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Relations journalistes-forces de sécurité : La mise au point de la gendarmerie nationale

Publié le vendredi 17 avril 2015 à 22h51min

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Relations journalistes-forces de sécurité : La mise au point de la gendarmerie nationale

Les relations entre journalistes et forces de défense et de sécurité ne sont pas toujours des plus cordiales. Chacun estimant, à tort ou à raison, que l’autre l’empêche de faire correctement son travail. Ces derniers temps, des articles parus dans la presse font état de « zèle déplacé » ou « d’abus » d’autorité de certains gendarmes. Les pandores ont tenu à faire une mise au point, au cours d’un échange à l’Etat-major de la gendarmerie le 16 avril 2015.

« Si un journaliste a des problèmes avec les forces de sécurité, on est disponible pour vous accompagner, pour vous faciliter les choses. C’est une faveur qu’on vous fait, ce n’est pas notre travail. Le journaliste est un justiciable comme les autres », précise d’entrée le capitaine Guy Hervé Yé, responsable de la communication et des relations publiques de la gendarmerie.

Puis, il revient aux dernières parutions d’articles qui accablent son « corps ». D’abord, l’article intitulé « le zèle déplacé de certains gendarmes ». Là, il s’agissait de gendarmes qui ont demandé à un journaliste d’effacer de son appareil photo des images d’un pont qu’il a prise en ignorant que ce lieu est sécurisé par ces derniers. « Il faut être clair : on ne peut pas faire de la sécurité sans faire du zèle », soutient le capitaine Yé, qui estime que dans le cas sus-cité, il n’agit même pas de zèle puisque le pont en question est gardé.

Mieux, il estime que dans le vocabulaire militaire, un pont est sensible. Donc, « si les gendarmes qui s’occupent de la sécurité au niveau de ce pont vous demandent d’effacer les images, c’est normal », poursuit-il, estimant même qu’ils auraient pu confisquer l’appareil photo. Car, « Ce qui peut être intéressant de l’œil d’un journaliste, un officier de sécurité vous dira que ce ne sont pas des images à publier parce qu’il y a des détails que vous montrez ».

« Le rôle du gendarme, c’est d’approfondir l’enquête »

Ensuite, place à l’affaire du gèle antibactérien qui a conduit à la perquisition du domicile d’un journaliste par la brigade de gendarmerie de Boulmiougou. « Un monsieur a été pris par la clameur publique qui le suspecte d’avoir utilisé un produit endormant pour profiter voler dans une boutique (…). Mon rôle de gendarme, c’est d’approfondir l’enquête », explique l’adjudant-chef major Madi Tiemtoré, le commandant de ladite brigade. Il estime que si l’intéressé a été menotté, puis son domicile perquisitionné, cela relève de la procédure normale. Brandissant le code de procédure judiciaire, le commandant de la brigade rappelle que l’officier de police judiciaire peut faire des perquisitions, peut procéder aux arrestations, peut faire des saisies dans le cadre de l’enquête préliminaire ou de l’enquête de flagrant délit.

Pourtant, le journaliste mis en cause estime qu’il ne s’agit ni plus ni moins qu’un abus, puisque le chef de la brigade avait le même type de gèle sur sa table et aurait reconnu qu’il ne s’agit pas d’un produit endormant, mais a décidé de perquisitionner son domicile, sans mandat. « Me demander un mandat de perquisition signé d’un procureur, je n’ai jamais vu ça depuis 32 ans que je suis dans la gendarmerie », se défend-t-il. L’officier judiciaire dit regretter par ailleurs que les journaux ayant traité de l’affaire n’aient pas cherché à avoir sa version des faits. Certains journalistes ont essayé d’entrer en contact avec le service de communication de la gendarmerie, sans succès, et ils l’ont précisé. L’affaire serait en justice pour fausse dénonciation.

« Il faut qu’on échange régulièrement pour apprendre les uns des autres. On n’est pas là pour empêcher votre travail. On n’est pas des adversaires, chacun fait son travail. Vous c’est pour informer les gens, nous c’est pour assurer leur sécurité. Les deux activités se concilient aisément, pour peu qu’on discute. Nous voulons de bons rapports avec vous », conclut le capitaine Yé.

Moussa Diallo
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 17 avril 2015 à 23:10, par Dieudonné En réponse à : Relations journalistes-forces de sécurité : La mise au point de la gendarmerie nationale

    voila qui coupe court a ces papato qui aiment trouver quelque chose a ecrire. sincerement, liberté d’expression, liberté de presse mais attention devant la securité toute ces libertés se plient. ce n’est pas pour rien que l’on dit que la seule limite des droits de l’ordre c’est l’ordre public(donc la securité). merci pour cette sortie cher pandore et policice judiciaire. Merci aux journaliste qui cherche toujours a comprendre avant d’ecrire. faire paraitre une information n’est pas une course de vitesse mais une course de prudence chers amis.

    Unité dans la diversité, c’est le Faso qui gagne !

  • Le 18 avril 2015 à 00:10, par DIOD En réponse à : Relations journalistes-forces de sécurité : La mise au point de la gendarmerie nationale

    Formidable ! Notre gendarmérie a toujours fait du bon, et a toujours eu de la hauteur dans les actes qu’elle pose. Mais, qu’elle ouvre l’oeil et le bon ; sinon son poisson risque de pourir par la tête. Actuellemnt au Burkina un gendarme à 2 V est plus utile au peuple qu’un gendarme à étoile. Car le gendarme à 2 V écoute son supérieur , sécurise les ponts, traque les voleurs, etc. Mais,les gendarmes étoilés se foutent des autorités et ménace le peuple.
    Mon capitaine, courage et soutien ! Respects mérités à tous les gendarmes sauf ceux qui, imbus de leur étolie, se prennent au dessus du peuple.
    Mais c’est mal connaître le peuple !!!!!

  • Le 18 avril 2015 à 07:38 En réponse à : Relations journalistes-forces de sécurité : La mise au point de la gendarmerie nationale

    Monsieur le gendarme, donc le fameux pont est gardé 24/24 ; 7j/7, 12 mois/12 ? Sinon, n’importe qui peut le photographier quand il veut !! N’importe quoi ! Quant à l’affaire du journaliste, on verra bien ce que la justice dira, mais je vous dis à présent que vos collègues ont été plus que zélés en plus d’être d’une ignorance crasse en ne sachant même pas reconnaître un gel. Informez-vous sur l’évolution de la société que vous devez protéger

  • Le 18 avril 2015 à 09:21, par La Cour ! En réponse à : Relations journalistes-forces de sécurité : La mise au point de la gendarmerie nationale

    Comme quoi, ne s’occupe du train que quand il arrive en retard ...
    Internautes, je vous comprends, mais c’est au prix de débordements parfois regrettables sur quelques uns que nous tous nous sommes en sécurité ! Malgré le zèle et la peur que suscite parfois les forces de l’ordre, regardez avec quelle audace les criminels sévicent au Burkina. Et si les forces de l’ordre ne faisaient pas preuve de ’’zèle’’, vous allez être encore les premiers à dire qu’elles dorment, qu’elles sont incapables, et même qu’elles sont comppices...
    FORCE DOIT RESTER A LA LOI ! C’est domage de devoir le dire brutalement, mais que chacun se débrouille pour ne pas se mettre dans des circonstances où il va avoir affaire aux forces de l’ordre. C’est la condition pour nous soyons tous dans une sécurité relative !!!

  • Le 18 avril 2015 à 10:49, par le profane En réponse à : Relations journalistes-forces de sécurité : La mise au point de la gendarmerie nationale

    eh l’affaire de la gendarmerie de soaw ?pourquoi la gendarmerie n’a pas évoqué l’article paru dans notre voix ?

  • Le 18 avril 2015 à 12:59, par bavouma 2015 En réponse à : Relations journalistes-forces de sécurité : La mise au point de la gendarmerie nationale

    du n’importe quoi ces pandores !ils se croient toujours des supers flics !ils oublient que les choses ne sont plus comme avant.Comment peut-on expliqué l’enlèvement de l’expatrié de Tambao ? un seul gendarme pour une escorte ?Revenez sur terre et sachez que vous n’êtes pas au dessus des autres forces de sécurité donc respectez les citoyens en assurant correctement leur sécurité tout en mettant des dispositifs raisonnables.contrairement à ce que le capitaine zélé raconte, en sécurité il n’y a pas de zèle mais plutôt le respect des textes de droit. si vous outrepasser ces textes, vous faites autre chose et non la sécurité. mon capitaine rien ne sera plus comme avant au Faso

  • Le 18 avril 2015 à 16:19, par Larousse En réponse à : Relations journalistes-forces de sécurité : La mise au point de la gendarmerie nationale

    Si cette communication est relativement fondée,elle aurait vraiment été applaudie si des excuses avaient bien entendu été adressées aux personnes qui ont été choquées par certains actes de vos hommes.
    Il est indéniable que celui qui travaille est celui qui commet une faute mais cepen7dant il est de notre devoir de reconnaître cette faute lorsqu’elle survient et de s’en excuser auprès de ces personnes pour qui cette faute porte prejudice.
    Voyez - vous ,il n’y a pas de honte ni de
    faiblesse de reconnaitre son tort et de
    s’excuser.
    On ne fait jamais de la sécurité avec du zèle. Cela pourrait s’appeller abus.
    Pour terminer je voudrais vous féliciter,vous et vos collegues de la police pour le travail que vous abattez nuit et jour pour la sécurité des populations qui vous sont grandement reconnaissantes mais de grâce reconnaissez le tort si il existe,tel que decrit dans votre communication.

  • Le 18 avril 2015 à 19:12 En réponse à : Relations journalistes-forces de sécurité : La mise au point de la gendarmerie nationale

    N’oubliez d aller perquisitionner sans mandat chez zida pour enrichissement illicite.

  • Le 18 avril 2015 à 20:08, par simple En réponse à : Relations journalistes-forces de sécurité : La mise au point de la gendarmerie nationale

    Mon frère du post 5, il faut jouer à terre. La perfection n’existe pas dans ce monde sinon, il aura monotonie. De la même manière qu’il existe des ripoux et des abus au niveau des forces de l’ordre, c’est de la même manière qu’il en existe dans le milieu de la presse. Seul les échanges, la communication, le dialogue et une coopération franche peuvent aboutir à un rapport positif pour le bien de tous.
    Je suis journaliste et sans me présenter j’ai réussi calmement à sensibiliser des éléments de sécurité sur leur dispositif de contrôle de vitesse par les radars. Ils étaient d’abord à un virage et deviné l’immensité du piège.Leur dispositif ressemblait à un guet à pan sans avertisseur. Quand on a en projet d’utiliser des radars pour sensibiliser ou contraindre des usagers sur la voie à réduire la vitesse, on l’insère dans les panneaux de signalisation soit à temps partiel ou soit définitivement. C’est le minimum. Ici on a l’impression qu’on veut piéger les usagers. Je leur ai demandé s’ils sont objectivés financièrement par leur chef ou le trésor public. Nous sommes dans un pays très pauvre et nous ne devrions pas appauvrir injustement le pauvre sinon ce sera le non respect de l’autorité de l’État, la défiance............l’information, la sensibilisation routière au quotidien sont des pistes à ne jamais lâcher. On s’est compris, depuis lors, ils ont disparu de cet endroit. Nous sommes devenu de vrais amis . Dialoguons respectueusement avec nos forces de l’ordre.

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