVEZ BEAUCOUP ENTRE LES 02 OREILLES !
    morceaux choisis :
    " Je suis contre toute injustice quel que soit l’auteur et quelle que soit la forme. C’est parce qu’on s’arrête à la révision de l’article 37, comme cause de la faillite du régime de Blaise Compaoré, que certaines personnes sont menacées d’exclusion pour avoir préconisé ou soutenu la tentative. Si on veut être juste, tous ceux qui ont contribué à la consolidation du régime de Blaise Compaoré devaient être concernés par la mesure. Où on étend la mesure à tous ceux-ci ou on abandonne purement et simplement les mesures d’exclusion. Dans un souci d’apaisement, dans le cadre de la réconciliation préconisée, je pense même qu’on devrait revoir cette loi afin de la rendre inclusive. Le peuple seul, le peuple du pays réel seul doit sanctionner par les urnes ceux qu’il ne veut plus voir le représenter ou le gouverner. Les députés du C.N.T. qui ont voté cette loi n’ont qu’à descendre dans l’arène pour expliquer à ce peuple qu’ils sont sensés représenter, le bon choix à faire. C’est cela la démocratie

    .....En ce qui concerne la justice, je reste très sceptique, parce que comme je l’ai dit, les hommes impliqués dans son assassinat sont encore puissants dans ce pays. Et le dossier est trop lourd pour la Transition dirigée par Michel Kafando. Nous connaissons toujours le régime de Blaise Compaoré, sans Blaise Compaoré.

    ....Ce n’est pas un secret que j’ai dit que je n’étais pas Sankariste et affirmer que Sankara, s’il se réveillait, allait dire qu’il n’était pas Sankariste au regard des pratiques de ceux qui se réclament de son nom. Mais j’ai toujours affirmé que tout en disant cela je demeurais attaché aux idéaux de la révolution que nous avons partagés, Sankara, moi et bien d’autres camarades"

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  • Le 29 juin 2015 à 16:04, par sirabouré En réponse à : Dr Valère Somé : « La Transition nage dans des contradictions insolubles »

    JE SUIS D’ACCORD AVEC VOUS .VOUS ETES INTELLIGENT ET VRAI RÉVOLUTIONNAIRE. N’IMPORTE QUI NE RESTE PAS AUPRÈS DU CHEF DE LA RÉVOLUTION( TOMSANK) PENDANT LONGTEMPS. LES MOYENS FINANCIERS VOUS ONT FAIT DÉFAUT. ET C EST CA AUSSI LE RÉVOLUTIONNAIRE INTÈGRE. LONGUE VIE ET BONNE RETRAITE.

  • Le 29 juin 2015 à 16:06, par Paul En réponse à : Dr Valère Somé : « La Transition nage dans des contradictions insolubles »

    Wow, il faut reconnaitre qu’il n’a pas la langue de bois en tout cas. On voit à travers cet intervieuw que tous les politiciens se battent pour leurs propres intérêts et n’ont rien avec ciré pur le peuple qu’on utilise à tort et à travers. On n’est encore très loin du bout du tunnel.............

  • Le 29 juin 2015 à 16:11, par Patriote En réponse à : Dr Valère Somé : « La Transition nage dans des contradictions insolubles »

    C’est une grande intelligence, mais aussi quelqu’un est plein de contradictions internes ceci étant sans doute dû à la profondeur de ses pensés. C’est quelqu’un part chercher les questions et les réponses à une profondeur que rares de penseurs et intellectuels peuvent s’y aventurer. Cela ne peut que créer parfois des contradictions voir des incompréhensions surtout que la mort de son ami SANKARA.est passé par là chose à laquelle il cherchera la raison toute sa vie. Oui depuis le 15 Octobre Valère SOME n’est plus lui meme,c’est le point faible des grands penseurs quand un des piliers ( justice , amour, verité, dignité etc.) sur les quels ils se sont appuyés pour élever leur esprit s’ébranle .Pour une cohabitation avec lui et les politiques ça sera toujours difficile mais nous avons une grande chance de l’avoir et il peut être utile pour des sujets qui nécessitent un grand travaille intellectuel et solitaire. On peut lui demander des rapports sur plein de domaines socio-économiques à l’image de Jacques ATALLI en France qui est consulter par tous les présidents Français gauche comme droite depuis MITTERRAND.

  • Le 29 juin 2015 à 16:41, par Ranini En réponse à : Dr Valère Somé : « La Transition nage dans des contradictions insolubles »

    Voilà un Vrai "Indien", Digne et Intègre !

  • Le 29 juin 2015 à 17:23, par zemosse En réponse à : Dr Valère Somé : « La Transition nage dans des contradictions insolubles »

    Comment croire q’un attelage Rock président et zephyrin premier ministre puisse fonctionner pendant 5 ans !!C’est de la politique fiction. L’échec de la proposition de Valère était prévisible.Néanmoins ,sa proposition témoigne de sa sincérité, or en politique,la sincérité est la qualité la moins partagée par nos hommes politiques.La preuve vivante est celle de Blaise.

  • Le 29 juin 2015 à 17:52, par RV En réponse à : Dr Valère Somé : « La Transition nage dans des contradictions insolubles »

    Roch, Salif et Simon ne doivent-ils pas rendre compte comme Blaise car aillant été les piliers du régime !?

  • Le 29 juin 2015 à 17:55, par Le pauvre En réponse à : Dr Valère Somé : « La Transition nage dans des contradictions insolubles »

    Merci pour la franchise dans les propos. Ce sont ces genres de propos qui peuvent éclairer la jeunesse dans sa quette de démocratie. la jeunesse n’a pas besoins qu’on choisisse à sa place. Elle veut qu’on l’éclaire pour choisir et assumer. et cet éclaircissement doit être objectif, franc et sans intérêt caché. Merci Dr SOME Valère

  • Le 29 juin 2015 à 18:06, par ZAPATA En réponse à : Dr Valère Somé : « La Transition nage dans des contradictions insolubles »

    Ah pa ! pa ! pa ! Valère SOME est bon, c’est correct là ! J’ai pu me délecter des turpitudes et des mensonges de nos hommes politiques...C’est bien, vous voyez c’est le type d’interview qu’il faut lire et partager pour développer des volontés altruistes et bien informées chez nos citoyens car les gens se laissent le plus souvent embarqués...Vraiment dommage que cet homme soit en retrait, ou marginalisé.

  • Le 29 juin 2015 à 18:20, par kouadio En réponse à : Dr Valère Somé : « La Transition nage dans des contradictions insolubles »

    Interview réussie par Bendre. Je l’ai lue et je me suis souvenu de la bagarre entre CDR, ANEB et PCRVistes des annees 80. C’etait des debats intellectuels et nous avons beaucoup appris. ca n’avait rien a voir avec les criminels, voyous que nous avons aujourd’hui qui pronent l’exclusion la violence comme seuls moyens d’exister. Mr Some, il faut de temps a autre créer des cadres de réflexion ou vous parlerez, formez les autres (jeunes et vieux) sans parti pris. ainsi ils sauront aimer leur pays même avec les intrigues. Ils pourront mettre le ’’pays’’ au centre de leurs préoccupations.

  • Le 29 juin 2015 à 19:03 En réponse à : Dr Valère Somé : « La Transition nage dans des contradictions insolubles »

    Peut être le seul et vrai sankariste qui nous reste. Il pour pouvoir se comparer a Sankara, il ne faut pas courir derrière l’argent.

  • Le 29 juin 2015 à 19:08, par ibrahim En réponse à : Dr Valère Somé : « La Transition nage dans des contradictions insolubles »

    Depuis un bon moment je lisais plus écrits ou interview de Valère car ne lui faisant plus confiance. J’ai été cadre du Parti de la Démocratie Sociale (PDS) mais après je croyais plus aux sankaristes. Après lecture de cet interview j’espère avoir trouvé le Valère de la RDP. merci mon esclave, chapeau.

  • Le 29 juin 2015 à 19:08, par yako En réponse à : Dr Valère Somé : « La Transition nage dans des contradictions insolubles »

    Ce que je retiens chez "le petit" c,est comme ca on l,appelle affectueusement entre nous,moi qui connais l,homme depuis une 30aine d,annee,malgre les difficultes avec Blaise suivies de sa traversee de desert et son retour au Faso,il n,a jamais cede a un probleme de personne,ses critiques demeurent strictement sur le plan politique d,ou sa grandeur.Ils ne sont pas nombreux dans le petit monde politique Ouagalais a avoir cette qualite,voyez,la chute de Blaise aurait du etre celebree par Valere comme une satisfaction personnelle au regard de sa propre souffrance,mais l,intellectuel Valere voit la chose comme une defaite politique de Blaise qui ne saurait s,expliquer par la simple tentative de modification de l,article 37 de notre constitution.Mieux,il propose la reconciliation nationale par une inclusion effective afin qu,en semble nous batissons des nouvelles regles pour un pays reconcilie avec lui meme.Pour ce qui concerne la position de Soumane Toure,je partage la meme analyse que Valere.Tres lucide "le petit malgre ses cheveux gris"

  • Le 29 juin 2015 à 19:34, par Lobikoune En réponse à : Dr Valère Somé : « La Transition nage dans des contradictions insolubles »

    Vous l’aimez ou vous ne l’aimez pas, cet homme est un intellectuel de haut vol. Plaisant à lire et une analyse que l’on sent relever de l’objectivité. Cet intellectuel souffre car le microcosme politique Burkinabè est infesté d’hommes et de femmes plus préoccupés par leurs ambitions bourgeoises et qui ne se gênent nullement d’user d’arguments et de pratiques très bas pour les assouvir. Ne vous inquiétez pas Dr SOME, les ancêtres de la terre libre du Burkina Faso se chargeront de vous élever à la très haute dignité.

  • Le 29 juin 2015 à 19:45 En réponse à : Dr Valère Somé : « La Transition nage dans des contradictions insolubles »

    Dr Valère Somé, nous pensons qu’il ya beaucoup d’incohérences dans vos propos lors de cet entretien. Pour cela nous pensons que vous reviendrai nous dire la vérité, rien que la vérité. Sans parcourir tout l’entretien on a le sentiment que la vérité est massquée par des mots de loyautés d’antan. C’est bien vrai qu’à chaque situation, il faut savoir discourir sans changé de ligne de conduite pour les charismatiques, mais quand vous faites un virage à 100% et que vous vous retrouviez dans le décor, il n’y a pas de honte en cela. Justifiez vous et donnez les vraies raisons de ce qui c’est réellement passé. Le peuple intègre du Burkina Faso comprendra come il a toujours fait.

    Vive le Burkina, Que Dieu Benisse le Burkina Faso !!

  • Le 29 juin 2015 à 19:56 En réponse à : Dr Valère Somé : « La Transition nage dans des contradictions insolubles »

    :Comment aller aux elections avec un pays tant divise trainant des casseroles depuis les annees 80 ? Valere a raison,apres la demission du president deux solutions se presentaient a nous soit l,application de l,article 43 ouvrant ainsi une periode interimaire au cours de laquelle une assemblee constituente serait elue qui va rediger la nouvelle constitution cela pourrait prendre 4 ans,entre temps un vrai travail de reconciliation serait fait.Au lieu de ca nous nous sommes accommode a un putsch des colonels illumines,au risque de voir le ciel nous tomber sur la tete a tout moment.En tous les cas,a supposer qu,on arrive aux elections non seulement le vainqueur sera trop affaibli et sujet a trop de pressions il sera d,une maniere ou d,une autre oblige d,ouvrir une phase de transition avec des grandes reformes allant dans le sens du changement radical de la structure constitutionnelle et institutionnelle de l,etat.Pourra-t-il le faire avec sa seule majorite ?le Burkina est trop complexe d,ou la remontrance de Valere Some.

  • Le 29 juin 2015 à 19:57, par wuroyiretian En réponse à : Dr Valère Somé : « La Transition nage dans des contradictions insolubles »

    Beaucoup de ceux (celles)-là qui parlent haut et fort et qui usent du nom du PEUPLE pour cacher leur misère intellectuelle, morale et politique ne lisent pas malheureusement ! Ils se contentent de la rumeur ! Ils mourront dans la rue (Ru e meurt).
    Voilà des propos qui nourrissent la tête et non pas le ventre ! le cerveau et non pas les intestins ! Quelqu’un a dit (malheureusement) que pour mieux cacher quelque chose à un africain (burkinabè) il n’y a qu’à le mettre par écrit.

  • Le 29 juin 2015 à 20:07, par wuroyiretian En réponse à : Dr Valère Somé : « La Transition nage dans des contradictions insolubles »

    Combien d’internautes liront courageusement et honnêtement sans "zapper" cet interview du début à la fin ?

  • Le 29 juin 2015 à 20:25, par democrate En réponse à : Dr Valère Somé : « La Transition nage dans des contradictions insolubles »

    Pas de commentaire.on sent la franchise une homme qui se bat pour le peuple

  • Le 29 juin 2015 à 20:34 En réponse à : Dr Valère Somé : « La Transition nage dans des contradictions insolubles »

    il a fini de bouffer les 50 millions et il veut divertir les gens. Je ne comprenais pas ton silence mais maintenant je commence à comprendre. Le ventre que tu nous tiens !!

  • Le 29 juin 2015 à 20:59, par koko En réponse à : Dr Valère Somé : « La Transition nage dans des contradictions insolubles »

    Mr Valére Somé, comme vous n avez pas pu souper dans cette trahison pardon transition , vous avez fini par sortir certaine de ses tares. C est bien. Et je suis d accord quand vous dites qu elle nage dans des contradictions insolubles.
    Cependant il n y a pas de fumée sans feu : vous avez reçu de l argent pour rester tranquille. Il y’a toujours une part de vérité dans la rumeur.

  • Le 29 juin 2015 à 22:09, par Eliane En réponse à : Dr Valère Somé : « La Transition nage dans des contradictions insolubles »

    " Je suis contre toute injustice quel que soit l’auteur et quelle que soit la forme. C’est parce qu’on s’arrête à la révision de l’article 37, comme cause de la faillite du régime de Blaise Compaoré, que certaines personnes sont menacées d’exclusion pour avoir préconisé ou soutenu la tentative. Si on veut être juste, tous ceux qui ont contribué à la consolidation du régime de Blaise Compaoré devaient être concernés par la mesure. Où on étend la mesure à tous ceux-ci ou on abandonne purement et simplement les mesures d’exclusion. Dans un souci d’apaisement, dans le cadre de la réconciliation préconisée, je pense même qu’on devrait revoir cette loi afin de la rendre inclusive. Le peuple seul, le peuple du pays réel seul doit sanctionner par les urnes ceux qu’il ne veut plus voir le représenter ou le gouverner. Les députés du C.N.T. qui ont voté cette loi n’ont qu’à descendre dans l’arène pour expliquer à ce peuple qu’ils sont sensés représenter, le bon choix à faire. C’est cela la démocratie""" C’est du propre mr valere,malheureusement les membres du cnt ne connaissent la route d’aucun village ,ce sont des petits bourgeois ,brigands et autres arrivistes qui se sont agglutinés la bas pour voter des lois scélérates dépourvues de toute légitimité bref le cdp avance et les meetings symboliques de ouahigouya et de koudougou viennent rappeler aux uns et aux autres que le burkina profond reste et demeurera sur le chemin de la vérité et de la paix avec le jeune président choco eddie , vive le cdp ;

  • Le 29 juin 2015 à 22:12 En réponse à : Dr Valère Somé : « La Transition nage dans des contradictions insolubles »

    J’ai toujours été fière de cet esclave !
    je fini rarement de lire les long interview, mais lui ses interview, je les bois !
    Sankara est fier de vous ! Vous lui donnez de dormir tranquille !
    vous êtes un vrai Dagara ! Je vous admire mon cher esclave !!!

  • Le 29 juin 2015 à 23:10, par Etienne Arthur Kafando En réponse à : Dr Valère Somé : « La Transition nage dans des contradictions insolubles »

    Merci Dr. Il n’ y a qu’à s’aligner simplement ! J’ai le sentiment d’avoir rater beaucoup de choses ; mais je suppose que le meilleur reste à venir des autres interviews de Dr SOME

  • Le 29 juin 2015 à 23:10, par BATAKO Théophile En réponse à : Dr Valère Somé : « La Transition nage dans des contradictions insolubles »

    Dr SOME,
    Merci infiniment pour votre contribution à l’approfondissement de notre démocratie.

  • Le 29 juin 2015 à 23:15, par Cequejenpense En réponse à : Dr Valère Somé : « La Transition nage dans des contradictions insolubles »

    Je suis désolé Dr Somé. Comment pouvez-vous demander à ceux qui s’oppose depuis au pouvoir de Blaise d’adhérer à un "deal" visant à faire de Rock le président et Zeph le PM alors même que Rock n’avait pas encore démissionné du CDP ? Moi j’appelle cela aussi une "monarchisation" du pouvoir où Rock l’enfant béni du Cdp qui ne s’est jamais vraiment battu pour obtenir quoi que ca soit n’aura qu’a démissionner et créer son parti pour que tous les VRAIS combattants de l’alternance fasse de lui le Président... Ils ont bien raison de penser que vous roulez pour Rock votre "ami".
    Rock doit se battre comme tous les autres pour mériter être le Président.
    C’est dommage que certains internautes vous suivent dans votre idée malgré tout le respect que j’aie pour votre personne à moins qu’ils ne soient des pro-MPP.
    Enfin, Rock a effectivement démissionné comme vous le "predisiez" (ou qu’il s’était confié à vous). Mais il n’a pas embarqué dans votre CAP. Vous savez sans doute pourquoi...

  • Le 29 juin 2015 à 23:59, par SOME En réponse à : Dr Valère Somé : « La Transition nage dans des contradictions insolubles »

    Ainsi donc il se confirme que fidele kientega fut reellement une taupe de blaise au sein du mouvement sankariste pour tout torpiller comme il s’est revele le faire !!

    Alors, ainsi donc Ibriga et Loada roulent pour l’UPC !!
    Comme toujours ta sincerite, ton honnete et integrite te jouent un autre tour encore : toi tu croyais t’allier pour une vraie alternative…et patatras. Mais tes multiples mesaventures et trahisons politiques de la part d’« amis » ainsi que toute la hargne qu’ils ont mise pour te neutraliser n’ont pas terni ta foi et conviction… et voila une autre Nieme mesaventure. Rock t’a trahi sous Sankara malgré tout ce que vous avez fait ensemble comme lutte dans les mouvements etudiants… et tu continues d’y croire avec lui ! Je te rappelle ce proverbe dagara qui dit que le jeune poussin ne picore jamais le testicule de l’aveugle deux fois.. Et tu penses que Roch resoudra le probleme de l’assassinat de Thomas sankara ? Jamais !!

    « Mon « beau » est mon « beau ». C’est ma famille. S’il lui arrive malheur, je compatirai avec lui. S’il lui est fait du tort, je le défendrai. S’il mérite d’être sanctionné, qu’il le soit. Cette attitude, je la garderai vis-à-vis de ma parenté et de mes amitiés. N’attendez pas de moi que je me mette à dire sur la place publique, mes problèmes de famille. Chacun a ses problèmes. » je reconnais le parent… toujours egal a lui meme
    Mais que disait thomas sankara a propos de blaise ?

    Tous les démocrates à quelque parti qu’ils appartiennent doivent taire leurs contradictions devenues secondaires, pour trouver une solution à la contradiction principale de notre démocratie.
    Alors les sereme , les diabre, et meme sankaristes sont-ils vraiment des democrates ?

    Mais si le C.D.P. implose et donne naissance à un parti issu de son sein et comme on le susurre, Roch Kaboré et Salif Diallo en prennent la tête, toute la physionomie de notre microcosme politique change du tout au tout et cela nous fera avancer.

    Belle analyse mais mais je n’adhere pas Comme je n’avais pas adheré au M21 ULC puis ULC/R que vous animiez avec les Roch et Salif etait un militant sur le campus a ouaga.

    « Il faut dire que nous sommes dans une situation proche de l’état de nature, où c’est la guerre de chacun contre chacun, ce ne serait pas faux. C’est une guerre des riches contre les pauvres. Il ne peut parler de paix dans une telle situation…C’est une paix imposée au plus grand nombre qui la subit en attendant le jour pour donner libre cours à sa colère contenue. »
    En termes revolutionnaires, c’est la lutte des classes et a ces puristes qui ne voient que ce qu’ils veulent voir, il n’a jamais ete dit que la lutte des classes ne prendra pas des formes subtiles Au revolutionnaire de savoir les deceler dans les espaces temps, n’en deplaise a quelque « puriste » ideologique.

    « Mais à défaut d’une orientation claire mûrement réfléchie, la Transition nage dans des contradictions insolubles. Elle fait découler sa Charte de la Constitution, tout en mettant entre parenthèse certaines dispositions de cette Constitution. Il aurait fallu, au nom de la légitimité populaire, de la légitimité révolutionnaire, suspendre carrément la Constitution et se conformer uniquement aux dispositions de sa Charte. C’est en cela que Soumane Touré a raison de dire que les organes de la Transition sont anticonstitutionnels. »
    Ouf ! tu rejoins ma vision des le debut de la transition et la suite des evenements donne raison. En plus la transition s’est laissée intimider par la soi disant communauté internationale a commencer par la CEDEAO qui n’est qu’un pion.

    « Tout pouvoir, même la révolution, est un coup d’Etat quand elle s’effectue dans le non-respect de la Constitution. »
    Le meme debat reste toujours depuis les debats des amphi entre PCRV et les autres et ce qui a amené le PCRV a commettre la pire erreur de son histoire le 4 aout 1987 en condamnant le CNR sans analyse objective et scientifique (et pire a persister malgré le fait de s’en rendre compte apres). Merci pour ce rappel du debat ideologique que nous avions mené et vous avez ete les precurseurs. Meme si certains l’ont trahi ensuite (les Roch, etienne traore et meme soumane ture, etc ) : c’est du B A B A de l’histoire des revolutions dans le monde. Il est tres important de rappeler certaines theories et idees politiques. Ton histoire avec leMPP on voit deja ce que ca donnera : te rouler encore une Nieme fois et sauver leur peau.c’est tout ! que n’ont-ils pas fait pour t’embastiller apres le 15 octobre 1987 ?

    « Les députés du C.N.T. qui ont voté cette loi n’ont qu’à descendre dans l’arène pour expliquer à ce peuple qu’ils sont sensés représenter, le bon choix à faire. C’est cela la démocratie. »
    Sherif a-t-il oublié les combats menés ? Je leur reproche justement de s’etre octroyé des pouvoirs en pretendant representer le peuple. La question de leur salaire etait un indice de leur forfaiture. Et pire qu’ont-ils fait pour mettre repondre aux attentes du peuple qui s’est mis dans la rue pour se faire tuer ? Rien ! On ne peut pas pretendre ou vouloir fonctionner comme un regime legitime issu legitimement d’elections apres ces evenements du 30- 31 octobre. Ca le CNT n’a pas voulu le comprendre. A quoi aura servi la transition en un delai tout aussi court ? Rien. On reviendra à une situation pareille avant.

    « En ce qui concerne la justice, je reste très sceptique, parce que comme je l’ai dit, les hommes impliqués dans son assassinat sont encore puissants dans ce pays. Et le dossier est trop lourd pour la Transition dirigée par Michel Kafando. Nous connaissons toujours le régime de Blaise Compaoré, sans Blaise Compaoré. »
    Au moins les choses claires et dites. Ne soyons pas naifs. Et heureusement que nous avons eu une Mme Josephine ouedraogo a la justice et au moins on aura debloqué (temporairement ?) ce brulant dossier. C’est le point valable du cnt pris au piege de la cedeao
    Quel gachis qe ce rendez vous manqué avec le peuple !
    SOME

  • Le 30 juin 2015 à 00:05, par NASSOURI GERMAINE En réponse à : Dr Valère Somé : « La Transition nage dans des contradictions insolubles »

    Cest dommage Cest vrai c est moi qui suis allee le chercher parce que je trouvais injuste que Valere soit mis de cote durant cette transition isole meme .Comme je n oublie pas que c est deux THOMAS SANKARA et VALERE SOME qui a permis la revolution du 4 Aout point Alors je me suis dit qu au moment oun nous allons parler de SANKARA comme une Ideal il allait avoir des choses a nous dire Seulement Valere oublie de dire que je lui ai dit aussi QUE AVEC OU SANS LUI LA CONVENTION ALLAIT AVOIR LIEU et ceux devant Temoins LE reste son appreciation ce que je sais c est que le texte preparatoire lui ete adresse l organigramme etait connu de Valere et les concations aux reunions preparatoires etaient par textos comme d autres anciens Compagnons dont certains se sont abstenus alors quel scandle pouvait il creer en ne venant pas ; sauf a decevoir Maram et moi ? D autant Valere se plaignait d etre ignore par ces jeunes qui dil il se proclamment Sankaristes FAIS LES VENIR A MOI ME DISAIT IL alors quel autre endroit que cette Convention organisee par ces memes jeunes ?N a til pas ete emu d etre applaudi apres son dicours a l ouverture ?Pour le reste concernant le retrait des autres je tiens a lui repontre de vive voix il sait ce que je pense mais pour moi lr linge sale se lave en famille ce ne sonts pas des ennemis Ceux qui ont cette decision s assument et moi auss, car je suis une des initiateurs de la Convention.

  • Le 30 juin 2015 à 00:35, par bandjidaga En réponse à : Dr Valère Somé : « La Transition nage dans des contradictions insolubles »

    Pouaaaaaah, l’esclave a parlé et bien parlé dèh ! Dès demain tu seras affranchi !

  • Le 30 juin 2015 à 01:15, par ka En réponse à : Dr Valère Somé : « La Transition nage dans des contradictions insolubles »

    Merci Valère pour ta franchise qui n’a jamais vieilli. Il fallait s’associé avec Toé Fidele pour cet entretien, a deux le peuple rêvera la racine du vrai sankarisme. Eliane intervenant 19, dans une famille si un enfant fait des fautes, on doit le punir pour qu’il ne la refasse plus. Le Burkina est un village et une famille, si ceux qui ont voulu tripatouillé l’article 37 et qui a conduit le peuple a un soulèvement populaire jus qu’a faire démissionner et fuir un président élu, ne sont pas puni, le Burkina n’avancera pas. Tu parles des sanctions dans des urnes, il fallait que les fautifs acceptaient de la légitimité de notre constitution et ses lois ainsi que la parole donnée d’un représentant du peuple qui était Blaise Compaoré pour que les urnes puissent parler. Il faut toujours enlevé l’épine qui s’y trouve sous son pied avant de bien marché, a présent le nouveau Burkina est en marche avec un nouveau CDP que tu présentes sans aucune épine dans le pied, qui sont ceux qui ont mis le feu au pays le 30 et 31 Octobre 2014 : Un pays que nous aimons tous. Eliane, que ces épines qui empêchaient le Burkina de s’avancer correctement se fasse oublié, afin que la jeunesse prenne la relève, ceux même que tu accuse sans fondement, pourtant qui tiennent le volant des affaires de l’état. Que nous voulons ou pas, le Burkina avancera avec une nouvelle génération qui est la jeunesse du CNT que tu déteste. Permettons-les de faire leurs preuves comme nous l’étions dans les années 80. Nous avions a l’époque les armes, ceux d’aujourd’hui des mains nus, mais des cervelles bourrées des armes du 21e siècle qui est l’intelligence intellectuel.

  • Le 30 juin 2015 à 03:44, par Amstarov Francescky En réponse à : Dr Valère Somé : « La Transition nage dans des contradictions insolubles »

    J’ai toujours vu en vous l’honnête et le patriote. Le CFOP avant la dissidence du MPP a fait le plus gros du travail. Vous savez ce que voulait dire opposant dans ce pays. Ceux du CDP qui ont perdu leurs postes ont trahi le CDP et ont géré le pays depuis octobre 1987 et se sont rallies au CFOP après la perte de leurs postes et pouvoir su CDP. Et vous, vous démarchez pour un partage du pouvoir ou Roch est président, Zeph premier ministre ou président de l’assemblée etc... Seul vous seul et Dieu savez que vous ne travaillez pas pour PÉRENNISER l’accès et la gestion du pouvoir par vos amis et camarades communistes. Vous voyez que beaucoup n’ont rien de communiste, ni de révolutionnaire, ni social-démocrate par leur pratique... Je vous souhaite bon courage dans votre oeuvre d’education, de formation, de sensibilisation.

  • Le 30 juin 2015 à 04:49, par ka En réponse à : Dr Valère Somé : « La Transition nage dans des contradictions insolubles »

    Merci Valère pour ta franchise qui n’a jamais vieilli. Il fallait s’associé avec Toé Fidele pour cet entretien, a deux le peuple rêvera la racine du vrai sankarisme. Eliane intervenant 19, dans une famille si un enfant fait des fautes, on doit le punir pour qu’il ne la refasse plus. Le Burkina est un village et une famille, si ceux qui ont voulu tripatouillé l’article 37 et qui a conduit le peuple a un soulèvement populaire jus qu’a faire démissionner et fuir un président élu, ne sont pas puni, le Burkina n’avancera pas. Tu parles des sanctions dans des urnes, il fallait que les fautifs acceptaient de la légitimité de notre constitution et ses lois ainsi que la parole donnée d’un représentant du peuple qui était Blaise Compaoré pour que les urnes puissent parler. Il faut toujours enlevé l’épine qui s’y trouve sous son pied avant de bien marché, a présent le nouveau Burkina est en marche avec un nouveau CDP que tu présentes sans aucune épine dans le pied, qui sont ceux qui ont mis le feu au pays le 30 et 31 Octobre 2014 : Un pays que nous aimons tous. Eliane, que ces épines qui empêchaient le Burkina de s’avancer correctement se fasse oublié, afin que la jeunesse prenne la relève, ceux même que tu accuse sans fondement, pourtant qui tiennent le volant des affaires de l’état. Que nous voulons ou pas, le Burkina avancera avec une nouvelle génération qui est la jeunesse du CNT que tu déteste. Permettons-les de faire leurs preuves comme nous l’étions dans les années 80. Nous avions a l’époque les armes, ceux d’aujourd’hui des mains nus, mais des cervelles bourrées des armes du 21e siècle qui est l’intelligence intellectuel.

  • Le 30 juin 2015 à 07:59, par Alea jacta est En réponse à : Dr Valère Somé : « La Transition nage dans des contradictions insolubles »

    Le devoir de vérité, assumé en tant qu’action pédagogique au bénéfice d’une jeunesse sacrifiée et abusée, interpelle tout détenteur d’un pan de l’histoire politique authentique de notre pays, d’étincelle susceptible d’embraser le flambeau qui éclairera les esprits avides de vérité et de savoir. En effet, vendeurs d’illusions (extrémistes de gauche, troisième voie en rétro vision, néolibéraux, pseudo socio démocrates, extrême droite) cèdent de plus en plus les planches aux nouveaux imposteurs (OSC politiques, costumes sur treillis, leaders communautaires, communauté dite internationale, organismes spécialisés, etc.). Le militantisme étudiant s’est mué en théorisations politiques, qui continuent à prendre en otage la vie nationale. Et nous voilà à un point de blocage, sans perspective tranchée, tant les erreurs de casting, les démarches biaisées, les déficits de légitimité entravent une transition, qui aurait pu être une belle opportunité. Aurons-nous encore moment aussi propice pour la réconciliation nationale ? Or nos chances d’une telle thérapie nationale s’amenuisent. Qui faut-il réconcilier et pourquoi, lorsqu’on laisse soigneusement de côté ceux qui, pour ce qu’ils ont été et pour ce qu’ils ont vécu, auraient dû en être les principaux artisans ? Or, cette réconciliation, si elle devait advenir, aurait été la récompense de tous les sacrifices subis ou consentis. Pourquoi alors faire semblant d’ignorer que des acteurs de premier plan de l’histoire politique de notre pays, depuis les indépendances, sont encore présents, et sans doute disposés à apporter leur contribution pour la reconstruction nationale ?
    Cette sortie de Valère, abstraction faite de son franc-parler qui peut indisposer, est, à coup sûr, et encore une fois, une invite à une confrontation de convictions politiques, pour le bonheur des apprentis politiciens, de l’opinion publique et surtout de la jeunesse, encore qu’il n’a pas démontré, Valère, en quoi ses convictions des années 80 sont encore de mise.
    Je ne lui jetterai pas des fleurs, car sa mission n’est pas encore terminée ; je l’invite seulement à garder le cap, et qu’il démontre en quoi ses analyses ne sont pas dépassées.

  • Le 30 juin 2015 à 08:12, par SOUNDJA Avit Innocent En réponse à : Dr Valère Somé : « La Transition nage dans des contradictions insolubles »

    MERCI GRAND FRÈRE. Il FALLAIT QUE TU EXISTES TOUT SIMPLEMENT. AVEC TOI, THOMAS SANKARA EST TOUJOURS VIVANT. AVEC TOI LA JEUNESSE GAGNERA LE COMBAT. VIVE LE DOP

  • Le 30 juin 2015 à 10:29, par André En réponse à : Dr Valère Somé : « La Transition nage dans des contradictions insolubles »

    Dr Somé ; il faudra reconnaître que vous même plus que la transition, vous nager dans des contradictions plus insoluble que la transition. La transition est bien utile au Burkina Faso beaucoup plus que ne l’avez été et ne l’êtes pour ce pays. Arrêtez de toujours critiquer les autres quand vous même ne pouvez rien apporter.

  • Le 30 juin 2015 à 12:40, par Le sage En réponse à : Dr Valère Somé : « La Transition nage dans des contradictions insolubles »

    Merci pour votre contribution Dr. Très belle analyse de la situation politique.

  • Le 30 juin 2015 à 13:06 En réponse à : Dr Valère Somé : « La Transition nage dans des contradictions insolubles »

    Enfin beaucoup de réactions sur une interview digne d’intérêt, je suis fier de toutes réactions de quelques bords que ce soit.Il faut des débats intellectuels pour faire avancer le Burkina...

  • Le 30 juin 2015 à 13:24, par Le Sage En réponse à : Dr Valère Somé : « La Transition nage dans des contradictions insolubles »

    Internaute 24 soyez honnete une fois dans votre vie !

  • Le 1er juillet 2015 à 13:48, par Le fils du village En réponse à : Dr Valère Somé : « La Transition nage dans des contradictions insolubles »

    Enfin des info sur les vrai idéaux de la révolution de 1966 pour nous éclaircir.Tout en vous disant merci, je reste convaincu que vous reviendriez bien avant ces échéances électorales pour guider la jeunesse car nous ne savons plus où nous en sommes. Merci de nous revenir TONTON !!!!!!

  • Le 3 juillet 2015 à 12:10, par Bigbalè Bissongo En réponse à : Dr Valère Somé : « La Transition nage dans des contradictions insolubles »

    "...Mais d’ores et déjà, je m’établirai dans la consultation dans le domaine des sciences sociales et politiques..."
    Merci à Bendré pour cette interview de qualité rarissime ! Personnellement, je vous vois donner des conférences et participer à des débats "éducation citoyenne et politique" un peu partout, en région, à Bobo, à Ouaga ...afin de contribuer à l’élévation de la conscience civique, citoyenne et politique des burkinabè dans leur majorité.
    Je suggère que des ONG comme DIAKONIA et bien d’autres puissent appuyer ces formations citoyennes et politiques avec M. SOME comme consultants !
    Puisse Dieu vous donner toutes les forces et le courage nécessaires !

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