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« Vous pouvez continuer à consommer du poulet, mais à condition qu’il soit bien cuit » dixit Lassina Ouattara, directeur général des services vétérinaires

Publié le jeudi 9 avril 2015 à 01h30min

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« Vous pouvez continuer à consommer du poulet, mais à condition qu’il soit bien cuit » dixit Lassina Ouattara, directeur général des services vétérinaires

Ce mardi 7 avril ont eu lieu des échanges entre le ministère des ressources animales et halieutiques, la ligue des consommateurs et l’inter filière professionnelle, afin de discuter de l’épidémie de grippe aviaire que vit le Burkina. L’objectif était de répondre aux préoccupations des différents acteurs concernés et de les associer aux stratégies de sortie de crise.

Les récentes déclarations dans les médias du ministère des ressources animales et halieutiques pour mettre en garde la population face à l’épidémie de grippe aviaire, ont créé une psychose. En effet, à la veille de la fête de Pâques, nombreux sont ceux qui ont préféré tout simplement ne pas consommer de la volaille. C’est pour cela que le représentant de la ligue des consommateurs, Da Hien Danniel, a tenu à ce que le ministère se prononce sur la question.

Pour le directeur général des services vétérinaires, Lassina Ouattara, « jusque-là, il n’a pas été rapporté de cas de contagion à travers la consommation. Vous pouvez donc continuer à consommer du poulet, mais à condition qu’il soit bien cuit », a-t-il déclaré avant d’ajouter que cette mesure concernait aussi les œufs. Il met cependant en garde contre « le poulet flambé » qui selon lui ne remplirait pas toutes les conditions requises pour une bonne cuisson.

Pour qu’il y ait risque de contagions, il faut que certaines conditions soient remplies, notamment « l’effet de proximité ». Cela s’explique dans les cas où par exemple on élève un grand nombre de poulets dans un petit espace clos. Lorsque l’épidémie se déclare, l’éleveur qui a passé beaucoup de temps dans cet endroit et qui a respiré l’air contaminé a beaucoup plus de chances d’attraper la maladie.

En ce qui concerne la source de l’épidémie, Lassina Ouattara a déclaré ne pas encore être à mesure de donner des informations à ce sujet. Cependant, selon lui des investigations seraient en cours pour la déterminer.

Des pertes de plusieurs millions

Le ministère a procédé à une incinération de plusieurs volailles contaminées à Koubri, à quelques kilomètres de Ouagadougou. Un autre foyer a été détecté dans la province du Sanguié où trois villages sont touchés. Pour le directeur général des services vétérinaires, le ministère va procéder à un recensement de toute la volaille dans la zone concernée. « Les étapes suivantes sont l’abatage, l’incinération et l’enfouissement de toute la volaille concernée puis enfin la désinfection des lieux », a-t-il expliqué.

Les premières déclarations du ministère faisaient état de 4 000 750 000 F de perte. La Côte d’Ivoire a interdit l’importation de poulets en provenance du Burkina pour des raisons sanitaires. En plus de cela, des milliers de poulets ont été incinérées à Koubri et bientôt dans le Sanguié.

Face à l’inquiétude de l’interprofession en ce qui concerne les pertes de tous les éléments de la chaîne de l’élevage à la vente en passant par les restaurateurs, Lassina Ouattara se veut rassurant. « Nous allons recenser la volaille touchée et nous indemniserons les propriétaires. En ce qui concerne les exportateurs qui sont en règle, nous soumettrons leur dossier au ministre. »

Travailler main dans la main pour mieux prévenir

Suite à la crise de 2006, plusieurs acteurs avaient reçu des formations sur les mesures de prévention. Il s’agit entre autres des éleveurs, des restaurateurs, des journalistes... Dans les jours à venir, le ministère avec la ligue des consommateurs et l’interprofession, compte mener des actions de sensibilisation sur l’étendue du territoire.
« Il est vrai que l’épidémie n’est pas dans tout le pays, mais mieux vaut travailler ensemble et prévenir », a ajouté Lassina Ouattara.

Ce sont des modules de formation en 9 langues locales et en français qui seront diffusés dans les radios et à la télévision. En plus de cela, une caravane sillonnera le territoire pour passer des messages de prévention.

Aïssatou Diallo (stagiaire)
Lefaso.net

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