Plus de syndicalisme d’opposition et systématique mais plutôt du syndicalisme participatif, d’intelligence, responsable et de raison. C’est en effet, l’une des ambitions qu’est entrain de murir le syndicat autonome des agents du trésor du Burkina. Pour ce 8ème Congrès, des invités venus de la Côte d’Ivoire, du Mali et du Niger prennent part aux travaux et qui devra aboutir à la mise en place d’un nouveau bureau nationale. A en croire Seyni Kouanda, secrétaire général du SATB, mener une vie syndicale au trésor révélait d’un parcours de combattant. « Au ministère de l’économie et des finances et particulièrement à la direction générale d Trésor et de la comptabilité publique, les travailleurs ont vécu depuis 1997 une férule humiliante faite de violation des libertés syndicales, de tracasserie, d’un clientélisme jamais égalé dans la gestion des carrières du personnel et de l’écartement de certains cadre valeureux qui ont refusé la soumission aveugle exercé par le ministre », rappelle-t-il. Ce ministre, en la personne de Lucien Marie Noel Bembamba (ex directeur de la direction général du Trésor et de la comptabilité publique et ancien ministre de l’Economie et des finances) était plein de stratèges pour empêcher toute activité – encore moins de revendications syndicales - d‘où, entre autres la mise en place d’une traque au militantisme syndical.
Tout cela est bien terminé, selon le secrétaire général du syndicat et avec la formation des syndiqués, les revendications pourront désormais se mener à bien. Pendant deux jours, ce Congrès permettra à la cinquantaine de congressistes venus de l’ensemble du pays à se pencher sur la vie du SATB depuis son dernier Congrès extraordinaire tenu en septembre 2012.
Ils vont concrètement se pencher sur l’analyse du thème qui sied avec le contexte politique nationale, voir même internationale. Devront-ils, en outre, examiner les différents rapports avant de faire des résolutions et des recommandations pour la consolidation des acquis du syndicat.

Elever absolument le niveau de conscience

« Si l’on doit entamer une grève qui va paralyser l’économie pendant deux à trois jours alors qu’on peut obtenir ce que l’on veut par le dialogue tout en privilégiant l’outil, il n’y rien de tel », soutient Karim Penawafa Ouattara, secrétaire général du syndicat des agents du trésor de la Côte d’Ivoire. D’où sa recommandation de syndicalisme d’intelligence, participatif, de proximité…Mais dit-il : « Il faut la bonne foi des deux parties (Etat et Syndicats), surtout qu’ils sont des partenaires sociaux et non des adversaires ».

Seyni Kouanda, inspecteur du Trésor et secrétaire général du SATB, a foi, tout comme les autres camarades de lutte. C’est pourquoi, ils entendent consolider les acquis, et, du même coup, relever le niveau de conscience politique et syndicale des militants. Il sera aussi question du bilan financier et moral, eu égard aux multiples difficultés rencontrés. Aussi, avec les différents changements octobre 2014, Seyni Kouanda est confiant que les activités syndicales se mèneront à bien avec l’espoir que les autorités seront un peu plus regardantes sur les revendications. Aussi, sans prétendre faire le cours de l’histoire sociopolitique, le secrétaire général a tout de même fait une revue globale des différentes crises qui secouent le monde, qui selon lui relève très souvent de l’impérialisme et du système capitalisme qui sous-tend l’appauvrissement des masses. Représentant le ministre de l’Economie et des finances, le secrétaire général dudit ministère a traduit son soutien et sa disponibilité à accompagner les actions syndicales du trésor.

Bassératou KINDO
Lefaso.net