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Victimes du crash du vol AH 5017 d’Air Algérie : Une stèle sera érigée à leur mémoire à la cité An 2 de Ouagadougou

Publié le jeudi 23 avril 2015 à 23h17min

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Victimes du crash du vol AH 5017 d’Air Algérie : Une stèle sera érigée à leur mémoire à la cité An 2 de Ouagadougou

C’est à l’ex rond poind de la Cité An 2 de Ouagadougou que sera érigée la stèle à la mémoire des victimes du crash du vol AH 5017 d’air Algérie du 24 juillet 2014. La cérémonie de pose de la première pierre a eu lieu ce mercredi 22 avril 2015. C’était en présence des autorités, des proches et des amis des disparus.

Sur ce site en face de l’Hôtel du Maire et de l’Association des municipalités du Burkina Faso (AMBF) ce mercredi matin, le silence était de rigueur. Seul le groupe électrogène mis en marche pour faire face au délestage régnait en maître. Dans presque toutes les allées donnant sur le site, des unités de la police nationale, certaines, armes au point, dans des véhicules d’intervention, prêtes pour l’action. Tout autour de la place ceinte d’arbustes, un cordon de policiers. Deux banderoles assuraient le relais de l’information avec ce message : « Ici sera érigée une stèle à la mémoire des victimes de l’accident du vol Ouaga- Alger du 24 juillet 2014 ». Les quinze drapeaux des quinze nationalités ayant péri dans le drame comme cadre du message.
Des parents et amis des victimes venus de France et du Burkina Faso, Maître Halidou Ouédraogo Président de l’Association des parents des victimes du Burkina Faso et ses homologues française Sandrine Tricot et libanais Joseph Hage, le Général Gilbert Diendéré, Président de la cellule de crise mise en place au lendemain du crash, le Secrétaire d’Etat français au transport et le Secrétaire général du ministère en charge du transport au Burkina Faso représentant le ministre, la mobilisation était à la hauteur de l’hommage voulu pour les 116 personnes tuées dans le crash.

Pérenniser la mémoire des disparus

Cinq allocutions au total ont ponctué cette cérémonie, des discours dont le trait commun était la concision. Il faut aller à l’essentiel. Et cet essentiel, c’est la brique en parpaing posée sur une dalle préalablement construite. Pour Me Halidou Ouédraogo, « La présente stèle qui sera érigée par nos soins témoigne de notre attachement à pérenniser la mémoire de nos chers disparus. » Sandrine Tricot n’a pas manqué de rappeler que cette visite au Burkina Faso est la toute première de certains membres de sa délégation. Une visite sur la terre des derniers moments de leurs proches qui leur rappelle les sentiments qu’ils ont vécus à l’annonce de l’accident tragique, « L’attente, le désarroi, la colère, la peine, le désespoir, l’incompréhension et tant d’autres encore ». Tant la liste est longue. Pendant qu’elle et les siens pleurent leurs morts, madame Tricot ne désespère pas de connaître un jour les conditions de cet accident d’avion survenu il y a neuf mois de cela. « La route est encore longue, sinueuse et peut- être sera t- elle hasardeuse. Nous la prendrons ensemble car comprendre ce qui s’est passé est un moyen d’apaisement », a- t- elle déclaré.

En attendant les résultats de l’enquête

C’est justement dans cette démarche d’apaisement qu’une cérémonie a été organisée pour le dernier hommage aux victimes. Peu après la pose de la pierre. Au Palais de la culture et de la jeunesse où a eu lieu la cérémonie, le Ministre Daouda Traoré des transports représentait le gouvernement du Burkina Faso. Un hommage en attendant toujours la vérité et Me Halidou Ouédraogo l’a rappelé dans son allocution ici, c’est incompréhensible que neuf mois après le crash la lumière ne soit pas encore faite sur cet accident d’avion alors que dans d’autres drames similaires, un mois a suffi pour connaître la vérité. « On nous dit tantôt que ce n’est pas une question de la boîte noire, alors qu’on sait que la boîte noire ne marchait pas un mois avant ; on nous dit que c’est une affaire de météo alors nous savons qu’il faut manipuler ça avec attention parce que l’avion est quand même monté à 15 000 mètres d’altitude ; tantôt on nous dit qu’on ne sait pas ce qui s’est passé et on veut nous dire que l’équipage a oublié de mettre des anti- givreurs. Ça ne nous intéresse pas. Parce que, est- ce que l’avion était dans un état de bon fonctionnement ? Est- ce que les pilotes étaient expérimentés ? Ou bien est- ce qu’ils étaient dans un état normal de vol ? N’étaient- ils pas surbookés, n’étaient- ils pas fatigués ? Voilà autant de question que l’on peut poser au- delà de notre douleur. Parce que quand on vit ce que nous vivons, vraiment on est embué ».

Pour lui, tout ceci n’est que « du cirque ». « Un avion c’est un avion, ce n’est pas une mobylette ! Ce n’est pas difficile de mettre un anti- givreur. Parce que quand vous êtes dans une voiture et qu’il y a de la buée vous enclenchez l’essuie glaces ! Quand vous montez sur une mobylette, si vous ne savez pas piloter vous ne montez pas ! Mais un avion c’est autre chose, c’est une technologie très complète et très sophistiquée que seuls les connaisseurs prennent », rappelle t- il. Tout comme Sandrine Tricot et Joseph Hage, il ne désespère pas pour autant de connaître la vérité un jour ou l’autre.
Rappelons que c’est le jeudi 24 juillet 2014 que l’avion d’Air Algérie parti de Ouagadougou pour Alger s’est écrasé à Gossi dans le septentrion malien. A son bord 116 personnes issues de 15 pays. Les restes ont été identifiés et ensevelis et les enquêtes toujours en cours pour, selon certaines sources, livrer leurs résultats en décembre prochain.

Samuel Somda
Lefaso.net

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