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4e rapport ITIE du Burkina : L’équipe de dissémination explique, Issouf Compaoré fait le show

Publié le vendredi 24 avril 2015 à 08h37min

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4e rapport ITIE du Burkina : L’équipe de dissémination explique, Issouf Compaoré fait le show

Du 8 au 13 avril, l’équipe de dissémination du rapport ITIE-BF, version 2012 a présenté ledit document dans cinq communes. Dans le cadre de cette tournée, l’équipe était à Réo dans la province du Sanguié, le 11 avril 2015. Une quarantaine de participants ont assisté à l’atelier. Dans l’après-midi du 12 avril, c’est la virtuose de la musique burkinabè, Issouf Compaoré qui était dans cette commune pour un concert en plein air. Là, l’auteur de Zénabo a chanté différents morceaux qu’il a composés pour l’ITIE.

Dans le cadre de cette tournée musicale au profit de l’ITIE, Issouf Compaoré a fait des concerts dans 10 localités. Et, Réo dans le Sanguié à laquelle l’équipe de dissémination du rapport a assisté était donc la 9e l’étape de l’artiste. Avec ses musiciens et autres instrumentistes et batteurs, celui qui dirige l’orchestre de la présidence du Faso depuis quelques temps a fait danser le public. Surtout lorsqu’il entonne ‘’Zénabo’’, l’une de ses chansons mythiques. Après quelques morceaux de son répertoire, la troupe de Issouf Compaoré passe aux chansons composées pour l’ITIE. « Partout où nous sommes allés, c’était le même enthousiasme parce que notre approche, c’est de jouer d’abord des morceaux populaires pour satisfaire les gens. Ensuite, nous chantons les chansons de l’ITIE, selon les régions. Nous avons quatre versions : Français, Fulfuldé, Mooré, Dioula. Selon la région, nous choisissons le chant dans une langue de la localité. Ensuite, nous échangeons avec les gens », explique l’artiste- musicien.

Et, le message semble bien passer, au regard de la réaction du public. « Les gens ont apprécié, on a fait le show ensemble. Je crois que c’est une méthode qui a déjà fait ses preuves », poursuit-il. Ce n’est pas la première fois que Issouf Compaoré travaille sur ces genres de questions. « Je suis spécialisé dans la communication depuis 30 ans maintenant. Donc, c’est mon travail, je le fais tout le temps. On retrouve à chaque fois la même ambiance, le même intérêt pour le public d’entendre les messages à travers la chanson », précise Issouf Compaoré.


Le rapport élaboré par cabinet Moores Stephen

La veille, la délégation de l’ITIE chargé de la dissémination du 4e rapport du Burkina était dans la salle de conférence de la mairie. Comme une année plus tôt. Là, Sidiki Guiré et son équipe ont disséqué le contenu du document avec un public visiblement très intéressé par la question minière. De ces échanges, l’on retiendra que ce rapport a été élaboré par un conciliateur d’un cabinet d’expertise britannique dénommé Moores Stephen. Ce rapport a été rédigé selon les normes de l’ITIE, cette fois-ci. Dans ces normes, il y a, entre autres : les permis et autorisations minières, les quantités de minerais produites et vendues, les paiements des sociétés minières et les recettes déclarées par l’Etat. L’on retiendra que le secteur minier a rapporté plus de 190 milliards de francs CFA dont environ deux milliards sont déposés dans les banques du pays au titre du Fonds de réhabilitation de l’environnement.

Moussa Diallo
Lefaso.net

Propos de quelques participants à l’atelier de dissémination

Daouda Diabaté, proviseur du lycée municipal de Réo : « Renforcer la communication pour lever les zones d’ombre »
Les travaux de ce matin ont permis de lever beaucoup de nuages parce que lorsque la population n’a pas l’information juste, elle s’imagine tout. C’est d’ailleurs l’une des préoccupations que j’ai eues à évoquer. Les camions qui passent, on ne sait pas ce qu’il y a dedans. De telles communications permettent d’éclairer la population et je crois savoir que ce type d’activité permet une meilleure collaboration, une meilleure compréhension entre la population et la société minière qui travaille dans la localité.
Il faut renforcer la communication pour lever beaucoup de zones d’ombre, chose qui va contribuer à raffermir les relations de bon voisinage entre les populations locales et ces sociétés minières.

Larissa Carine Kanyala, ONG Suisse contact (partenaire de la mairie de Réo) : « Nous irons à l’information »

Pour le volet social, pour ce qui est de Nantou mining, tout le monde se questionne. On a commencé l’exploitation depuis trois ans, mais les populations se demandent, en dehors des emplois créés mais qui ne sont pas permanents, que gagne la commune.
Il faut multiplier de telles activités, ça nous permet de comprendre un certain nombre de choses. On ne savait pas que le grand public pouvait avoir accès à ce qui se passe au niveau des sociétés minières. On se disait que c’était des choses secrètes entre les sociétés minières et l’Etat qui s’arrangeaient entre eux. Maintenant qu’on nous a dit que nous pouvons avoir accès à ces informations, qu’il n’y a pas de tabou, nous allons aller à l’information pour comprendre davantage. Nous irons à l’information et nous allons faire l’analyse de ce que nous aurons eu comme information.

Ambroise Kaboré, prefet de Réo et président de la délégation spéciale de la commune : « Elargir le nombre de participants »

Je salue la tenue de cette rencontre de présentation du 4e rapport de l’ITIE Burkina. Ça nous a permis au niveau local d’avoir une lisibilité sur l’activité minière notamment sur ce que l’Etat reçoit, sur les paiements sociaux des sociétés minières, mais également sur ce qu’elles font pour réhabiliter l’environnement.
C’est bien ce qui est fait, je pense qu’il faut étendre le public. Ce n’est pas sûr que ceux qui n’ont pas pris part à la rencontre de ce matin aient la même information que nous, même si les uns et les autres feront des restitutions. Certes, l’information est sur Internet. Mais, ça c’est pour les Ouagalais et ceux qui sont dans les grandes villes. Ce n’est pas tout le monde qui peut se connecter à Internet. Donc, je pense qu’il faut élargir davantage le public et pourquoi pas organiser des conférences publiques au lieu des ateliers où le nombre de participants est réduit.
Entre les populations et Nantou mining, les relations sont acceptables. Les attentes envers la mine sont toujours grandes et c’est surtout en termes d’emplois. Dans l’exposé, on a vu qu’il n’y a que 5% d’emplois occupés par des expatriés. Ce sont des choses qu’il faut faire savoir aux gens qui réclament qu’on emploie davantage de nationaux.

Propos recueillis par Moussa Diallo
Lefaso.net

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