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Recherche scientifique : Des journalistes et communicateurs à l’école du traité international sur les ressources phytogénétiques

Publié le dimanche 26 avril 2015 à 22h35min

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Recherche scientifique : Des journalistes et communicateurs à l’école du traité international sur les ressources phytogénétiques

Dans le domaine agricole, les ressources phytogénétiques constituent la base biologique des produits de santé et de la sécurité alimentaire. Malheureusement, leur conservation et leur utilisation durables demeurent une préoccupation majeure. Pire, l’utilité et le rôle de ces ressources restent méconnus du grand public. Pour changer cette donne, le ministère de la recherche scientifique et de l’innovation à travers la CONAGREP (Commission national de gestion des ressources phytogénétiques), en collaboration avec l’INERA et Bioversity international, a organisé, à l’intention des journalistes et communicateurs, un atelier d’information et de sensibilisation sur la mise en œuvre du traité international sur les ressources phytogénétiques pour l’alimentation et l’agriculture. C’était le 22 avril 2015, à Ouagadougou.

Cet atelier visait d’abord à outiller les journalistes et communicateurs sur les ressources phytogénétiques pour l’alimentation et l’agriculture et le traité international y relatif. Ce, en vue de leur permettre de diffuser et publier des messages pertinents et fédérateurs sur le sujet. Toute chose qui permettra au grand public de comprendre et s’approprier les fondements et les avantages du TIRPGAA (Traité international sur les ressources phytogénétiques pour l’alimentation et l’agriculture).
Une vingtaine de journalistes de différents médias ont pris part à cette session d’information et de sensibilisation. Un atelier co-animé par la CONAGREP, l’INERA, Bioversity international et Jade Productions. D’ailleurs, Jade Productions a déjà élaboré un certain nombre d’outils et de matériel de communication pour permettre aux journalistes mais aussi au grand public de comprendre et de s’approprier le contenu du TIRPGAA. Ce sont ces outils qui ont servi de base pour les travaux de la journée.

Des avantages du Traité

Au Burkina, le secteur rural contribue pour près de 40% à la formation du PIB, fournit plus de 70% des recettes d’exportation et emploie près de 85% de la population active. C’est donc dire que le développement rural et particulièrement sa composante conservation et utilisation des ressources phytogénétiques agricoles doit être considérée comme partie intégrante de la sécurité alimentaire. C’est dans cette optique que notre pays a ratifié le traité international sur les ressources phytogénétiques sur l’alimentation et l’agriculture en décembre 2006. Un traité génétiquement contraignant qui vise la conservation et l’utilisation durables de toutes les ressources phytogénétiques utiles à l’alimentation et à l’agriculture et le partage juste et équitable des avantages découlant de leur utilisation. Il est en harmonie avec la convention sur la diversité biologique.
Le TIRPGAA prévoit le partage des avantages découlant de l’utilisation des ressources phytogénétiques pour l’alimentation et l’agriculture grâce à l’échange d’information, à l’accès et au transfert des technologies ainsi qu’au renforcement des capacités des communautés scientifiques et des producteurs. Il prévoit aussi une stratégie de financement visant à mobiliser des fonds pour des activités, des plans, des programmes visant essentiellement à aider les petits agriculteurs des pays en développement. Cette stratégie de financement porte également sur la part des avantages humanitaires versés dans le cadre du système multilatéral.

La communication pour vulgariser le TIRPGAA

Mais, malgré son importance et son utilité pour l’humanité entière, le domaine des ressources phytogénétiques auquel le traité international s’applique demeure méconnu des acteurs impliqués dans la mise en œuvre à savoir les décideurs politiques, les acteurs de terrain tels que les ONG et les organisations paysannes et même les scientifiques. Il est pourtant impératif que ces acteurs soient bien informés du contenu du traité et de son système multilatéral en vue de sa mise en œuvre efficiente.
De ce fait, « la communication se présente comme la pièce maîtresse de transmission des informations au sein et entre ces acteurs afin de mieux faire connaître le traité et valoriser sa mise en œuvre », estime Maxime Compaoré, le secrétaire général du ministère de la recherche scientifique et de l’innovation. C’est pourquoi, l’implication des Hommes de médias dans le processus de sa mise en œuvre s’avère capitale. L’atelier du 22 avril 2015 marque ainsi le début d’une série de cadres de partage d’informations sur la mise en œuvre du traité et de son système multilatéral au Burkina Faso. Une fois outillés, il reviendra aux journalistes et communicateurs de jouer le rôle de relai entre les scientifiques et le grand public en diffusant des messages pertinents et fédérateurs adaptés. Toute chose qui devrait engendrer une amélioration du niveau de gestion, de conservation et d’utilisation des ressources phytogénétiques agricoles.

Qu’est-ce qu’une ressource phytogénétique ?

Par ressource phytogénétique, il faut entendre toute « ressource qui émane de la plante et qui est transmissible de génération en génération en donnant fidèlement l’identité des parents de l’espèce pour produire des générations qui vont perpétuer l’espèce végétale. Cette ressource sert à l’humanité entière à travers l’alimentation, la santé, les cosmétiques et tout ce qui rentre dans la vie de l’homme », explique Pr Didier Balma, chercheur à l’INERA dans le programme de sélection des oléagineux annuels.
C’est en 1992 que l’ONU a reconnu les ressources phytogénétiques comme bien commun de l’humanité, fondamentale pour le développement durable. Ces ressources sont donc indispensables pour une agriculture durable. D’où la nécessité d’un traité international pour traiter les questions liées à leur gestion pour le bénéfice de l’humanité.
Comment amener les gens à comprendre ce concept ? En quoi le TIRPGAA est-il important pour les paysans ? C’est là où la contribution des journalistes et communicateurs est très attendue.

Moussa Diallo
Lefaso.net

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