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Lutte contre l’excision : Population Council et le CNLPE unissent leurs efforts

Publié le jeudi 24 mars 2005 à 08h31min

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Le projet "Evaluation et analyse du rythme d’évolution de la pratique de l’excision au Burkina", a été officiellement lancé mardi 22 mars 2005 à Ouagadougou par le ministre de l’Action sociale et de la Solidarité nationale, Mme Mariam Lamizana.

Les acteurs de la lutte contre la pratique de l’excision se sont réunis à l’Eau-Vive, mardi 22 mars 2005 avec à leur tête leur premier responsable, le ministre Mariam Lamizana, pour lancer officiellement le projet "Evaluation et analyse du rythme d’évolution de la pratique de l’excision au Burkina".

Ce projet qui a déjà démarré le 15 janvier dernier est d’une durée de 15 mois. Il a été mis en œuvre par Population Council/Burkina et le Comité national de lutte contre la pratique de l’excision (CNLPE) et financé par l’USAID. Il consiste à évaluer et comparer les tendances de la pratique de l’excision au cours des 10 dernières années. Cela, en identifiant les différentes provinces, les facteurs politiques, programmatiques et endogènes qui pourraient expliquer le déclin ou la persistance de la pratique. Il s’agit également d’identifier les messages et stratégies qui ont permis à des populations d’abandonner la pratique de l’excision.

Les résultats attendus de ce projet sont, selon la directrice de Population Council/Burkina, Mme Lydia Saloucou, et de livrer aux acteurs de la lutte contre la pratique de l’excision une meilleure connaissance des indicateurs d’évaluation du niveau de la pratique de l’excision depuis une dizaine d’années, un environnement politique et administratif ayant favorisé la prise de mesures coercitives et le renforcement de la lutte contre l’excision.

Le projet vise également une meilleure connaissance de l’environnement programmatique ayant soutenu la lutte contre l’excision sur le terrain et la détermination du niveau de changement social actuel dans la non excision des filles et fillettes. "Cette collaboration devrait permettre de renforcer les capacités du CNLPE à commander, conduire et utiliser la recherche et l’évaluation pour améliorer ses capacités de planification", a noté Mme Lydia Saloucou.

Mme Mariam Lamizana soutiendra que les actions du gouvernement et celles des acteurs de la lutte contre l’excision ont permis, au plan communautaire, d’opérer une grande mobilisation sociale en faveur de la lutte ayant conduit à un changement appréciable des mentalités et des comportements.

"Ce qui s’est traduit par une régression de la pratique, qui du reste, a été corroborée par certaines études : de 66,35% en 1996, le taux de la prévalence est aujourd’hui estimé à 43%", a indiqué le ministre Mariam Lamizana.

Toutefois, a-t-elle insisté, cette prouesse ne doit pas conduire les acteurs de la lutte à se complaire dans une autosatisfaction démesurée. Bien au contraire. "Des questions et des défis se posent encore à nous et des efforts restent à faire pour venir à bout de ce fléau", a-t-elle reconnu.

C’est pourquoi le ministre de l’Action sociale félicite cette initiative de Population Council en collaboration avec le CNLPE. Elle est convaincue que cette étude aidera à mieux cerner les clés du succès, les facteurs de la résistance afin de "bâtir des stratégies en vue d’accélérer le rythme de disparition de ce fléau dégradant pour l’atteinte de l’objectif tolérance zéro à la mutilation génitale féminine".

Dans cette logique, il s’agira également, à partir de ce projet, de favoriser le partage d’expériences avec les autres pays africains dans le cadre du programme commun d’action pour l’élimination de toute forme de mutilation génitale féminine d’ici l’horizon 2010.

Au demeurant, Mme Saloucou a souligné que différentes recherches ont confirmé la tendance à la baisse de la pratique de l’excision, de sorte que le Burkina est cité en exemple en Afrique et partout ailleurs comme ayant des résultats probants sur le terrain.

Charles OUEDRAOGO
Sidwaya

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